Cicéron - La loi naturelle - science politique
Par Ninoka • 13 Décembre 2017 • 2 334 Mots (10 Pages) • 847 Vues
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À Rome, Cicéron poursuit le chemin de la pensée platonicienne en montrant du doigt les dangers de «l’ochlocratie»: le pouvoir tombé aux mains de la foule et ne souhaite en aucun cas voir la République romaine, dont la disparition est proche, se tourner vers le modèle grec, le model de démocratie. En effet, nous avons inventé une démocratie représentative selon nos critères d’après Cicéron.
Sa pensée est reliée à celle de Platon qui considère la démocratie est une chimère puisqu’elle fait croire aux hommes qu’ils sont égaux alors que ce n’est pas le cas. Il existe un ordre dans la nature qui hiérarchise les hommes. (La sagesse théorique (vertu suprême), la vertu du courage, la vertu de tempérance
Il n’y a pas de dissociation possible entre l’individu et la communauté politique. Pour pouvoir mettre en œuvre la justice dans la cité il faut une connaissance précise de l’âme de l’individu qui renverrait à l’âme de la cité. Si l’âme des individus est dérèglée alors la cité de marcherait pas, il faut qu’ils soient justes entre eux. Les individus ont une âme qu’il faut éduquer à la raison, d’où l’importance de l’éducation pour Platon. La justice suppose la victoire de la raison sur les passions (individus atteints de lubris), les passions doivent être dominées pour laisser place à la raison. C’est en cela que la démocratie est critiquée, tous les individus n’ont pas le même niveau d’âme, laisser la cité aux mains du peuple pourrait donc conduire au chao. Il faut donc administrer le public par un conseil privé, c’est à dire le conseil des âmes supérieures qui ont accédé au pouvoir, les âmes les plus riches sont aptes au gouvernement et les autres âmes sont aptes à défendre la cité.
Dans Regard sur la démocratie athénienne, L’historien Claude Mossé explique la pensée de Cicéron, dans Pro Flacco Cicéron consacre un long développement, à ce qui lui semble le plus dangereux dans le système Athénien à savoir le fait que les décisions étaient entre les mains d’une foule ressemblant à des gens sans expériences et qui subissaient l’influence des faiseurs de trouble. De plus, « Si les opinions et les votes des insensés ont une puissance telle qu'ils puissent changer la nature des choses, pourquoi ne décideraient ils pas que ce qui est mauvais et pernicieux sera désormais tenu pour bon et salutaire », en effet, l’ordre des choses tel qui est prescrit par la nature ne pourrait être contredis ni révoqué par la seule volonté d’un groupe d’individu, car chacun au fond de lui connaît où est le bien et le mal, « Cette loi ne saurait être contredite par une autre, ni rapportée en quelque partie, ni abrogée tout entière » De Republica Cicéron
B) La nature comme fondement de la justice
Cicéron nous dit qu’il y a une idée du juste qui ne dépend pas de la volonté humaine, des droits extérieurs à la pensée humaine , auxquels la volonté humaine doit librement se soumettre.
« Pour distinguer une bonne loi d’une mauvaise loi nous n’avons d’autre règles que la nature » nous comprenons ici, que la bonne loi est celle qui est juste, et la justice la vraie, celle avant toute civilisation, toute chose se trouve dans la nature. Prenons la reproduction entre un mâle et une femelle, cela est inné comme l’explique Ulpien. Tout être vivant connaît cela, après arrive les droits civils, mais comme l’explique Gaius il existe un droit que la raison naturelle a établit entre tous les peuples, c’est le droit des gens. «... gardé chez tous les peuples et s’appelle droit des gens, c’est-à-dire droit dont usent toutes les nations. Le peuple romain suit donc un droit dont une partie lui est propre et une partie lui est commune avec tous les hommes ».
Cette notion de nature est permise par la raison des Hommes, par l’essence même de toute chose, comme nous pouvons lire dans l’épitre Romain « Les gens qui n’ont pas de loi, accomplissent naturellement les dispositions de la loi » ou encore « la loi naturelle selon laquelle chacun comprend et prend conscience de ce qui est bien et de ce qui est mal »
Comme nous l’avons donc expliqué précédemment cette justice naturelle selon Cicéron est inscrite dans la raison humaine, cette justice serait donc universelle car c’est la raison elle même « La loi vraie est la raison juste en accord ave la Nature; elle est d’application universelle, invariable et éternelle ; elle invite au devoir par ses commandements et détourne du mauvais chemin par ses interdictions […]. Les lois ne seront pas différentes à Rome ou à Athènes, et elles ne diffèreront pas d’un jour à l’autre : une seule loi éternelle et invariable sera valide pour toutes les nations et en tout temps » Cicéron De Republica. De plus, les choses moralement « belles » relève de la justice, contrairement aux choses « laides » qui relèvent de l’injustice, ainsi la morale des individus est ainsi naturellement orienté par la caractéristique esthétique du droit naturel. Et pour Cicéron penser que ces distinction entre le bien et le mal n’existerait que grâce aux institutions relèverait « de la folie » , car les institutions ne sont pas seule elles cohabitent avec la loi naturelle pour rattacher les Hommes au droit et pour leur permettre de vivre ensemble.
Si en chaque Homme se trouve une loi naturelle provenant de sa raison, et qui dépasse même les compétences des institutions pour faire la justice, pour la vie en société nous avons vu qu’institution et loi naturelle doivent cohabiter, cependant la Justice est également pensé par Cicéron comme un idéal aux origines divines.
- Les origines Divines de la justice
A° La justice comme loi véritable
Comme nous l’avons vu il y a une justice naturelle dans la raison humaine et cette justice serait universelle, car ce droit naturelle présent dans chaque Homme découle d’une force supérieure, divine, que personne ne peut contredire, cette loi est universelle est au dessus de tout « Ni le Sénat, ni le peuple, ne peuvent nous délier de l’obéissance à cette loi » Cicéron, De Republica, III, 22.
Contrairement aux institutions le temps n’a pas d’emprise sur cette loi, le droit civil lui change selon les peuples et les époques mais comme l’explique Cicéron « Elle ne sera pas autre à Rome, autre dans Athènes ; elle ne sera pas demain autre qu’aujourd’hui ; mais, dans toutes les nations et dans tous les temps, cette loi règnera toujours », C’est la raison divine qui gouverne l’univers. « Il est
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