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LE POUVOIR POLITIQUE CAS

Par   •  4 Janvier 2018  •  2 617 Mots (11 Pages)  •  675 Vues

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La conséquence de cette monopolisation de la violence c’est que cette monopolisation de la violence qui prétend éliminer la violence va renforcer la force symbolique de la violence. C’est la violence légalisée, encadrée. Le pouvoir politique va appuyer une partie de sa légitimité sur cette captation de la violence au nom de la protection de la collectivité. L’Etat nous protège y compris contre nous ou malgré nous. Les conceptions marxistes du pouvoir sont assez critiques.

Dans la conception marxiste du pouvoir, l’Etat est une force purement coercitive. L’Etat est un acteur dont la principale fonction est la violence. Pour Marx, l’Etat c’est le bras armé de la classe bourgeoise. Le véritable acteur politique pour Marx c’est la classe sociale. L’Etat va devenir un instrument de pouvoir de coercition, de violence, au sein de la classe dominante. Il va permettre de stabiliser la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat. L’intérêt c’est de maintenir un système d’exploitation capitaliste au service de la reproduction capitale. L’Etat est l’instrument politique de ka perpétuation de la domination par la violence. Marx a beaucoup travaillé sur la notion d’idéologie qui est pour lui la « fausse conscience », c’est ce qu’il va faire croire aux gens, ce qu’il va leur faire accepter, naturaliser les rapports sociaux tels qu’ils sont. L’idéologie repose sur la propagande qui permet d’endormir la classe ouvrière.

Louis Althusser va réfléchir sur la pensée de Marx en terme d’idéologie et va montrer que l’Etat va se doter de 2 types d’appareils de pouvoir :

-L’appareil répressif d’état : toutes les institutions politiques : le gouvernement, l’armée, l’administration, la police, la justice…

-Il évoque aussi un deuxième type d’appareils que sont les appareils idéologiques d’état. Ce sont tous les acteurs sociaux, les institutions sociales qui vont produire la fausse conscience, endormir les individus, qui vont les maintenir dans l’illusion idéologique : l’école, les médias, l’Eglise, la famille… L’appareil répressif d’Etat est intériorisé, accepté par les individus.

On a une violence acceptée, consentie. Pour les marxistes, ce consentement c’est une illusion. Cela évite la contestation de la domination. C’est intéressant de mesurer l’interpénétration entre la violence et l’acceptation de la violence.

Pierre Bourdieu distingue deux formes de violences :

-la violence physique

-la violence symbolique : violence intériorisée, dont on n’a plus conscience, à laquelle on est habitués, une euphémisation de la violence. Bourdieu montre que l’Etat contemporain n’a plus besoin de recourir à la violence physique parce qu’elle n’est plus nécessaire dans la mesure où les acteurs sociaux ont intériorisé que la violence symbolique était nécessaire, omniprésente, normale. Les discriminations politiques ou sociales ne sont pas contestée (ex : apartheid ou dans les empires coloniaux où les populations autochtones n’ont pas accès au droit de vote). Cette notion est intéressante parce que si on analyse du point de vue du pouvoir qu’il exerce, on mesure à quel point le pouvoir politique peut se passer de la violence physique, le recours aux armées a été limité ces dernières décennies, même le recours à la violence physique contre les individus (abolition de la peine de mort…). Le pouvoir politique s’appuie sur des mécanismes de consentement, d’adhésion aux normes et aux valeurs. Pour certains, ce consentement n’est pas vraiment libre, éclairé, c’est une domination symbolique cachée, intériorisée. C’est une vision assez pessimiste, négative qui décrit la façon dont le pouvoir politique se construit sur la violence, la monopolisation de la violence qu’elle soit physique ou plus symbolique.

- Le pouvoir politique fondé sur la légitimité

Max Weber va distinguer 3 différentes notions dans son analyse du pouvoir politique.

-La contrainte : Il distingue d’abord le pouvoir (macht en allemand, puissance ou pouvoir) fondé sur la contrainte.

-La domination : Weber montre aussi que le pouvoir politique repose sur la domination (herrschaft). La domination pour Weber, repose sur la contrainte légitime cad la contrainte acceptée par celui qui la subit.

-L’autorité : Weber montre que le pouvoir peut être efficace mais le pouvoir est précaire parce qu’il ne repose que sur la contrainte, donc des individus peuvent se rebelle.

On obéit par mimétisme, on peut obéir par idéal : on veut construire une société meilleure, défendre sa patrie. On peut obéir pour des raisons affectives parce qu’on suit un chef politique, un supérieur hiérarchique. On peut obéir aussi pour des raisons matérielles : recevoir une promotion…

Weber montre que ce qui est commun à toutes les formes de soumission à l’autorité, ce qui permet qu’une domination soit réussie c’est qu’elle s’inscrive dans un processus de légitimation.

Weber va distinguer 3 formes de légitimation et ces 3 formes vont donner lieu à des comportements différents des acteurs. On n’obéit pas de la même façon à un pouvoir qu’on aime, qu’on respecte, qu’on reconnaît comme étant légitime. Ces 3 grandes formes de domination légitimes sont :

-la domination traditionnelle : c’est la domination qui repose sur les traditions, les coutumes, les pratiques ancestrales et aussi sur la croyance en la valeur, en l’utilité de ces pratiques. Cette domination traditionnelle, on l’observe dans la plupart des systèmes politiques passées (sociétés féodales, monarchies de l’ancien régime, grands empires de l’antiquité…), dans des sociétés faiblement institutionnalisés. Cette domination repose 3 critères, 3 processus :

- Le processus de naturalisation du pouvoir : l’intériorisation du pouvoir, le pouvoir est considéré comme normal par les acteurs, qu’il suscite un reflex d’obéissance

- Le processus de personnalisation du pouvoir : on est dans un pouvoir politique qui repose sur des relations personnelles ou interpersonnelles entre le chef et ses subordonnés

- L’importance de la mise en scène du pouvoir, l’importance du cérémonial, du protocole, des rituels. Elias dans La société de Cour analyse le fonctionnement de la cour de Louis 14 montre la magnificence des costumes, du rôle de l’étiquette, du petit lever du

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