La science politique et l'étude de la politique étrangère

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Rosenau a été vraisemblablement inspiré par deux théories novatrices à l’époque :

- La théorie de l'analyse du système politique de David Easton

- Une autre théorie, davantage dans les sciences de la communication, souligne une innovation pour la deuxième moitié du XXème siècle, la communication. Théorie de l'agir communicationnel, Habermas. Agir par la communication mais à travers des actions dont on donne la publicité, la communication, par des rites, des actions particulières.

Rosenau parle d'une opinion publique mondiale qui va agir sur les dirigeants afin d'avoir des relations sur le plan international.

§3. L'approche contextuelle

L 'objectif des époux Sprouts était double, d'abord la construction de techniques d'analyse de la po étrangère, le second objectif est de construire une méthode qui permette de cartographier le processus décisionnel et d'évaluer, de mesurer, les résultats atteints en fonction de ce qui a été prévu ou programmé.

Les deux partent d'une hypothèse selon laquelle que le résultat ou les résultats d'une politique étrangère, dans le cadre d'un système international donné, dépendent des capacités et des moyens de chaque État. Tous les États n'ont pas capacité à agir de la même manière sur la scène internationale.

Ils pensent aussi que la po étrangère dépend d'une contexte psychologique dans lequel baignent et agissent les acteurs politiques, c'est ce qu'ils appellent la théorie du « psycho-milieu ». la notion de psycho-milieu regroupe à la fois l'environnement international, l'environnement opérationnel de l'acteur, mais aussi le passé, le milieu d'origine de ceux qui décident.

Ils pensaient que la po étrangère serait la résultante d'une distorsion entre ce qui est perçu par chaque acteur et la structure réelle du contexte opérationnel et international. Ces distorsions viennent de différentes sources, l'éducation de celui qui observe le décideur, la balance des forces qu'il estime réelles ou potentielles, les jeux d’alliance et d'opposition, etc.

L’intérêt des travaux vient du fait que les époux Sprouts vient du fait qu'il sont étés les premiers à réussir à mettre e évidence la différence entre l'analyse de la po étrangère comme processus et la théorie général de l'acteur, soutenue, prônée et construite par Rosenau. Ainsi dans l'édition de 1957 de leur ouvrage ils affirmaient que « au lieu de construire des conclusions quant à la motivation et quant aux objectifs possibles des acteurs, quant à leur contexte de connaissance, quant à leur lien entre processus intellectuel et objectif sur la base de suppositions. Quant au comment du comportement des individus il faut plutôt s'attacher à cerner comment les individus perçoivent leur contexte et agissent dans des contingences particulières. ».

Ces trois perspectives ont permis la mise en évidence de trois objectifs fondamentaux de l'étude de la politique étrangère.

Le premier axe concerne les recherches ou l'étude centrées sur le comportement des acteurs, leur charisme ou leur culture. Il s'agit de la perspective la plus ancienne selon laquelle l'action diplomatique est obligatoirement référée à un style individuel particulier.

Le deuxième axe s’intéresse à l'interface entre le national et l'international, il met l'accent sur les organisations internationales, nationales, et moins sur les individus isolés. La diplomatie, la politique étrangère et la politique internationale en général seraient des produits d'organisations.

Selon Gramm Allison tout ne serai que jeu d'organisation.

Le troisième axe est un moyen terme entre les deux autres perspectives dont les tenants pensent qu'on ne peut étudier la politique étrangère en prenant uniquement appui sur le niveau individuel ou micro sociologique ou uniquement sur le niveau organisationnel ou macro sociologique. Selon eux il y a un lien, une dialectique, entre les deux niveaux, cela expliquerai par exemple pourquoi un même modèle institutionnel, un type administratif, autorise ou non, des actions positives ou négatives.

À partir de ces trois axes, l'étude de la po étrangère va inaugurer, mettre en évidence, quatre paradigmes (=système structuré d'une réflexion d'une science qu'on estime vraie jusqu'à ce qu'on apporte la preuve de ses limites) :

- Paradigme cognitif, cad que la compréhension du contexte par les décideurs renseigne sur le processus décisionnel lui-même.

- Paradigme centré sur l'orientation des idées et les leaders. Il prend place dans les 50's aux EUA, on a tenté à cette période de mettre l'accent sur les capacités d'anticipation concernant les acteurs à partir de la construction ou de la reconstruction de leur « portrait robot psychologique ».

- Paradigme de l'étude des dynamiques des groupes restreints. Cela part d'une perspective selon laquelle les grandes décisions se font au sein de groupes décisionnels restreints. On estime que les décisions sont certes liées à une lecture du contexte mais en même temps elles sont aussi liées à la structure interne des groupes décisionnels restreints, cad que cela dépend de la règle de discussion à l’intérieur des groupes. Par exemple il existe des groupes restreints où le leader s'impose et dirige lui même les débats entre les protagonistes, il peut aussi exister des groupes où la décision dépend d'un rapport de force censé se renouveler au sein du groupe. Ce paradigme explique jusqu'à un certain point, pour l'étude des situations de rationalité limitée ou de groupes restreints.

- Paradigme centré sur la dialectique ou le rapport fin et moyen et ramène la po étrangère à la po publique classique. Ce qui est obtenu in fine (ambassades etc.) n'est que la résultante de déploiements de moyens, techniques, personnels, il s'agit d'un système bureaucratique classique et pourrait être étudier tel quel. M.C. Kessler