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Institutions financiérs internationales

Par   •  26 Septembre 2017  •  2 811 Mots (12 Pages)  •  658 Vues

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- elle assure la coordination des différentes banques centrales : elle veille à ce que les politiques monétaires ne divergent pas trop, et elle édicte, en partenariat avec les banques centrales, les règles prudentielles censées s’imposer aux banques commerciales (exemple d’un ratio de solvabilité)

- elle collecte la plupart des données sur la finance internationale

La BRI est donc au cœur du dispositifde la finance internationale, et ses rapports, en particulier sur les dangers des fonds spéculatifs, sur le risque de l’importance des produits dérivés (pratiquement 800 000 milliards $ désormais), et sur les risques que font courir les paradis fiscaux auraient du être écoutés.

La BRI dispose de fonds pour mener à bien ses missions :

- dépôts en monnaie effectués par les banques centrales membres sous forme de DTS qui permettent d’assurer les opérations de changes entre banques centrales

- placements monétaires des banques centrales qui peuvent amortir des chocs de change si nécessaire (exemple : effondrement subit d’une monnaie « systémique »). On remarquera que cette action ne peut tout de même pas contrecarrer la volonté des pays de mener une politique monétaire indépendante (exemple des Etats-Unis qui laissent « filer » leur monnaie, ou du Royaume-Uni dont la £ atteint désormais la parité avec l’€), ni celle des spéculateurs s’ils veulent vraiment « casser » une monnaie.

II) Les limites de ces institutions

L’esprit qui a présidé à la création de ces institutions avait un objectif ambitieux : il s’agissait de mutualiser les moyens internationaux pour réaliser des projets communs.

Mais force est de constater que cet objectif est loin d’être atteint

1 Une inefficacité relative

Si on résume brièvement, les institutions financières internationales ont un double objectif :

- lutter contre la pauvreté et le sous développement

- stabiliser la finance mondiale

Ces deux objectifs sont loin d’être atteints

• En ce qui concerne la pauvreté mondiale et le sous développement, malgré les progrès constatés en Asie, la situation reste très délicate, c’est un euphémisme.

Plus préoccupant encore, le rôle de ces institutions dans la lutte contre la pauvreté semble diminuer :

- on constate par exemple que le FMI est de moins en moins sollicité pour des prêts : 70 milliards $ en 2004, à peine 10 milliards $ en 2008, et le montant des crédits disponibles du FMI est très largement supérieur aux encours de crédits : 206 milliards $ de disponibles contre à peine 16 d’engagés. Certains en arrivent même à envisager la suppression du FMI, ce qui aurait au final assez peu de conséquences

- le constat est un peu le même en ce qui concerne la Banque mondiale : les crédits accordéssont modestes et progressent peu, les crédits non utilisés progressent (ilsreprésentent en 2008 plus de 71

milliards $, en progression de presque 13 milliards $ depuis 2004)

On se rend compte d’ailleurs que le montant des remboursements annuels auprès de la BIRD est proche des crédits accordés : 12,6 milliards $ de remboursements contre 13,4 de crédits. Un jour les pays pauvres rembourseront plus à la BIRD qu’ils ne recevront !

Cette situation s’explique largement par la défiance des pays et des populations envers ces institutions.

On leur reproche surtout leur approche dogmatique (c’est-à-dire pour l’essentiel libérale) des problèmes de développement : tout serait une question d’économie, de privatisation, de commerce, d’insertion dans les échanges internationaux…ce qui se résume souvent dans le fameux consensus de Washington : « Trade not aid » (le développement par le commerce et pas par l’aide) (expression de l’économiste John Williamson en 1989).

Dans cette optique, les problème sociauxet politiques semblent négligés, et en particulier les problèmes de gouvernance, si importants en Afrique.

Ce « consensus » suppose que la gouvernance s’améliorera au contact des échanges internationaux du fait de la concurrence et de l’exemplarité.

Force est de constater qu’à l’inverse, l’insertion dans les échanges internationaux sur la base d’une gouvernance non maitrisée favorise surtout la corruption, la gabegie et l’inefficacité des politiques.

• le second objectif qui était assigné aux institutions financières internationales était de stabiliser la finance internationale. Là aussi, force est de constater que mêmes si elles n’en sont pas responsables et même si elles les avaient prévues, ces institutions n’ont pas su empêcher les crises à répétition : 1997 crise asiatique, 1998 crise russe, 2000 crise des valeurs technologiques, 2001 crise argentine, 2002 crise du Brésil….

Là aussi, la question de l’utilité finale de ces institutions dans la prévention des risques financiers peut être posée.

2 Une gouvernance occidentale discutable

Une partie des explications à l’impuissance de ces institutions repose sur la domination de l’occident sur ces institutions et donc sur leur caractère peu légitime : le FMI est systématiquement dirigé par un européen, la Banque mondiale par un américain et la BRI par un occidental.

Ceci pouvait certes se justifier quand c’est l’occident qui finançait l’essentiel des institutions. Mais la montée en puissance des pays émergents comme la Chine devrait remettre en cause cet état de fait.

Outre son aspect peu démocratique, ce mode de fonctionnement pose deux problèmes essentiels :

- d’une part, il rend toujours suspectes les décisions des institutions, soupçonnées de vouloir toujours favoriser les intérêts occidentaux avant ceux des pays censés être aidés, même si les intérêts ne sont pas nécessairement divergents, et même si l’occident a parfois raison.

Par exemple, en Afrique, il est incontestable que les administrations et les entreprises publiques sont rarement efficaces, et qu’il vaut souvent mieux

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