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Kant, Critique de la raison pratique

Par   •  14 Juin 2018  •  1 985 Mots (8 Pages)  •  776 Vues

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l’enfant naît amoral et c’est grâce à ses parents, lorsqu’ils le récompensent pour ses bonnes actions ou quand ils le punissent pour ce qui est mal, qu’il va petit à petit former son surmoi. L’enfant agit donc au début par crainte de la sanction. Ici, la potence sera la sanction, la punition, si l’homme satisfait son désir. Mais pouvons-nous affirmer qu’il s’agisse d’une réel liberté ? En effet, si l’homme parvient à refouler l’envie de satisfaire ses désirs c’est uniquement car il a peur de mourir, on peut donc dire qu’il est contraint par une force extérieure à agir de la sorte. Il n’y a alors rien de moral puisque l’homme ne refuse pas de satisfaire son plaisir car il a pris conscience que son action n’était pas moral mais parce qu’une autre passion l’assaille, la peur. Mais Kant va grâce à sa deuxième situation réfuter cette objection en se questionnant sur notre volonté de vivre afin de savoir si elle toujours plus forte que tout.

Kant met alors en place un véritable dilemme moral pour ce même homme. Il imagine qu’on lui ordonne de faire un faux témoignage contre un honnête homme, qui est donc totalement innocent. S’il obéit à son prince, une autorité supérieure, l’homme inculpera l’innocent, sans être pour autant responsable . Mais s’il refuse, il sera alors exécuté. Comme précédemment, l’homme est une fois encore menacé de mort, mais cette fois-ci, c’est s’il refuse de faire un faux témoignage, une action jugée mauvaise, qu’il sera condamné. Cet individu est donc confronté à un dilemme moral, soit il préfère sauver sa vie mais dans ce cas commettre une mauvaise action qui conduira à la condamnation d’un innocent. En se référant au second scénario du « dilemme du Tramway » ? établit par Ruwen Ogien, qui est que l’on se trouve sur un pont, avec à côté de nous une personne de forte corpulence et que l’on voit un tramway arriver rapidement sur cinq ouvriers présents sur la voie. La question est de savoir s’il moralement possible de pousser la personne à côte de nous. Selon la morale kantienne, on ne peut pas utiliser une personne comme un simple moyen. Or, si l’homme porte un faux témoignage il utilisera alors l’honnête homme comme un moyen lui permettant de garantir sa survie, il agira alors en contradiction avec l’impératif catégorique de Kant. Soit il refuse de mentir, et agi moralement auquel cas il sera immédiatement tué. Kant s’interroge alors pour savoir si la volonté de vire est plus fort que le devoir de dire la vérité et de rester juste.

Kant offre une réponse nuancée et très ambiguë au fait de savoir ce que l’homme ferait : « il tiendrait comme possible de vaincre son amour la vie, si grand qu’il puisse être. Il n’osera peut-être assurer qu’il le ferait ou qu’il ne le ferait pas, mais il accordera sans hésiter que cela lui est possible ». La réponse n’est donc pas si évidente que dans la première situation. En effet, choisir entre rester en vie et agir moralement n’est pas aussi simple que de choisir entre satisfaire ses désirs et échapper à la mort. Pour Kant, l’homme doit agir moralement, c’est-à-dire respecter les autres homme pour ainsi la deuxième formule catégorique de Kant : «  Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de toute autre, toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen ». Il ne faut donc pas se servir des autres et encore moins dans un intérêt personnel. Ainsi, l’homme doit surmonté sa volonté de vire pour accomplir son devoir donc agir moral même s’il doit pour cela perdre la vie. On comprend dans le texte que l’homme répondrait qu’il serait possible qu’il refuse de mentir mais il n’affirme pas qu’il le ferait. Il admet donc que sa volonté de vire ne serait pas toujours la plus fort puisque la volonté d’agir moralement pourrait prendre le dessus. À la fin de cet extrait, l’homme se rend compte qu’il ne doit pas mentir car cela serait une mauvaise action puisqu’il serait à l’origine de la mort de quelqu’un d’autre. De plus pour l’auteur, la vérité est le fondement de tous les autres devoirs. Kant affirme ainsi qu’en découvrant ce qui est bien ou mal on prend conscience de la morale et l’on rend ainsi notre volonté indépendante de tout, même de nos désirs les plus forts tel que le désir de vivre. Alors, on agit véritablement comme un être libre. Donc, même s’il l’on agit avec une volonté soumise à des lois morales, on agit tout de même de manière libre. Mais pour Nietzsche, notre volonté n’est pas ce qui nous permet de vaincre nos désirs, il ne suffit pas de vouloir faire ce que l’on veut pour y parvenir : « Ainsi celui qui veut croit-il de bonne foi qu’il suffit de vouloir pour agir. ». Ce n’est donc pas parce que l’on veut agir moralement qu’on le fera et ce n’est pas parce qu’on agit pas moralement que nous n’avions pas la volonté de le faire. Cela nuance donc le propos de Kant comme quoi la morale précéderait la liberté.

Le problème de ce texte était de savoir si l’homme était moralement responsable de ses actes car il est libre ou bien si c’est parce qu’il est moral, qu’il reconnaît qu’il est entièrement libre de faire ses propres choix. Kant offrait une réponse tout à fait originale, puisque d’après lui c’est la conscience de la loi morale qui conduisait l’homme à se rendre compte de sa liberté. C’est donc parce qu’il agit moralement qu’il reconnaît qu’il est entièrement libre de ses choix. L’auteur nous a montré avec soins que l’homme pouvait agir sans être dirigé par ses passions ou ses désirs, donc des éléments extérieurs et que même le désir de vivre pouvait être vaincu par la volonté de dire la vérité et par notre volonté d’agir en faisait le bien , en se conformant à nos devoirs.

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