La paradoxalité de la souveraineté

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II – L’exercice paradoxal de la souveraineté nationale

En théorie, la souveraineté nationale appartient au peuple, mais elle implique l’instauration d’un système représentatif, et cela limite l’action du peuple sur les décisions le concernant.

A – Le système représentatif

Afin d’avoir une situation politique table, la constitution de 1958 crée un système représentatif où les représentants sont élus par le peuple (députés et Président). Mais cela implique une privatisation du pouvoir politique par la classe politique, eux seuls peuvent prendre des décisions politiques. Ainsi la nation n’existe que par ses représentants, car ce sont eux qui dirigent. Si à la base la notion de peuple sous-entend une participation ouverte du citoyen, le peuple dans son ensemble ne peut exercer les différents pouvoirs qu’implique la souveraineté, ainsi donc il doit déléguer les pouvoirs le plus généraux aux représentants du peuple. Nous pouvons voir cela comme un abandon de la part de souveraineté d’un individu aux représentants, le peuple abandonne sa souveraineté au profit d’un groupe de personne chargés de prendre des décisions à leurs places. Mais cela peut mener à une transgression même de la souveraineté du peuple, car la classe politique peut prendre des décisions alors que le peuple y est opposés (comme ce fut le cas avec la loi travail, quand le Premier ministre a utilisé la 49-3 pour faire passer le projet car le peuple s’y oppose et le parlement de même). Ainsi cela peut dériver vers un régime où le système représentatif n’écoute plus le peuple, cela aboutirait à ce que l’on nomme, un régime oligarchique (un groupe qui détient le pouvoir politique).

B – Le référendum en opposition avec la souveraineté nationale

En théorie le référendum est un procédé démocratique qui fait interagir le peuple pour permettre aux représentants de prendre des décisions. Mais il existe des oppositions qui en font un procédé opposé à la souveraineté nationale, comme le fait qu’il s’agisse d’un suffrage restreint qui n’est pas signé par tous les citoyens français, mais une petite partie. Les électeurs ne constituent pas la nation mais un organe électoral. Ils n’ont aucun titre à faire valoir pour prétendre imposer un certain comportement à leurs élus. En outre, le référendum est la consultation de l’ensemble des français, c’est une entreprise longue et complexe et par conséquent ne peut être qu’exceptionnelle. Par conséquent, le référendum est rarement utilisé par les politiques français. Un autre fait qui oppose le référendum à la souveraineté nationale est le fait que le référendum est facilement influençable par les membres de l’Etat qui s’y opposent. Car ces derniers peuvent influencer sur le comportement des citoyens via des débats, discours…Cela rend le référendum difficilement représentatif de la réelle volonté du peuple, mais plutôt de la volonté des politiques. Vient également l’objet du référendum, celui-ci est rarement organisé par le peuple mais plutôt par le gouvernement. Même sur ce point, le peuple ne décide pas toujours.