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André GIDE, Les Faux-Monnayeurs, extrait : « Edouard somnole ; ses pensées insensiblement... ne fait point suffisamment crédit à l’imagination du lecteur. »

Par   •  16 Septembre 2017  •  1 388 Mots (6 Pages)  •  1 257 Vues

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(« seule la pureté m’importe ») confinent au comique et peut-être y a-t-il une ironie de Gide par rapport à cette épuration totale.

—> Ainsi « Non plus que ne fait le drame… gênés, au théâtre, par l’acteur » peut paraître une comparaison à valeur ironique, une analogie absurde.

b/ L’importance accordée à l’imagination du lecteur

=> Edouard livre une réflexion sur la question de l’œuvre romanesque, dans laquelle il tient compte de l’élaboration de l’œuvre mais aussi et du processus de lecture.

Il accorde ainsi une place importante à l’imagination du lecteur.

=> Edouard souhaite enlever ce qui fait trace de la réalité pour mieux impliquer le lecteur, lui laisser une possibilité d’action.

Cela est accentué par l’usage de champs lexicaux antithétiques :

- celui de la contrainte : « gênent », « souci », « gênés ».

- celui du plaisir (pour le roman pur) : « comme lui plaît », « il sied que… », « crédit à l’imagination ».

=> Les premières pensées d’Edouard mettent en application de ce qu’il souhaite pour le lecteur : Edouard se demande si les mots peuvent suggérer une image = la lettre de Laura ne contient pas de portrait, de description physique de celle-ci, un effort doit donc être réalisé par le lecteur pour se la représenter : « qu’elle a les cheveux noirs ».

III/ Une mise en abyme : Édouard double de Gide

a/ La figure du romancier

=> Edouard fait passer les idées les plus importantes de Gide et lui sert à interroger le réel.

=> Edouard et Gide sont romanciers.

—> Champ lexical de l’écriture : verbe « écrire » présent 3 fois, « transcrit », « stylo »…

=> Même choix du titre de l’œuvre : « Les Faux-Monnayeurs ».

=> Le texte reflète les difficultés rencontrées par un romancier pour trouver l’inspiration et pour rédiger son travail :

—> Le processus de création se retrouve dans la construction du texte en 3 paragraphes = réflexion / passage à l’acte / résultat.

—> Incertitudes de la création = risque d’un échec artistique : « pas assuré que Les Faux-Monnayeurs soient un bon titre », « pas assuré que le sujet soit très bon », « pas encore écrit une ligne » —> Indice d’un regard ironique de Gide par rapport à Edouard.

—> Caractère obsédant du travail de création = « il y pense depuis longtemps » (CCT).

=> « il transcrit sur un carnet ses notes et ses réflexions » : le roman n’est pas écrit mais il y a néanmoins un travail d’écriture par le carnet.

—> Répétition du mot « carnet » = importance de cet objet.

—> quelque chose est sauvé : c’est l’écriture par fragment du journal intime qui constitue la genèse du roman = la progression du travail se fait en direct, sous les yeux du lecteur.

b/ La vision critique du monde de l’édition

=> Edouard – ou bien Gide ? – évoque et moque une habitude du monde de l’édition : annoncer avant même qu’il ne soit rédiger un livre à venir.

—> « coutume » = quelque chose qui remonte à très loin et que l’on continue de suivre sans s’interroger sur la raison de le faire.

—> Adjectif qualificatif « absurde » apposé et placé en ouverture de phrase pour le mettre plus en évidence.

—> Alors que cette habitude ne présente qu’un intérêt relatif : « n’allèche personne » = recul ironique.

—> « cela vous lie » = frein à la création uniquement pour respecter un délai fixé, une attente.

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