Les stratégies de communication dans le monde du surf
Par Plum05 • 28 Juin 2018 • 20 133 Mots (81 Pages) • 457 Vues
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Enfin, les sports de glisse mettent en avant des valeurs de liberté, haute technicité et fun. Dans « Surf, littoral et société : l'exemple de la Martinique » : Surf Channel diffuse des reportages et des compétitions qui ont lieu dans le monde entier en promouvant une image écologique et sereine […] Des entreprises ont su trouver à travers l’image du surf un moyen de vendre (SEBE, 2004, p.60-61). L’image de marque est ainsi une autre composante essentielle.
L’industrie du surf wear, l’écosystème de l’industrie du surf, l’image de marque du surf : tout ceci va nous mener à nous poser la question suivante :
Les parties prenantes de l’économie du surf sont-elles un outil de développement pour les stratégies de communication et l’image de marque des boutiques de vente du surf wear ?
La communication est l’action de communiquer, établir une relation avec autrui, transmettre quelque chose à quelqu’un. Un outil de communication est donc un ensemble de moyens et outils permettant la diffusion d’un message auprès d’une audience (informer, promouvoir, entretenir son image).
Dans une première partie, la revue de littérature présentera le fonctionnement de l’écosystème de l’industrie du surf, c’est-à-dire les parties prenantes, ainsi que l’image de marque désirée par les entreprises de surf wear,
Dans une deuxième partie, la méthodologie tentera de répondre par le biais des cadres du surf wear la façon dont ils voient les parties prenantes de l’écosystème du surf comme outil de développement pour les stratégies de communication de leurs entreprises. Des retours d’expérience provenant de ces cadres, sur la façon dont l’écosystème de l’industrie du surf agit sur les boutiques de surf wear, complèteront ce travail de recherche. Ce travail sera effectué par des entretiens individuels.
Dans une troisième partie nous présenterons les résultats de cette étude, et les mettrons en adéquation avec la revue de littérature.
Enfin, nous ferons une conclusion générale de ce travail de recherche.
II- La revue de littérature :
La revue de littérature va nous permettre d’avoir une approche théorique de la façon dont fonctionne l’industrie du surf. On verra donc dans un premier temps comment fonctionne l’écosystème de cette économie particulière, avec notamment l’importance du territoire et de l’événementiel en tant qu’outil de développement des stratégies de communication. La deuxième partie présentera l’image de marque du surf, avec notamment le sponsoring, l’écologie, le co-branding et les valeurs véhiculées par le surf. Tout ceci a pour but de déterminer si les parties prenantes peuvent être des outils de développement pour les stratégies de communication des boutiques de surf wear.
A/ Ecosystème du surf :
- Structures de pratique à vocation commerciale et touristique :
En 1936 la France voit la victoire du Front Populaire aux élections législatives. S’ensuit alors une multitude de mouvements grévistes et contestataires, ce qui va finalement mener à la signature des accords de Matignon, dans la nuit du 7 au 8 juin, d’où découlera la création des congés payés.
C’est avec l’apparition de ces congés payés que le tourisme balnéaire de masse, et plus précisément le tourisme sportif s’est développé. D’après le mémoire de recherche intitulé « le surf : outil stratégique de valorisation et de différenciation territoriale », écrit par Anna DUFORT en 2013, et selon un article écrit par Christophe Bodin, Sophie Javerlhiac, Stéphane Héas et Luc Robène dans la revue Teoros en 2009 : il existe deux formes de tourisme sportif :
- la pratique : les personnes profitent des vacances pour prolonger une activité sportive qu’ils pratiquent tout au long de l’année ou découvrir une activité sportive « extraordinaire » offerte sur un lieu de villégiature qui est celui de leurs vacances ;
- le spectacle : les personnes se déplacent pour assister à un évènement sportif et admirer des champions. (Bodin, Javerlhiac, Héas, Robène, 2009, p.33). (DUFORT, 2013, p.18).
Le tourisme, et donc la saisonnalité sont ainsi des facteurs importants dans cette économie, et pour les parties prenantes.
- développement du territoire :
Les collectivités territoriales sont des parties prenantes dans l’industrie du surf.
La majorité des stations balnéaires de la côte aquitaine n’ont pas vraiment d’histoire. Le développement du surf dans les années 70 a accompagné l’implantation de villes presque vouées au surf. Nous pouvons même considérer que bon nombre d’entre elles se sont développées grâce à ce sport. (Duffort, 2013, p.19). Comment ne pas citer ici des communes telles que Biarritz, Anglet, Bidart ou Guétary pour la côte basque, et Hossegor, Capbreton, Seignosse pour la côte landaise.
« L’événement phare qui a lancé cet afflux massif est la première compétition internationale de surf sur les côtes françaises, à Lacanau : le Lacanau Pro, en 1979. C’est ici que l’utilisation du surf comme outil de communication a pris tout son sens : les grandes marques comme Quiksilver ou Ripcurl ont ainsi crée ou mis la main sur les vecteurs les plus importants de cette économie : les magasins de vêtements, les écoles de surf et les équipementiers (matériel de surf, shapers) ; en profitant de ces périodes estivales d’afflux massifs de touristes, pour faire un maximum de profit. » (Duffort, 2013, p.19).
Face à un tel succès, les collectivités territoriales ont profité de cet engouement pour ce sport nouveau : toujours dans la revue Teoros, selon Guibert (2006b, p. 62) : « Le sport est souvent mobilisé par les élus locaux français lors de la construction d’une identification territoriale » (Guibert, 2006b, p.62). Face une telle popularité et source de revenu, les collectivités territoriales feront leur maximum pour aménager les espaces en vue de la pratique du surf, et de l’afflux des milliers de touristes en période estivale. Ainsi, le surf en tant qu’outil de communication n’a aucune barrière administrative ou politique sur ces territoires : « Cette reconnaissance du surf en tant qu’élément du patrimoine aquitain lui confère une place légitime dans les politiques culturelles de la région » (Dufort, 2013, p.44).
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