Lien et distance dans la pratique prof

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Enfin, une observation fine des interactions comportementales et émotionnelles permettra de mieux prendre en compte la complexité du réel.

- Mettre en lien avec d’éventuelles résonances affectives personnelles :

Quel écho personnel la situation réveille chez la professionnelle et quel besoin cela appelle-t-il ? Cette question vise à défaire le possible amalgame entre la situation et des souvenirs personnels similaires.

- Mettre en œuvre :

En travaillant la conscience et l’acceptation que personne n’a le pouvoir sur autrui, ainsi que l’acceptation des limites de l’autre, on aide la professionnelle à réduire sa pression interne et à renoncer à l’illusion piégeante de toute puissance. Elle pourra ainsi tenir compte de la fragilité psychique de cette mère et des conséquences quant à ses capacités d’ajustement et d’adoption de nouvelles attitudes.

La professionnelle, compte-tenu de son mandat et de sa mission, est enfin tenue d’effectuer un signalement. Tout en maintenant l’alliance avec la mère. Nous sommes ici au cœur de la question épineuse de la juste distance pour cette professionnelle.

- Poser le cadre :

Le cadre permet, d’une part, de se reconnecter avec sa mission et sa déontologie. Et, d’autre part, d’éviter de tomber dans la fusion, de ne pas céder à la peur « de perdre la bonne relation avec la mère » ou à la croyance « qu’il ne faut surtout pas effectuer de signalement pour éviter qu’on ne lui retire son enfant ». Il s’agira ensuite pour la professionnelle de trouver la manière appropriée d’annoncer à la mère qu’un signalement sera fait, tout en restant soutenante et non jugeante par rapport à celle-ci.

- Activer le lien avec d’autres professionnels :

Ce lien est de première importance grâce à l’apport d’éclairages complémentaires. Travailler en équipe et en réseaux, et s’accorder sur les objectifs, pourront être une aide très puissante.

Conclusions

La « juste posture professionnelle » s’enracine dans un travail de conscientisation permanent, sorte de vigilance intrapsychique et interpersonnelle. Elle n’est jamais établie « une fois pour toutes », car sujette à régulation permanente : lien à soi, lien à l’autre, pose du cadre. Elle implique l’empathie réelle, la capacité à gérer ses émotions, à reconnaître ses croyances provoquant jugements et attentes irréalistes. Ce travail aide à gérer le sentiment d’impuissance, à éviter de « sur-réagir sous le coup de l’émotion (risque éventuel de cassure du lien) », et de garder le lien dans la durée, avec patience, bienveillance et détermination. Enfin, le travail en équipe et en réseau permettra de resituer le lien dans un contexte où la complexité des enjeux de la situation rimera avec la complémentarité des apports respectifs.

Il s’agit d’un travail sans fin en termes de clôture, mais pas sans fin en termes de finalité.

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