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Le corps menace-t-il la conscience ?

Par   •  18 Juin 2018  •  1 446 Mots (6 Pages)  •  544 Vues

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; qui peut-être compris en quelque lieu, et remplir un espace en sorte que tout autre corps en soit exclu ». On peut deviner à travers ces quelques mots la substance étendue, qui est principalement de l’ordre de l’espace, tel que la géométrie et nous même puissions nous le représenter. La représentation de la conscience dans la matière se fait à travers les mathématiques. Cela relève de « la nature corporelle en général, et son étendue ; ensemble la figure des choses étendues, leur quantité ou grandeur et leur nombre ; comme le lieu où elles sont ». Toujours selon cette doctrine, la conscience est non spatiale, non étendue, il ne relève pas de la substance étendue, mais de la substance pensante. La conscience est donc une substance spirituelle tandis que le corps est une substance matérielle.

Il existe aussi une doctrine qui prend le contrepied exact du matérialisme, que l’on qualifie de spiritualisme. Il consiste à voir le corps comme une manifestation de l’esprit dans l’espace-temps-causalité, c’est à dire que le corps n’existe pas et qu’il est une sorte d’hallucination produite par l’esprit, la conscience, ce dernier étant, selon le spiritualisme, la seule réalité, la seule substance. Cette doctrine est le monisme spiritualisme. Dans cette théorie, la conscience ne va évidemment pas se trouver dans le corps (puisqu’il n’existe pas). La source de la conscience est le spirituel, l’infini. Une conscience qui saurait se retourner vers sa source grandirait, depuis l’univers sensible jusqu’à l’univers intelligible, pour atteindre un objectif absolu : la conscience pure. . « Chacun de nous est un monde intelligible et nous touchons aux choses inférieures par le corps, nous touchons aux choses supérieures par l’essence intelligible de notre être ».

Pour Plotin le corps est une prison pour la conscience. Il est la représentation physique de la conscience dans notre dimension, mais cette dernière dépasse la manifestation matérielle.

La conscience n’est pas logé dans le corps, ce dernier en est sa matérialisation. On peut avoir l’impression que le corps limite la conscience (surtout lorsqu’on vieillit), mais cela est faux, car le corps n’enferme pas la conscience, il ne fait que le concentrer en un point. L’essence de l’âme est sans limite, l’âme est infinie.

Cependant, il peut arriver que la conscience commence à s’identifier au corps physique, ce qui la réduit, la limite. Plotin dit que c’est là qu’elle commence à souffrir et que c’est cette souffrance qui entraine l’incarnation. Cette souffrance résulte de l’oubli de sa vraie nature, qui elle est illimitée. Pour remédier à cette souffrance, la conscience doit tenter de retourner vers sa vraie nature pour retrouver la mémoire de l’infinité. La vision de Plotin sur le sujet est le fruit d’un travail de méditation et d’un ordre fondé sur l’expérience spirituelle.

Les thèses de Berkeley présentent aussi cette position, et essayent de montrer que seul la conscience existe vraiment et que la substance étendue est futile, Berkeley soutient que tout ce qui touche à la conscience est sensible et spirituel.

Il serait possible d’argumenter à coup de pour/contre telle ou telle position doctrinale et débattre sans fin en essayant de prendre parti pour tel ou tel doctrine. Mais cela a-t-il vraiment un sens ? Individuellement, chaque doctrine a ses arguments, mais elles sont toutes tellement différentes que les comparer décrédibilise le débat. Comparons ce qui est comparable. Il est difficile de comparer des doctrines qui ont des idéologies diamétralement opposées.

On peut donc dire que chaque doctrine a du bon. Mais on a pu constater que dans presque chaque doctrine la conscience était écrasée sous le poids du corps. Le corps limite l’étendue que peut prendre la conscience en agissant comme une prison pour elle. Dans le monisme matérialisme, la conscience étant produite par le cerveau, et pas d’une importance capitale, elle peut facilement être supprimée, ou tout du moins diminuée. Il n’y a que dans le monisme spiritualisme que la conscience peut prendre l’étendue qu’elle mérite. On peut donc dire que la conscience est sous la menace du corps.

Mais aujourd’hui, une lueur d’espoir brille pour la conscience, avec l’invention du virtuel, le corps se rapproche de plus en plus de la conscience (réalités virtuelles, et bientôt puces dans le cerveau). On pourrait donc imaginer un jour abandonner nos corps pour devenir virtuels et ainsi laisser libre cours à notre conscience. Mais si on devient virtuel, est-ce qu’on existe encore, vu que nos corps ne sont plus physiques, alors sommes nous encore humains ?

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