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Organisations internationales

Par   •  22 Août 2017  •  15 074 Mots (61 Pages)  •  859 Vues

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principale de l’approche constructiviste des relations internationales (qui sera abordée plus tard dans le cours).

En dernier lieu, la coopération peut être aiguillonnée par des dispositions de nature coercitive. Un acteur plus puissant et/ou un régime de sanctions contraignent d’autres acteurs à rallier un jeu coopératif qui n’était pas souhaité initialement ou à s’y maintenir malgré les velléités de défection. La portée obligatoire des traités et des normes, la menace de sanctions ou les risques de l’isolement sont autant d’invitations forcées à coopérer. La puissance de certains acteurs dans un jeu fondamentalement conflictuel est ici au centre des explications : on y retrouve l’approche « réaliste » des relations internationales

L’apport des organisations

Un cadre pour l’action

L’organisation offre un cadre aux interactions entre les acteurs du système international. Celui-ci consiste à coordonner les conduites par une série de procédés : division des tâches et des rôles, systèmes d’autorité et de communication, etc.

En tant qu’ensemble structuré de contraintes et d’opportunités, l’organisation vise à rationaliser les moyens de ceux qui se donnent des objectifs partagés.

Elle répond aux demandes de l’action collective : à la fois en rendant plus prévisibles les conduites des membres du groupe et en tentant d’accroître leur satisfaction quant aux résultats attendus.

L’organisation internationale regroupe, par définition, des membres appartenant à des pays différents. Elle caractérise une forme particulière d’agencement des rapports internationaux et présente deux traits spécifiques :

L’organisation internationale résulte d’un acte volontaire et manifeste. Elle procède d’un acte fondateur ; « un acte constitutif » pour les organisations intergouvernementales (traité, charte, convention) et « dépôt des statuts » pour les ONG.

A titre d’exemple, on peut citer le FMI créé par les accords de Bretton Woods en juillet 1944.

L’organisation internationale a une matérialité. Elle dispose à cet effet d’un siège permanent, d’une adresse, d’un financement, d’un personnel

En ce qui concerne le FMI, ce dernier dispose d’un siège social à Washington, d’un personnel composé de fonctionnaires internationaux, d’un budget alloué par les 118 Etats membres, ainsi que de missions précises.

Dans une configuration d’acteurs multiples, à l’instar du système international, les conduites des uns dépendent étroitement de celles adoptées par les autres. La réduction des incertitudes est une condition préalable au dialogue et à l’échange. Par ses règles acceptées et ses procédures, l’organisation internationale tend ainsi à coordonner avec plus ou moins d’efficacité et de réussite les comportements stratégiques des Etats.

Les organisations internationales sont aujourd’hui un élément incontournable de la scène internationale. Elles représentent l’un des aspects les plus marquants des relations internationales contemporaines. En effet, elles jouent un rôle croissant dans les relations interétatiques, dans l’établissement de coopération dans des domaines variés, ainsi que dans le maintien de la paix.

Les développements de l’action internationale concertée

Bien avant que n’apparaisse la notion même d’organisation internationale, les unités politiques ont cherché dans la diplomatie concertée un outil complémentaire pour mener leurs relations extérieures. Il s’agissait alors de se défendre ou d’organiser la domination, mais non de coopérer dans la poursuite d’activités communes. Jusqu’à la révolution industrielle, les projets d’organisation internationale ne se distinguaient pas nettement des politiques d’alliances classiques.

Au milieu du 19ème siècle, l’augmentation des flux de personnes, de marchandises, de services et de capitaux multiplia les connexions à travers les frontières. Les nécessités techniques conduisirent les Etats à créer de nouvelles associations dans des domaines précis. On peut se souvenir de l’exemple pris plus tôt dans le cours de l’Union télégraphique.

Mais jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, ministres et diplomates ne ressentaient pas la nécessité de gérer politiquement de façon concertée le maillage économique complexe, tissé à l’échelle internationale par l’ouverture commerciale, l’accroissement des échanges et l’internationalisation des productions. L’échec de la SDN, créée en 1919, ne fut pas seulement celui du droit et de la sécurité collective. Il fur celui de la politique face à l’économie. Alors que les économies du monde capitaliste se trouvaient de plus en plus solidaires au plan commercial et financier dans un monde mas remis de la guerre et rétréci par l’isolement de l’URSS, la seule réponse à la propagation de la grande crise économique fut la politique du chacun pour soi : isolationnisme américain, repli britannique, hésitations françaises, autarcie allemande, dévaluations compétitives... jusqu’à la catastrophe finale.

La création de l’ONU en 1945 ouvrit un nouveau chapitre de la coopération internationale : les promoteurs de la nouvelle organisation entendaient tirer les leçons des échecs de la SDN et garantir la paix et la sécurité internationale de manière plus efficace.

Les premiers plans d’organisation entre Etats et le Concert européen

Historiquement, les premières propositions d’organisation entre Etats relèvent d’une stricte logique d’alliance.

L’une des plus anciennes, celle de Pierre Dubois en 1305, prône l’unité de la république chrétienne et la paix perpétuelle de tous les catholiques par l’arbitrage et les procédures judiciaires dans un but bien précis : reprendre les Croisades.

Un siècle et demi plus tard, en 1464, le roi de bohême, Georges de Podiebrad, soumet à Louis XI un véritable plan de sécurité collective sous forme d’une « organisation laïque des souverains » : dix ans après la prise de Constantinople, il s’agit d’organiser la défense des royaumes européens contre les Turcs. Le Roi de France accepte l’alliance mais refuse l’organisation.

Le « Grand Dessein » d’Henri IV exposé dans les Mémoires de Sully en 1638 propose un vaste remaniement territorial. L’Europe serait divisée en 15 potentats de puissance comparables se réunissant en Conseil Général dans la tradition des amphictyonies grecques.

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