"La mère suffisamment bonne", Donald Winnicott
Par Ramy • 30 Novembre 2017 • 1 338 Mots (6 Pages) • 1 136 Vues
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aux yeux de sa mère. Il adopte alors une attitude de soumission pour lui plaire, et sa personnalité sera en retrait. L’auteur site en exemple des patients venus le consulter car ils n’avaient pas l’impression d’exister ou étaient pourvus d’une fausse personnalité. Ces personnes souffraient de ne pas pouvoir être elles même et devoir en permanence jouer un rôle. Chez le jeune enfant cela peut se traduire par des enfants trop sages, très obéissants, qui ne manifestent jamais d’opposition. Ou encore des enfants qui ressemblent très étroitement à leur mère, ils développent alors les mêmes goûts et n’ont pas de personnalité.
J’ai choisi cet ouvrage car il reprendre des notions essentielles dans la compréhension du développement du jeune enfant. Winnicott met en évidence l’importance de cette période de vie, qui est celle de la construction du moi et de l’équilibre psychique d’un être. Grace à une double approche en tant que pédiatre et psychanalyste, l’auteur fait le lien entre les troubles de l’adulte qu’il a observé chez ses patients et ses études sur la relation mère/enfant.
En tant que futur EJE ces écrits sont précieux, ils viennent servir de base en vue d’une bonne pratique professionnelle. Ils permettent de se projeter, afin de mieux comprendre dans quelle mesure, ce que l’enfant vit aujourd’hui, influe sur sa vie future et les éventuelles difficultés qu’il rencontrera en tant qu’adulte.
Il semble évident, que nul ne peut aussi bien répondre aux besoins de son enfant que la mère, si l’on se réfère à la préoccupation maternelle primaire (ou la personne qui tient ce rôle)
Néanmoins, lorsque l’EJE intervient en tant que référent de l’enfant dans une structure ou une pouponnière, il doit être en capacité d’être ni trop ni pas assez.
C’est dans la qualité, la continuité des gestes (le holding et handling) qu’il assure la sécurité de l’enfant afin de perturber le moins possible son développement.
La capacité de l’éducateur à mettre l’enfant en situation de frustration, sans le heurter, va lui permettre de gagner sa confiance et l’aidera dans sa construction, la difficulté étant de bien évaluer sa maturité affective pour s’y ajuster. La « capacité à être seul » diffère d’un enfant à un autre, et l’éducateur ne doit pas se contenter de prendre en compte l’âge de l’enfant.
J’ai rencontré des personnes qui sous prétexte de vouloir apprendre à l’enfant à développer « sa capacité à être seul » ne répondent pas aux appels de celui-ci et le soumettent à l’échec ou d’abandon en le laissant pleurer seul durant de longs moments. Après lecture de Winnicott, je comprends mieux l’attitude de ses personnes qui rencontrent une difficulté à proposer un environnement « suffisamment bon ». Car la capacité à être « ordinaire et suffisamment dévoué » tient beaucoup de la façon dont nous même nous avons été materné. Notre propre relation mère/enfant influe sur l’adulte que nous sommes et donc sur le professionnel qui en découle.
Sur le plan de la prévention cette notion est à prendre en compte, car une relation mère/enfant peut sembler acceptable par un professionnel et dangereuse par un autre. Comment s’accorder sur ce qui est ou non « suffisamment bon », sur ce qui est trop et ce qui ne l’est pas assez, alors que nous connaissons l’importance de ce qui se joue dans la relation mère/enfant ?
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