La science politique.
Par Matt • 30 Juin 2018 • 5 815 Mots (24 Pages) • 442 Vues
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La science politique est structurée par une double dimension empirique et théorique. La science politique ne se contente pas d’enregistrer les faits, elle les constitue à partir d’une problématique, c’est-à-dire un ensemble d’hypothèses vérifiées.
La science politique prétend au statut de science car elle mobilise des méthodes spécifiques et rigoureuses : on peut en dégager 4 types :
- Les statistiques et sondages : l’analyse quantitative s’est beaucoup développée à partir des années 50 aux Etats Unis, en relation avec le développement des sondages quoi ont permis de produire des méthodes systématiques expliquant ainsi les comportements électoraux.
- Les entretiens : les entretiens directs ou indirects permettent de reconstituer le sens que veut véhiculer l’acteur politique.
- L’observation : à travers l’observation, le chercheur essaie de regarder les individus dans leur environnement, leur comportement et pratiques, ce qui suppose une certaine distance raisonnable pour préserver l’aspect critique nécessaire à l’analyse objective. Les approches qualitatives se sont développées au sein de la science politique, et parfois au détriment des approches quantitatives.
Les archives et les connaissances du passé : le politiste utilise toujours les archives et les méthodes historiques.
III – La science politique et la sociologie politique
On peut parler de 4 disciplines de la science politique : la théorie politique, la sociologie politique, l’administration publique et politiques publiques, et enfin les relations internationales.
La science politique est une science hétérogène qui prend de la science sociale, l’économie, le droit, la géographie, la philosophie, l’histoire…..
Cette multiplicité est une force dans le sens où elle permet le croisement des approches et visions, mais aussi c’est une faiblesse car cela rend difficile l’identification de la science politique.
Qu’est ce qui fonde la spécificité de la sociologie politique ? La philosophie s’intéresse aux principes politiques, le droit étudie l’importance des règles juridiques et constitutionnelles. Quant à la sociologie politique elle tend à comprendre et expliquer les phénomènes politiques tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être.
La sociologie politique rejette l’idée selon laquelle le politique s’explique exclusivement par le politique, ainsi elle prend en considération l’interactivité du politique et du social.
Les études relatives à la démocratie démontrent le décalage qui existe entre l’idéal démocratique et la réalité de la démocratie. Le rôle du politiste est de comprendre le monde.
Deuxième thème : Le pouvoir politique
L’Etat n’est qu’une forme d’organisation du pouvoir. Max Weber définit le pouvoir comme « toute opportunité de rendre une volonté souveraine au sein d’une relation sociale ». Contrairement à la domination, le pouvoir ne signifie pas forcément la légitimité, dans la mesure où il peut être exercé seulement avec la force.
Les relations du pouvoir existent à tous les niveaux de la société, et par conséquent la question qui se pose est de savoir qu’est qui caractérise le pouvoir politique ?
I – Les approches pluralistes du pouvoir
- L’approche concrète :
Elle considère que le pouvoir est une chose qu’on peut acquérir ou perdre.
- L’approche institutionnelle :
Définit le pouvoir par l’Etat et ses institutions, les gouvernants ici n’ont pas le pouvoir définitif, sauf dans certains régimes. Dans les démocraties représentatives, le pouvoir s’exerce comme étant délégué aux représentants du peuple. Les gouvernants disposent provisoirement d’un pouvoir parmi d’autres. Dans les sociétés démocratiques on recense trois pouvoirs fondamentaux qui fonctionnent comme des contre-pouvoirs (le pouvoir doit arrêter le pouvoir).
La séparation des pouvoirs est un principe de répartition des différentes fonctions de l’Etat. Montesquieu distingue les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Dans le régime de séparation des pouvoirs, tout pouvoir bénéficie d’une autonomie vis-à-vis de l’autre, ainsi que des moyens de contrôle réciproques.
La répartition du pouvoir rend impossible sa concentration et son exercice de manière absolue.
L’approche institutionnelle a fait l’objet de plusieurs critiques, dans la mesure où les titulaires officiels du pouvoir ne sont pas forcément ceux qui l’exercent, à savoir que plusieurs études liées aux politiques publiques, ont montré que la décision politique émane non seulement de l’acteur politique, mais aussi de plusieurs acteurs parmi lesquels l’homme politique.
Ainsi, plusieurs études relatives à la sociologie administrative ont démontré que le pouvoir des hauts fonctionnaires dépassent leurs missions institutionnelles, ces derniers sont pratiquement les titulaires du pouvoir, même s’ils ont comme mission d’appliquer les décisions prises par les responsables politiques.
- L’approche relationnelle :
Elle considère le pouvoir comme étant une relation, le pouvoir suppose une relation sociale. Dans ce sens, Michel Crozier analyse le pouvoir sur la base de la relation et non sur l’objet ou qualité, c’est une relation réciproque et déséquilibrée.
Michel Foucault considère que le pouvoir s’exerce dans le cadre de relations inéquitables mais variables.
Quant à Pierre Bourdieu, il s’arrête sur les relations du pouvoir au sein de tous les champs sociaux, qui sont des espaces particuliers dont s’organisent les relations de domination.
II- Le pouvoir politique et l’Etat
Le pouvoir politique s’exerce sur toute la société et non sur un seul secteur, parmi ses caractéristiques c’est qu’il détermine le domaine et les limites des autres pouvoirs.
Le pouvoir est politique quand il produit des directives concernant l’ensemble de la société politique (population, territoire et activités de production, pratiques de communication et règles sociales). Tout pouvoir
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