Analyse de texte : "Une critique de la mêmeté sur le rapport pratique entre la culture et l'individu dans la théorie d'Adorno" par Julia Christ
Par Orhan • 23 Novembre 2018 • 1 191 Mots (5 Pages) • 839 Vues
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Cependant, l’institut de recherche sociale parle de "disparation du sujet autonome" qui ne se construit plus par le mimétisme de ses proches, mais directement par la société qui le façonne.
J.Christ s’oriente donc vers la place du sujet dans une société, celle du capitalisme. Il n’y a plus d’interaction entre le sujet et la culture autre que celle d’un consommateur avec son "objet", sa marchandise. Elle n’a plus qu’une valeur monétaire et se réduit à "être pour autrui". L’œuvre d’art est soumise à l’industrialisation. Elle est à présent accessible à tous et ne demande aucun effort de compréhension. Elle n’a plus de valeur propre, on parle de "produit de l’industrie culturelle" qui ne fait que reproduire ce que l’on sait déjà. La culture ne sert plus à instruire mais à divertir, par conséquent le sujet ne peut plus devenir sujet à son contact. L’idée même du capitalisme qui s’applique à l’œuvre d’art est d’être "configuré de telle sorte qu’on veuille parler de toi", elle n’a plus qu’une valeur sociale, peu importe l’esthétique. A travers cela est répété la logique du capitalisme, qui a d’ailleurs la capacité de s’étendre à tous les domaines, " la nécessité de se concevoir soi-même comme marchandise" ou encore "être pour autre chose", c’est-à-dire vivre, exister ou encore avoir de la valeur au travers d’autre chose si l’on veut exister. La culture pers son statut de "sujet".
Julia Christ note tout de même que l’industrie culturelle fait prisonnier les hommes dans un piège ou ces derniers n’ont aucune frustration. En effet puisqu’ils se sont formés au contact d’une société qui les a restreints dès le début, ils ont la sensation que la culture est adaptée à eux, qu’elle leur correspond puisqu’elle ne leur demande pas de comprendre, elle est produite dans le but d’avoir une valeur marchande et sociale. Ils ne se rendent pas comptent de l’absence d’interaction, ils ont était conformé comme cela. Pour eux, il est normal de répéter sans se poser trop de questions afin d’avoir lui aussi une valeur sociale.
La thèse d’Adornor donne l’idée que le sujet ne peut réellement exister et que s’il se conforme à la société c’est pour tout simplement exister. La culture n’est qu’un moyen de se donner de la valeur. L’individu est bloqué entre ce qu’il fait et ce qu’il doit faire et c’est pour cette raison qu’il se résigne à se plier aux normes pour avoir une "activité socialement reconnue" et donc avoir une valeur sociale, toujours dans un objectif de "l’idéal du Moi". C’est cette idée d’identification au même qu’Adorno appel le "narcissisme collectif" qui est une assoumission du sujet à quelqu’un pour exister auprès de la société capitaliste.
J.Christ conclu sur un questionnement. Elle se demande comment analyser un sujet qui est à l’origine de pratiques culturelles. Elle prend donc l’exemple des artistes qui justifient souvent leur travail par l’envie de "perturber" le spectateur, de "délocaliser le regard" afin de le faire réagir. Pour elle, toutes ces questions ne sont pas encore résolues.
Il est important de souligner que l’article de J.Christ ne montre que très peu les limites de la théorie d’Adorno, elle la reprend en la revisitant simplement. Il serait intéressant de la resituer dans un contexte actuel. En effet on peut observer qu’aujourd’hui l’industrie culturelle produit dans le but de plaire. L’exemple de la musique est assez représentatif, le contenu musicale est aujourd’hui principalement commercial, les musiques sont réalisés dans le but de plaire et donc d’être vendu, la culture à notre disposition ne nous demande aucun effort de compréhension, on se contente d’apprécier la musicalité peu importe ce que les paroles peuvent dire.
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