Promesses et menaces de l'ubérisation de l'économie
Par Andrea • 22 Octobre 2018 • 1 704 Mots (7 Pages) • 472 Vues
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Les secteurs ubérisés sont de plus en plus nombreux. Tout d’abord il y a eu Uber qui a bousculé les taxis traditionnels. Ensuite il y eu Amazon qui a bouleversé la publication et la vente de livres numériques. En effet n’importe quelle personne peut écrire un livre et le vendre sur Amazon gratuitement et sans l’accord d’un éditeur. Puis il y a eu AirBNB qui a révolutionné le marché de l’hôtellerie. De nombreux autres secteur ont été atteint tel que les métiers juridiques, les banques, les restaurateurs et bien d’autres secteurs encore.
Quelles sont les réelles implications et conséquence sur le marché du travail ?"L'ubérisation va toucher tous les secteurs de l'économie. Personne n'est épargné ou ne sera épargné" dit l'économiste Pierre-Jean Benghozi. Cet homme n’est pas le seul pour qui le terme d’uberisation fait grincer des dents. La première conséquence qu’à l’ubérisation, c’est sur le travail lui-même. On assiste effectivement à une mutation des emplois salariaux traditionnels en « petit boulots ». En effet, l’essor du numérique fait monter en flèche le nombre d’autoentrepreneurs et de « free-lance ». Prenons le cas de Deliveroo qui propose un service de mise en relation entre les restaurants et les particuliers. Cette entreprise compte plus de 7000 coursiers qui ont le statut d’autoentrepreneur. De nombreux étudiants sont attirés par ce genre de « petit boulot ». La moitié des livreurs ont moins de 23 ans et 80% ont une activité à côté. Les coursiers sont séduits par la grande flexibilité de Deliveroo ; ils choisissent leurs horaires
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et peuvent annuler leur disponibilité 48h à l’avance. Le prix à payer de ce travail à la carte est le manque de sécurité. Deliveroo a négocié une garantie responsabilité civile gratuite auprès d'Axa mais elle ne couvre que les dommages causés à des tiers et pas les coursiers eux-mêmes. Ainsi Deliveroo s’impose en France avec +650% de livraison en un an et 3000 restaurants partenaires. En somme l’ubérisation donne naissance à des « petits boulots », sous-traités à des travailleurs indépendants plutôt qu’à des emplois salariés et stables.
Cependant à cause de la concurrence faussée provoquée par des entreprises ubérisées, les entreprises traditionnelles ont du mal à faire face. Elles doivent constamment innover mais dans certains cas cela ne suffit pas et des emplois sont détruits. Mais les destructions d’emplois sont- elles compensées par les créations de postes induites par ces plateformes ? Selon la Compagnie française du commerce extérieur (COFACE) la réponse est oui. Elle affirme en plus qu’une réglementation trop stricte de l’économie collaborative pourrait peser sur l’emploi. En effet une étude réalisée grâce à une simulation a montré qu’une diminution de 20% de VTC serait associée avec une augmentation de 0.15 point sur le chômage et cela même en prenant en compte les effets positifs que cela pourrait avoir sur les taxis traditionnels. La COFACE affirme aussi que le fait de trop taxer les revenus des plateformes réduirait l’offre car les particuliers louant un appartement sur AirBNB par exemple, n’auraient pas forcement été dans un hôtel autrement. Cela représenterait un manque à gagner de 400 millions d’euros.
L’uberisation n’a d’ailleurs aucun impact sur l’hôtellerie. Selon la COFACE la santé du secteur se porte même plutôt bien. Les défaillances des entreprises hôtelières ont même diminué de 58% entre 2012 et 2014. Entre 2011 et 2015 le taux de fréquentation des hôtels a augmenté (entre +1 et +4). Ainsi, l’ubérisation, de par le caractère simple et pratique pour le client, stimule son besoin. « Pourquoi ne pas aller le week end prochain à Barcelone, puisque c’est si facile de reserver un appartement à petit prix ?». L’engouement pour une destination stimule par ailleurs le secteur hôtelier traditionnel.
Ainsi l’ubérisation provoque des destructions créatrices d’emplois. 12128 emplois sont créés entre 2006 et 2008, c’est donc une croissance de 64%. Selon l’économiste Schumpeter « la conséquence de l’innovation est l’apparition d’un profit monopolistique permettant à l’économie de rentrer dans une période de transition. Cette transition se caractériserait par ‘la destruction créatrice’, synonyme de créations d’emplois et de marchés au détriment de la
destruction d’autres emplois et marché ». En somme la destruction de certains emplois serait le prix nécessaire à payer de cette transition économique.
Conclusion
En somme, l’ubérisation est une innovation qui réinvente nos échanges, qu’ils soient sociaux ou commerciaux, grâce à un système rapide, simple et moins cher. Elle favorise l’accès du marché aux particuliers en tout temps et en tous lieux. Cette innovation est possible actuellement grave a tous les progrès techniques comme le développement d’internet et des smartphones.
Malheureusement, l’ubérisation n’est pas parfaite. Il existe encore nombres d’inconvénients et dérives, tels que la professionnalisation, le manque de protection des travailleurs ou la précarité économique qu’entraine ce modèle. Nous sommes de plus en plus confrontés à l’ubérisation, il faudra donc trouver des façons d’encadrer ces activités qui peuvent parfois faire polémique.
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