La République de Platon.
Par Junecooper • 20 Mai 2018 • 1 005 Mots (5 Pages) • 641 Vues
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Ce passage est donc une démonstration de la relation entre les désirs et le thumos au sein de l’âme, relation dualiste qui, lorsqu’elle débouche sur la victoire des désirs, est responsable de trouble de l’âme.
Relation entre thumos, logistikon et epithumia
Tout d’abord, Socrate explique à son interlocuteur que « l’irritation fait la guerre aux désirs, comme étant une puissance en face d’une autre. » Il met donc le thumos et l’epithumia sur un pied d’égalité, impliquant que le thumos serait une partie de l’âme. Il poursuit avec « (…) Un Homme, poussé par la violence de ses désirs à agir contre la raison (…) s’injurie lui-même et s’emporte contre ce qu’il y a en lui-même ». Apparaît alors une nouvelle vision de l’âme : celle-ci serait divisée en trois. Cette tripartition serait faite entre la raison (logistikon), les désirs (epithumia) et la violence (thumos). Il continue ainsi « s’il s’agissait d’une lutte entre deux partis, la raison trouve un allié dans l’ardeur de sentiments qui anime un tel homme » Ainsi, le thumos n’est autre que l’allié de la raison, celui qui permet de passer de la théorie de ce qui est la bonne chose à faire (la raison) en ressenti du bien ou du mauvais (thumos).
Enfin, pour appuyer son propos il donne un contre-exemple de ce que pourrait être l’âme : « Si c’était avec les désirs que cette dernière fît cause commune, en prenant le contre-pied de ce que la raison à choisi d’interdire, tu ne pourrais, je crois, prétendre t’être aperçu que pareil chose se fût jamais produite chez toi ». En effet, si le thumos était rallié aux désirs et non à la raison, l’Homme n’aurait conscience de ses torts et la raison serait impuissante face à la force cumulée du thumos et des désirs. Alors on peut considérer que l’équilibre de l’âme ne repose que sur l’équilibre de ces trois puissances qui ont chacune un rôle à jouer, sans dominer les autres.
Ce passage illustre donc la structure de l’âme et son fonctionnement, et donne au lecteur les clefs pour qu’il atteigne un équilibre intérieur, en écoutant son thumos.
Conclusion :
Pour conclure, cet extrait du livre IV de République est l’argumentaire de Socrate qui démonte l’existence d’une tripartition de l’âme, composée du logistikon, siège de la raison comparable à l’esprit, de l’epithumia, centre des désirs comparable à la chair, et du thumos, où se concentre la bravoure et la violence lorsque nécessaire, comparable au cœur. Afin d’avoir une âme dépourvue de troubles, il faut arranger ces trois puissances afin que ce corps conceptuel soit en bonne santé, et donc il faut équilibrer les puissances.
On remarque que selon Platon, la Cité fonctionne selon la même structure, c’est-à-dire divisée en trois pouvoirs : le pouvoir économique détenu par les commerçants (epithumia), le pouvoir militaire détenu par les guerriers (thumos), et le pouvoir politique détenu par les dirigeants (logistikon).
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