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Introduction à la pensée juridique

Par   •  26 Novembre 2017  •  32 467 Mots (130 Pages)  •  559 Vues

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La République : il paraît au milieu de la vie de Platon, il se présente sous la forme d’un dialogue entre plusieurs personnes. C’est une conversation sur la justice et le droit, ces deux termes sont identiques chez Platon. La République est un ouvrage utopiste, il y décrit une cité idéale mais qui doit servir de modèle pour réformer la cité athénienne. Il y décrit l’organisation politique et sociale de la cité idéale. Sur le plan politique, la cité idéale est dirigée par un homme sage : le philosophe roi. Sur le plan social, la cité idéale comprend 3 classes sociales : les magistrats (en haut de la hiérarchie), ensuite les gardiens ou encore les auxiliaires ou encore les guerriers, et enfin en bas de la hiérarchie sociale se trouvent les paysans, les agriculteurs, tout le reste. La description de cette cité idéale doit montrer comment remédier aux maux de la cité athénienne. Dans ses deux ouvrages suivants, Platon va faire preuve de plus de réalisme.

Le Politique : c’est un ouvrage écrit à la fin de la vie de Platon, il est plus réaliste, il se présente là encore sous la forme d’un dialogue. Il s’agit d’un entretien sur l’essence de la science-politique. Platon cherche à définir la science-politique, la mission de l’homme politique : la découverte du juste.

Toujours dans cet ouvrage, Platon fait une typologie précise des différents régimes politiques existants, « les constitutions imparfaites ».

Les Lois : Il s’agit de son dernier ouvrage, un ouvrage inachevé puisque Platon est mort sans avoir eu le temps de le terminer. Il s’agit d’un ouvrage d’avantage réaliste que La République. Il se présente toujours sous la forme d’un dialogue : trois vieillards discutent entre eux en marchant sur la route de l’île de Crète. L’un d’eux est chargé de participer à la fondation d’une cité à laquelle on donnera des lois (constitutionnelles et ordinaires). Toute la question que se pose les trois personnages : comment découvrir de bonnes lois ?

I- La définition et le contenu du droit

A/ Un droit conforme à la justice

Comme nous venons de le voir, Platon s’attache dans son ouvrage Le Politique à définir la mission de l’homme politique. Selon lui, la mission essentielle de l’homme politique est la découverte du juste. C’est important car la définition du droit donnée par Platon en découle directement, en clair le droit doit être conforme au juste. Platon s’oppose d’abord à la définition positiviste du droit. A ses yeux le droit n’est pas seulement un ensemble de règle, de lois, adoptées par le législateur. Par ailleurs, si les lois sont injustes, on n’est pas tenu d’obéir à la loi.

Dans un passage très célèbre du Politique, Platon compare les lois injustes adoptées par l’Assemblée populaire à des prescriptions médicales provenant d’une assemblée d’ignares ignorants tout de la médecine. Ces décisions ne seraient donc pas des prescriptions médicales, il en va de même pour la loi. Une loi injuste adoptée par une assemblée injuste ou incompétente ne mérite pas le titre de loi, ce n’est pas du droit, on est pas tenu de la suivre. Ce faisant, Platon s’opposait directement aux sophistes. Si le droit ne se réduit pas uniquement aux lois positives, il faut le définir autrement. Le droit est définit par Platon comme une valeur, comme un objet de recherche à poursuivre et celle valeur, cet objet de recherche sera la justice.

Platon va assimiler le droit à la justice, il utilise le terme dikaion. Ces développements se trouvent dans le livre I de la République. Cette définition du droit est fondamentale car a toujours exercer une influence déterminante sur tout le droit occidentale Cette idée que le droit a pour objet la justice se retrouve aussi bien à Rome que dans le droit contemporain. . Par exemple : Ulpien, le jus vient de justicia. A partir de là, comment Platon va-t-il définir la justice ?

B/ Une conception extensive de la justice

C’est dans la République que Platon vient définir la justice : de façon très classique il définit d’abord la justice comme la vertu qui attribue à chacun sa part, qui attribue à chacun ce qui lui revient. Pour Platon, la justice doit s’exercer aussi bien au sein de la cité, dans l'Etat, qu’à l’intérieur de chaque homme. Cette définition est cohérente, puisque Platon ne s’engageait pas en politique mais qu’il souhaitait surtout former de bons citoyens, autrement dit, si on veut que la justice règne dans la cité, elle doit régner dans les individus. Pour Platon, on trouve dans chaque être humain : trois tempéraments, la raison (la sagesse, l’intelligence), le cœur (à la générosité, à l’abnégation, au courage) et les appétits sensuels (la nourriture, la boisson…).

Dans l’idéal, pour que l’équilibre intérieur de l’homme soit réalisé, il faut que les appétits sensuels ne soient pas désordonnés mais qu’ils soient soumis au cœur et il faut que le cœur soit lui-même soumis à la raison. Pour que cet équilibre intérieur soit réalisé, il est important que les citoyens reçoivent une bonne éducation (d’où son importance dans la République). Pour Platon, cet équilibre intérieur, cette justice intérieure doit se retrouver dans la société. Pour lui, la société est construite comme un être humain et donc pour que la société soit juste il faut retrouver le même équilibre.

Autrement dit, en haut de la hiérarchie sociale se trouvent les philosophes, les magistrats dotés de la raison qu’ils ont reçu une longue formation intellectuelle qui leur a permis de connaître la véritable sagesse. Seuls ces hommes seront dignes de diriger la cité. A l’échelon suivant se trouve les guerriers, les gardiens, ce sont des hommes courageux, dominés par le cœur qui ont suivis eux aussi une assez longue formation qui leur permettra de protéger et défendre la cité. Enfin à la base de la hiérarchie sociale nous trouvons les paysans dominés par leurs appétits sensuels. Ce qu’il faut bien voir chez Platon c’est que cette hiérarchie sociale ne correspond en aucun cas à une aristocratie de naissance. Si l’on parvient au sommet de la hiérarchie sociale c’est par l’éducation et par l’effort et l’abnégation. Platon insiste énormément dans la République sur l’éducation très complète que doivent recevoir les guerriers et magistrats avant d’accéder à leurs charges. Autre élément, les guerriers et magistrats ont un mode de vie très réglementé : ils n’ont ni droit de propriété ni droit

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