Nation, peuple, population : quelles différences, quelles ressemblances?
Par Christopher • 29 Mai 2018 • 1 822 Mots (8 Pages) • 554 Vues
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- Peuple et population
Un autre des points essentiels pour comprendre le fonctionnement de l’Etat et du monde qui nous entoure est l’idée de population, qui va s’allier ici avec la notion fondamentale du peuple, bien que peut-être de façon plus étroite et plus délicate que la précédente partie. Il s’agira dans un premier temps de faire l’étude des points communs, puis des différences de ces deux termes.
- L’alliance du peuple et de la population
Tout d’abord, un des premiers points communs qu’il nous est possible d’ériger ici est le fait qu’un peuple, tout comme une population, détient un territoire. Il s’agit en effet le plus souvent d’un territoire commun où les populations se dispersent au sein du peuple ça et là en fonction des groupes culturels, tout en conservant une nation identique à celle de la population majoritaire qui est le peuple. Il existe bien des exceptions à cela, cela n’a qu’un caractère général, puisque toute population ne détient pas un territoire. Nous pouvons pour illustrer en prenant l’exemple de la population Kurde, qui ne détient pas un territoire unique, mais se partage entre l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie.
D’autre part, de façon officielle, un peuple et ses populations détiennent au moins une langue identique, celle de l’Etat qui les accueille. Pour expliquer, en prenant le cas de la France, en se référant de nouveau à la Constitution de 1958, il nous est dit dans l’article 2, alinéa 1 que « La langue de la République est le français ». Effectivement, bien que des minorités existent au cœur de l’Etat français, comme la Corse d’une part, mais aussi le Pays-Basque ou encore les bretons, la langue officielle demeure le français. Cependant, les divergences qu’il nous est possible de constater entre les deux idées ne sont pas les moindres, et font parfois l’objet de conflit.
- Le fort contraste entre le peuple et la population
Comme énoncé précédemment, les populations sont minoritaires au sein d’un Etat et sont englobées par le tout national. Pourtant, ces dernières ne manquent pas de contester en appuyant de ce fait leurs différences. D’une part, les populations se démarquent d’un peuple donné, puisque ces dernières ont une langue différente de celle qui est donnée de façon officielle, n’ont pas exactement la même culture, la même histoire, le même folklore que le peuple qui lui est majoritaire au sein de l’Etat. Là où le peuple constitue une force politique, les populations représentent plus une richesse culturelle, c’est ce qui pousse notamment l’Europe de façon générale à tenter de les protéger, comme l’énonce la Charte européenne des langues minoritaires ou régionales, qui explique bien dans son préambule qu’elle désire « une Europe fondée sur les principes de la démocratie et de la diversité culturelle, dans le cadre de la souveraineté nationale et le respect de l’intégrité territoriale ».
Par conséquent, en s’inscrivant de façon différente au sein d’une majorité donnée, les populations vont vouloir réclamer un transfert de compétences, ce qui se caractérise d’une part par le fait de vouloir utiliser la langue propre à la population, mais aussi d’obtenir une législation particulière. Or, d’une part, le peuple français est déclaré comme indivisible, ce qui réside bien dans l’article premier de la Constitution de 1958 « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale […] », et pourtant, ces minorités désirent quelque-peu se différencier de l’Etat en réclamant l’utilisation de leur langue dans leur région. Il s’agit d’une divergence et d’un problème qui a fait couler beaucoup d’encre, et aussi dégager de nombreux discours des politiques, comme Jacques Chirac par exemple, mais aussi plus récemment le premier ministre Manuel Valls au sujet de la Corse. D’autre part, le problème se pose dans le fait que les populations minoritaires veulent se dédouaner d’une certaine tutelle de l’Etat en réclamant de pouvoir prendre des dispositions législatives propres. Effectivement, l’article 3, alinéa 1 et 2 de la Constitution de 1958, dispose que « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice », c’est le principe d’unicité du pouvoir législatif qui est ici mis en évidence. Bien que des gouvernements aient tentés d’accorder des dispositions particulières et législatives pour la Corse tel que celui de Lionel Jospin, cela n’est pour l’instant pas possible, à moins qu’il y ait une révision de la Constitution. Pourtant, pouvons-nous finalement aujourd’hui affirmer que la maîtrise de ces termes est parfaite ? N’existe-t-il pas quelques faiblesses sur la définition de ces termes, qui ne permettraient donc pas de comprendre de façon fluide ce qu’est un système étatique et ce qui le constitue ? Les rapports que nous connaissons aujourd’hui entre nation, peuple et population sont ils finalement la bonne solution pour encadrer le monde qui nous entoure, ou sont-ils obsolètes ?
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