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Cours sur Platon, L2

Par   •  25 Octobre 2017  •  13 799 Mots (56 Pages)  •  670 Vues

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Il s'agit maintenant pour nous de savoir ce que c'est que penser pour Platon. Qu'est ce qui fait que Platon tomberait sous la critique heideggerienne ?La Rep livre V, 506d : Quel est le contexte ? Comment en est-on arrivé là ? La Rep veut définir la justice. Cette question se pose car dans le Gorgias il était question d'un problème qui n'a pas trouvé de solution. Est-ce qu'il vaut mieux commettre l'injustice plutôt que la subir ? Autrement dit, quel est le meilleur genre de vie ? Calliclès y soutient qu'il vaut mieux être injuste car on en tire un profit au lieu de subir un préjudice de la part d'un autre. Si les hommes s'en étaient tenu à la loi de la nature, l'injustice régnerait, les forts l'emporteraient. Dans la Rep. Thrasymaque soutient la meme thèse mais sans la fonder sur la nature. A la fin de la Rep. Platon revient sur cette question et soutient que l'homme injuste ne peut pas être heureux.

Que se passe-t-il à partir du livre VI ? Socrate affirme que le problème ne peut pas s'arreter à la définition de la justice (livre IV). L'étude de la justice doit mener à une autre notion, « il faut remonter plus haut ». Pourquoi ? L'étude de la justice ne peut pas etre complete si on ne la rattache pas au Bien, à l'étude de l'idée du Bien. Le Bien est le critère qui permet d'évaluer la valeur supérieure de la justice sur l'injustice. D’où le nouveau problème : Qu'est ce que le Bien qui fonde la valeur des vertus? Platon définit les vertus de manière étrange. Dans le livre II, Platon explique qu'il va devoir utiliser un paradigme (paradigma= modèle). Au niveau de l’âme il est difficile de dire ce qu'est la justice. On prend alors pour modèle la cité telle qu'elle devrait être, modèle politique plus grand qui permet de lire, par analogie, ce qui est écrit trop petit dans l’âme. Il y a une analogie de structure.

La structure de la cité idéale est divisé en trois groupes sociaux : les artisans (majoritaires en nombre), les auxiliaires, et les gardiens. Il n'y a de mobilité sociale que descendante. Cette structure est idéale car elle repose sur un principe de « spécialisation fonctionnelle » (Leroux, GF). Les fonctions sont fondées en nature. La justice n'est rien d'autre que ce principe de spécialisation fonctionnel harmonieux (cf. 433e : justice= « pratique de notre tache propre ». Cf aussi 441). Dans l'ame, c'est pareil. Il y a la raison, le thumos, et le désir. Il faut gouverner le désir car il vise l’intérêt particulier et pas l'intérêt général. La production doit être au service d'une harmonie sociale.

Si l'on ne peut s'arrêter à ce niveau c'est parce que ce qui est apparu c'est que les gardiens sont ceux qui pratiquent la philosophie donc gouvernent car ils ont la connaissances des choses. On ne peut donc pas les dispenser d'étudier le Bien qui sert de critère à la Justice. Mais définir le Bien est problématique. Socrate va refuser de dire ce qu'est le Bien en lui-meme, de l'étudier pour lui-meme. Quelles sont les raisons de ce refus ? Le premier principe pourrait etre inconnaissable mais ce n'est pas ce que dit Socrate. Il dit que « pour le moment » le Bien « dépasse notre effort présent » . En l'état actuel des choses on ne peut pas définir le Bien. Raison : la Republique a déjà proposé beaucoup d'idées et dans l'économie de l'exposé, exposer ce qu'est le Bien ne serait pas nécessaire. Donc, c'est un refus méthodologique mais pas épistémologique. C'est pour des raisons pratiques et non pour des raisons ontologiques.

Socrate consent tout de même à parler du « rejeton du Bien » et « qui lui ressemble le plus ». Socrate utilise l'analogie. Le fils du Bien ressemble à celui qui l'a produit. C'est une connaissance du principe par ses effets. Pour construire l'analogie Platon distingue d'abord les choses sensibles et les choses intelligibles. Il y a des choses sensibles qui se distinguent par leur caractère multiple. Cependant au niveau de l'intelligible il y a unité. Il y a des hommes justes mais il n'y a qu'une seule Forme de la justice. Les choses sensibles sont saisies par les sens mais surtout par la vue. Les choses intelligibles sont saisies par l'intellect.

Pourquoi la vue ? Pour expliquer la vision il faut faire entrer en jeu 4 facteurs. 1) il faut poser un objet à voir pour qu'il y ait vision. 2) il faut un être capable de voir. Mais nous ne pourrions pas voir s'il n'y avait pas un élément qui relie le voyant et le visible. Il faut donc 3) la lumière qui éclaire les objets et rend possible leur perception. 4) puisqu'il y a une lumière il faut une source de cette lumière. Dans le sensible c'est le soleil. Le rejeton du Bien est le soleil.

Cours du 16/09/14

le « lieu visible » est le lieu des choses sensibles en général.

Quel est l'equivalent de la lumiere sensible dans le lieu intelligible ? En 508d et 508e on retrouve la vérité (aletheia) et l'être (to on). Quand l'intellect pense les forme intelligibles il les connait comme vraies car elles sont sous la dépendance du Bien. En 509b Platon précise que le soleil n'a pas qu'une seule fonction (celle de rendre les objets perceptibles par la lumiere). Les objets sensibles existent eux-memes et peuvent subsister parce qu'ils reçoivent la lumière du soleil. Si on transpose à l'intelligible alors on retrouve le fait que les formes soit connaisbles par le bien mais reçoivent aussi leur etre (to on, l'étant. einai=existence) et leur essence (ousia) par le bien (509b). En 508d, Platon indique que le soleil parce qu'il éclaire se rend visible en meme temps meme qu'il est éblouissant. Nous perçevons quelque chose du bien, il se manifeste, se rend sensible en éclairant les choses sensibles. En rendant intelligible les autres formes, la forme du bien se rend elle-meme intelligible, se manifeste à l'intellection. L'idée du Bien pourrait donc etre (partiellement) connaissable.

On a la réponse au probleme qui était « est ce qu'on peut connaitre le bien ? Comment en parler ? » : on ne peut pas en parler directement mais on peut en parler par ce qu'il peut (et non par ce qu'il est). L'analogie montre qu'il y a deux fonctions : une fonction épistémologique : le bien rend possible la seule vraie connaissance. Une fonction ontologique : il fait etre en accordant aux formes intelligibles l'etre et l'essence. On connaît donc sa puissance (dunamis), sa «

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