Fiche de lecture, La mère suffisamment bonne - Donald Winnicott
Par Stella0400 • 7 Juin 2018 • 2 066 Mots (9 Pages) • 1 614 Vues
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Partie 3. La capacité d’être seul (1958) :
Cet exposé tend à démontrer que la solitude de l’enfant est un signe de maturité affectif.
Donald W.W le débute en rappelant à son lecteur que les études psy ont trop souvent eu tendance à étudier les aspects négatifs de la solitude, ainsi veut-il mettre en lumière les autres aspects de la capacité à être seul du nourrisson. Le principe de l’analyse est fondé sur ce que Winnicott nomme lui-même un paradoxe puisqu’il n’envisage cet « être seul » qu’en présence de la mère. Il fait ici le lien avec Freud et le complexe d’Œdipe en ne manquant pas de préciser que sa théorie se fonde plus précocement. Ainsi cette solitude primitive du nourrisson est pour lui le 1er stade de la solitude authentique de l’être et bien sur elle ne peut avoir lieu que si la « mère est suffisamment bonne ».
Selon la même logique que pour les chapitres précédents il fait de ce 1er stade le socle de la future capacité de l’enfant à penser « je suis seul ».
La solitude permet ainsi au jeune enfant d’appréhender sa vie personnelle et de ce fait ses expériences lui permettront plus tard de renoncer à la présence effective d’une mère.
Partie 4. Distorsion du moi en fonction du vrai et du faux self (1960) :
Au début de ce dernier chapitre Donald W. Winnicott prend soin de rappeler que ces notions font depuis longtemps partie de la psychiatrie descriptive en citant bien sur Freud mais aussi Greenacre. Il livre ensuite à son lecteur des expériences cliniques de psychanalyste très précises. Il développe en effet les cas de différents patients afin d’apporter un enrichissement personnel à ces deux concepts que sont le « vrai et le faux self »
Plus particulièrement l’exemple d’une patiente lui permet de développer la nature du faux self. Sa démonstration le conduit logiquement au développement précoce du faux self. Ainsi W ramène le lecteur à la relation fusionnelle mère-nourrisson. Dans ce chapitre le rôle de la mère est bien entendu central. Le lecteur n’est donc pas surpris de lire que la « mère suffisamment bonne répond à l’omnipotence du nourrisson et, dans une certaine mesure, elle lui donne une signification, et ce mainte et mainte fois. Par l’intermédiaire de la force que donne au moi faible du nourrisson l’accomplissement de ses expressions d’omnipotence, un vrai self commence à prendre vie. » (Page 105)
La mère si elle répond correctement à l’expression de la toute-puissance, l’omnipotence de son nourrisson facilite l’établissement du vrai self. Cette 1ère étape permettra au nourrisson de faire plus tard l’expérience de l’illusion d’où découlent l’imaginaire et la créativité.
Fidèle à sa méthode démonstrative, Winnicott fait ensuite référence au cas de la mère qui « n’est pas suffisamment » afin d’expliquer l’apparition du faux self. Il le perçoit comme une défense qui peut aller jusqu’à devenir une partie essentielle de la personnalité. Afin d’approfondir cette dernière idée, il évoque les degrés de défense du faux self : l’intérêt pour la culture et la créativité sont au cœur de sa démonstration (l’enfant devient un acteur ou un délinquant).
Il conclut ce dernier travail en précisant que ces deux concepts demandent à être encore approfondis et qu’ils pourraient être modifies. Il n’en demeure pas moins que ce concept moderne du faux self dissimulant le vrai self pourrait avoir des conséquences importantes sur le travail psychanalytique.
Ainsi il invite le lecteur contemporain à lire et étudier des analyses plus récentes sur ce sujet
- Conclusion :
On comprend que la mère à une importance fondamentale, car c’est grâce à la relation qui va se créer dès les tout premiers instants de vie du nourrisson que celui-ci va acquérir les clefs qui vont faire de lui un être autonome et en bonne santé physique et psychique. Winnicott suggère que cela commence dès la grossesse où la mère se prépare à ne faire qu’un avec son bébé, et que cet état qu’il appelle la préoccupation maternelle primaire va déjà avoir toute une série de conséquences sur le nourrisson.
- Analyse :
On notera les nombreuses répétitions de l’auteur, et la problématique que l’on peut rencontrer face au vocabulaire psychanalytique qui n’aide pas à la compréhension et rend le livre peu accessible. La préface peut cependant nous aider à mieux comprendre certains concepts abordés dans le livre. On remarquera facilement à la lecture du livre, l’absence totale du père qui peut être justifié par le fait que le père n’a pas beaucoup de place dans la vie du jeune nourrisson pour Winnicott. Concernant la structure du livre, les articles ne sont pas présentés comme s’ils se suivaient, étant écrits indépendamment les uns des autres à des années différentes, cependant il y a le fil conducteur de la mère, de son rôle auprès du nourrisson.
- Lexique :
Vrai self / Faux self: le psychanalyste (D.W.W) désigne une fonction tout à fait originale, qui n'est ni tout à fait le "moi", ni le sujet, ni encore la personnalité. Ce terme s'interprète par contraste avec le "faux self" qui correspond à tout ce qui, chez une personne, est en "toc" ou faux-semblant. Le faux self fonctionne comme protection contre l'angoisse et les agressions mais est aussi révélateur d'un déséquilibre profond. Le vrai "self" représente par opposition la part vivante, spontanée, inventive de l'individu.
Anna Freud : Son œuvre est centrée sur l'application aux enfants de la psychanalyse, avec comme référence la théorie paternelle. Elle s'est attachée à appliquer la psychanalyse de manière pédagogique. Sa méthode est la cure analytique.
Leo Kanner : Pédopsychiatre connu pour avoir défini le tableau clinique de l’autisme infantile précoce.
Lauretta Bender : est une neuropsychiatre américaine spécialisée dans les enfants. Elle est connue comme créatrice du test Bender-Gestalt.
Sigmund Freud : Médecin neurologue, fondateur de la psychanalyse.
Phyllis Greenacre : est un(e) médecin psychanalyste.
Dyade
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