Le développement des circuits courts
Par Ramy • 19 Août 2018 • 15 310 Mots (62 Pages) • 516 Vues
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économique généralisé en Europe. Les villes s’industrialisent et les régions agricoles se spécialisent afin de produire les matières premières agro-alimentaires.
Dans les années 1960, les formes modernes de distribution et l’ouverture des marchés mondiaux ainsi que les progrès mécaniques et industriels favorisent le développement de l’agriculture intensive, productive et rentable avec des exploitations toujours plus grandes et loin des villes.
Aujourd’hui, l’espace périphérique urbain s’est transformé en zone d’habitation et les zones maraichères péri-urbaines sont généralement vu comme les derniers remparts face à la croissance des villes.
1.2) la distribution
Avant 1850, il n’existait pas de magasin tel qu’on les connait aujourd’hui. Chaque commerce était spécialisé par métier, sans intervention de grossiste, sauf quelques négociants internationaux pour des produits comme les épices et le café.
C’est en 1852 qu’apparait en France que le 1er modèle de supermarché avec l’ouverture à Paris du magasin « au bon marché ». Le concept est innovant : l’entrée est libre, tous les prix sont affichés et la marge sur les produits est faible, compensée par des volumes de vente importants. Le magasin a également un système de soldes et élabore aussi les prémices de la vente par correspondance.
En parallèle, un peu plus tôt dans le temps, en 1844, à Rochdale, dans le comté du Grand Manchester en Grande-Bretagne se crée le premier commerce coopératif. Des ouvriers tisserands souffrant de la précarité économique créent une coopérative dans un entrepôt transformé en magasin ouvert uniquement 2 fois par semaine. Les 28 ouvriers mutualisent leurs moyens logistiques et charges et vendent des produits alimentaires courants : sucre, farine…à un prix juste. Ils sont les précurseurs du système du commerce équitable6.
En 1866, les établissements économiques des sociétés mutuelles de la ville de Reims en France mettent en place la notion de succursalisme : les achats alimentaires et non-alimentaires sont regroupés par une centrale d’achat qui revend à des succursales dispersées sur le territoire. L’idée originale, mais jamais ne mise en application, date de 1790 par Alexandre balthazar Laurent Grimot de la Reyniere, considéré comme un des fondateurs de la gastronomie moderne occidentale.7
C’est en 1916 que s’impose aux Etats-Unis un nouveau modèle de magasin : « Piggly Wiggly ». Le concept est le suivant :
* Entrée libre,
* Caisse de sortie,
* Etiquetage des prix,
* Faibles marges,
* Produits en grandes séries,
* Produits alimentaires et non alimentaire,
* Les employés portent un uniforme.
Ce modèle va devenir le standard dans le monde occidental.
Ainsi, c’est en 1931 que le 1er supermarché en France sous le nom de « prisunic », sur le même modèle que Piggly Wiggly. En 1948, le libre-service arrive dans les magasins.
Le développement des supermarchés tel que nous les connaissons aujourd’hui date de 1949 avec Edouard Leclerc qui reprend le modèle du succursalisme et les codes des supermarchés cités ci-dessus.
Le hard discount s’implante pour la première fois en France en 1988. En 2006, le hard discount se démocratise en France dans les zones urbaines.8
Cependant, après une consommation de masse à échelle industrielle où les prix sont tirés au plus bas, les consommateurs, notamment après de multiples scandales sanitaires, deviennent plus exigeants sur la qualité des produits et la traçabilité des produits.
II) Emergence de l’agro-alimentaire responsable
2.1) Le modèle de la consommation de masse
Dans les 50 dernières années, la GMS s’est fortement développée pour plusieurs raisons.
L’après-guerre (2eme guerre mondiale) fut une période de très forte croissance économique et démographique. Les progrès technologiques ont permis au foyer l’accès aux méthodes de conservation longue durée (réfrigérateur, congélateur) et de cuisiner plus facilement (four électrique, micro-onde). Le marketing apparait et les industriels et les mettent à profit les nouveaux modes de communication, en particulier la télévision, pour diffuser plus largement leurs produits.
Tous ces facteurs ont permis de la model de consommation de masse que l’on connait aujourd’hui dans lequel les besoins grandissants sont alimentés par des produits toujours plus nombreux, tant en quantité qu’en variétés.
Coté fournisseur aussi les moyens ont changé. Ils se sont industrialisés et les progrès de l’industrie chimique ont permis de découvrir de nouvelles méthodes de conservations (additifs, conservateurs, surgélation, hyperfroid). On produit plus et moins cher et la demande est florissante.
Puis, les premières dérives sont divulguées au grand public.
2.2) Les scandales sanitaires
2.2.1) La crise de la vache folle
Dans les années 80, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) se répand au Royaume Uni. Plus connue sous le nom de la vache folle, cette maladie attaque le système nerveux et provoque des tremblements incessants. En 1988, la cause est établie : Le bétail est contaminé par son alimentation : de la farine animale composée de carcasse broyée. Le Royaume-Uni interdit l’utilisation des farines animales dans le pays mais continue de les exporter.
En quelques années des milliers de vaches sont touchées en Grande Bretagne. Le 20 mars 1996, le ministre de la santé britannique s’adresse à la chambre des communes pour communiquer que les scientifiques avaient démontré que l’ESB était transmissible à l’homme et déclenchait une nouvelle forme de la maladie de Creutzfeldt Jakob, alors que dans le même temps 150 000 cas de
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