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Secteur d'emploi au Maroc

Par   •  21 Avril 2018  •  3 412 Mots (14 Pages)  •  568 Vues

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- Les jeunes dans l’emploi : La proportion des jeunes de moins de 25 ans dans la population active occupée a fortement régressé entre 2000 et 2012, passant de 29,1% à 17,1%. Cette baisse est due principalement à la prolongation de la scolarité qui entraîne un recul de l’âge d’entrée dans l’activité et aux difficultés persistantes d’insertion professionnelle que connaissent les jeunes, notamment les jeunes diplômés.

Le recul de la part des jeunes dans l’emploi total a été compensé par la hausse de la proportion des actifs occupés âgés de 25 à 59 ans qui a gagné 12 points de pourcentage entre 2000 et 2012, passant de 64,2% à 76,1%. En revanche, la part des seniors (actifs de plus de 60 ans) dans l’emploi total est restée quasiment stable (autour de 7%).

- Une contribution prédominante du secteur privé à l’emploi : Des réformes entamées dans l’administration publique au début des années 2000 ont conduit à des départs massifs en retraites. Cela a contribué à diminuer la part de l’emploi public dans l’emploi total de 13% en 1994 à 9% en 2009, un taux stable ces dernières années. Dans les villes, cette diminution de l’emploi dans le secteur public a été compensée par une augmentation significative de la part de l’emploi dans le secteur privé durant la même période (en moyenne 2,5% par an), mais qui n’a pas été suffisante pour absorber l’afflux de diplômés du système éducatif et de formation, et plus particulièrement ceux de l’enseignement supérieur.

- L’emploi salarié chez les femmes : La hausse de l’emploi salarié est une caractéristique importante de l’évolution de l’emploi durant les dernières années. Globalement, le taux de salariat6 a progressé de près de 6 points de 2000 à 2012, passant respectivement de 37,7% à 43,7%. Autre fait marquant, ce rythme d’évolution de l’emploi salarié a été deux fois plus élevé chez les femmes (+7 points) que chez les hommes (+3,5 points) durant cette période, mais ces derniers sont tout de même plus nombreux à être salariés. En 2012, l’emploi salarié reste plus concentré dans les villes (63,7%) que dans les campagnes (23,1%). Dans les zones urbaines, le salariat est prépondérant avec 63,7%, suivi du travail indépendant (25%) et enfin la situation d’aide familiale (3,3%). En revanche, en milieu rural, cet ordre s’inverse. Plus de 40% des actifs occupés sont en situation d’aide familiale. Les indépendants représentent 33,4% et les salariés ne représentent que 23,1%.

- L’agriculture reste le premier pourvoyeur d’emploi : Avec une part de 39,8% en 2011, alors que ce secteur représentait 43,4% de l’emploi en 2006. Mais c’est en grande partie un emploi peu qualifié, peu productif et peu protégé. Les emplois y sont souvent précaires, peu ou pas rémunérés, gérés dans un cadre familial et informel. Le secteur des services (qui inclut le commerce, les transports, la communication et l’administration générale et autres services) s’est hissé en deuxième place, presque à égalité avec le secteur primaire, avec 38,3% des emplois en 2011, contre 36,2% en 2006. Enfin, le secteur de l’industrie (y compris le BTP) arrive en troisième position, avec 21,9% de l’emploi total (15 ans et plus) en 2011, soit une légère hausse par rapport à 2006 (20,3%).

Ces chiffres globaux cachent une dynamique de création d’emploi différenciée selon les secteurs d’activité. Certains secteurs enregistrent des créations nettes d’emplois importantes. C’est le cas des secteurs du BTP et des services, qui contribuent pour plus de 93% de l’ensemble des postes d’emploi créés entre 2000 et 2012. D’autres secteurs se caractérisent par de très faibles créations d’emploi voire des pertes nettes d’emploi, c’est notamment le cas des secteurs de l’agriculture, forêt et pêche (12.000 emplois perdus par an en moyenne entre 2009 et 2012) et industrie y compris l’artisanat (25.000 emplois perdus par an en moyenne entre 2009 et 2012).

Section 3 : les aspects qualitatifs du marché d’emploi au Maroc :

Vulnérabilité de l’emploi :

Une forte proportion de l’emploi au Maroc peut être qualifiée de vulnérable. En premier lieu, l’emploi non rémunéré est très présent au Maroc, même s’il affiche une baisse au cours des dernières années. En 2011, la part de l’emploi non rémunéré était de 23,3% et a baissé à 22,1% en 2012. Le tableau 1 montre le détail des catégories de la population active les plus touchées par ce phénomène pour l’année 2012. Les données montrent qu’il s’agit essentiellement d’un phénomène rural, sauf pour les jeunes dont 18,5% occupent une activité non rémunérée en zone urbaine (et 67,7% en zones rurales). En zones rurales, 73,7% des femmes en emploi ne sont pas rémunérées. Ces travailleurs non rémunérés sont essentiellement des aides familiales.

La problématique complexe du secteur informel :

Le secteur informel, de par sa capacité d’adaptation aux changements et crises économiques, joue un rôle majeur pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Il est intéressant de remarquer que la baisse du taux de chômage observée depuis une dizaine d’années, va de pair avec l’augmentation de l’emploi informel, mais c’est alors la qualité et la productivité de l’emploi qui en pâtissent. En effet, entre 1999 et 2007, des enquêtes menées par le HCP montrent que le nombre d’unités de production informelles est passé de 1,23 millions d’unités à 1,55 millions, dont près de 70%, en zones urbaines. Pourtant, la contribution du secteur informel au PIB a baissé, passant de 16,3% en 1999 à 14,3% en 2007. En parallèle, le volume de l’emploi a augmenté, passant de 1,9 millions de travailleurs informels en 1999 à 2,22 millions en 2007. Le secteur informel au Maroc recouvre des réalités aussi diversifiées que l’artisanat traditionnel, le petit commerce, l’emploi non déclaré, la micro entreprise, le travail à domicile, les prestations de services (services personnels, d’entretien, de réparation...), les activités de transport, la contrebande ou le narcotrafic. Il couvre, également, des pratiques illégales comme la sous facturation ou la fraude fiscale. D’où la complexité dans la conception et la mise en œuvre d’interventions adaptées aux besoins spécifiques des travailleurs informels. Le secteur informel pose une problématique complexe à résoudre. Certes, il offre des possibilités d’emploi et d’activités économiques même en temps de crise, mais il développe en parallèle de nouvelles formes d’exclusion

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