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Débat entre Alain Renaut et Jürgen Habermas sur les paradigmes dont : le sujet et la communication

Par   •  15 Avril 2018  •  1 362 Mots (6 Pages)  •  630 Vues

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d’un sujet unique, alors que dans le cas de l’autonomie, la volonté est portée par des maximes qui passent avec succès le test de l’universalisation. Ainsi, la volonté d’une personne se trouve déterminée par des raisons qui doivent également valoir pour toutes les autres personnes.

Quant à la liberté subjective, par ailleurs, on peut imaginer que certaines personnes puissent profiter du fait d’être libres tandis que d’autres ne le seront pas. Contrairement à l’autonomie qui n’est pas un concept distributif et ne peut être accomplie individuellement. D’ailleurs, Kant, avec sa notion d’autonomie, a déjà introduit un concept qui ne peut être pleinement déployé que dans un cadre intersubjectif.

La seconde remarque d’Habermas se réfère à l’objection de Renaut de savoir si la reconnaissance du meilleur argument ne passe-t-elle pas par un moment d’adhésion qui engage le rapport de soi à soi, et non plus le rapport de soi aux autres ? Pour répondre à cette objection, Habermas suggère qu’il importe de ne pas concevoir les prises de position affirmatives ou négatives des participants à une argumentation sur le modèle de la liberté subjective. C’est la force contraignante des raisons qui sont supposées devoir valoir également pour tous, qui pèse sur les choix des participants à une discussion pratique, non pas seulement la force associée à des raisons qui reflètent les préférences d’un individu ou celles des autres individus, mais des raisons à la lumière desquelles tout participant puisse, avec les autres, découvrir quelle pratique, relative à un problème requérant régulation, il serait dans l’intérêt de tous de poursuivre.

Ainsi, les présuppositions pragmatiques de la discussion montrent qu’il est possible de satisfaire ces deux exigences simultanément. En effet, par le fait que chaque participant dispose de l’autorité épistémique, exige qu’elle soit exercée conformément à la recherche d’un accord raisonné. Car l’une ne peut être isolée de l’autre, ni établie dans un rapport de priorité par rapport à la recherche d’un consensus.

LES RAISONS QUI RAPPROCHENT ALAIN RENAUT ET JÜRGEN HABERMAS

Comme le ciel des idées est vide, Renaut voit dans l’éthique de la discussion une option pertinente. Car, il nous faut inventer les vérités pratiques, et sauf à imaginer une sorte d’intuition des vérités morales, nul ne saurait plus espérer désormais les trouver chacun à partir de soi, mais uniquement dans cette confrontation des argumentations qui oblige chacun à se placer du point de vue de tous les autres, et produit ainsi une sorte de mise en œuvre effective de l’impératif catégorique. De même, pour Habermas, au cours de la discussion, chaque participant individuel est libre c’est-à-dire qu’il dispose de l’autorité épistémique qui lui permet de prendre position.

CONCLUSION

Au terme, nous avons vu comment Renaut et Habermas cherchent à défendre chacun, leurs points de vue sur les deux paradigmes, sujet et communication. Par ailleurs, Renaut voit que « l’éthique de la discussion » apparaît commettre une franche erreur de perspective en s’obstinant à répéter que, pour réintroduire ce rapport à l’autre dans la réflexion de l’humanité, il faudrait échapper au paradigme du sujet. C’est une erreur historique au sens où, dans l’histoire de la subjectivité, il est des philosophies, notamment chez Kant et Fichte, qui ont explicitement thématisé cette inscription de l’intersubjectivité dans la subjectivité, mais aussi une erreur stratégique, que Renaut tient pour grave en tant que, si l’objectif est de restituer ses droits, aujourd’hui, à une pensée de l’intersubjectivité, il s’agit bien moins sans doute d’échapper au paradigme du sujet que de le recomposer, tout particulièrement contre ses dissolutions individualistes.

Par contre, Habermas estime que c’est l’éthique de la discussion qui doit être tenue pour la plus prometteuse. La démarche qu’il a suivie consiste fort logiquement, à se situer par rapport à l’un et l’autre de ses termes. Le rejet du subjectivisme est prévisible dans son principe comme dans sa sévérité.

En revanche, malgré leurs points de divergences, ils s’accordent sur le fait que chaque participant individuel dispose de l’autorité qui lui permet de prendre position.

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