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Fiche Nation et Nationalisme Eric Hobsbawm

Par   •  21 Octobre 2017  •  5 857 Mots (24 Pages)  •  554 Vues

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La Castille est un des premiers royaumes européens qu’il ne soit pas totalement irréaliste de définir comme « état-nation ».

Cet exemple illustre la difficulté rencontrée dans la clarification du mot et du sens qui s’est exercée dans les ≠ pays d’Europe.

Ainsi qq soit la signification de nation, le terme est encore très loin de sa signification moderne.

- Dans son sens moderne et fondamentalement politique, le concept de nation = historiquement très jeune. Ce fait est illustré par le dictionnaire linguistique « the New English Dictionary » qui note en 1908 que l’ancienne signification du mot nation = essentiellement des unités ethniques ≠ usage récent qui met en avant « la nation d’unité politique et d’indépendance ».

Le premier sens de nation et le + utilisé = politique. Equivalent d’état et de peuple comme on l’observe dans la révolution FR ou dans la révolution US.

Néanmoins aux US on a longtemps préféré ne pas l’employer car il renvoyait à cette idée de pouvoir unique qui niait l’autorité des pouvoirs fédéraux. En FR la nation est comme l’exprime l’expression Fr attribuée à la République « une et indivisible ».

Ainsi selon cette conception la nation = l’ensemble des citoyens dont la souveraineté collective constituait un Etat qui était leur expression politique.

John Stuart Mill va au delà de la définition de la nation comme la possession d’un sentiment national puisqu’il y voit le « désir des citoyens de vivre sous le même gouvernement et d’être gouvernés par eux-mêmes ou exclusivement par une partie d’eux mêmes. »

L’assimilation nation = état = peuple (souverain) lie la nation au territoire puisque la structure et la définition des états = essentiellement territoriales.

Pierre VILAR souligne que ce qui caractérise le peuple-nation tel qu’on le voit par en bas = il représente l’intérêt commun contre les intérêts particuliers, le « bien commun » contre les privilèges. Pendant la période révolutionnaire, les différences entre les groupes ethniques étaient - du point de vue démocratique révolutionnaire - aussi secondaires qu’elles le parurent ultérieurement aux socialistes.

➔ Ainsi on ne peut lire dans la nation de la révolution quoi que ce soit qui ressemble à l’ancien programme nationaliste qui établissait les Etats-nations pour des populations définies selon des critères houleusement débattus tels que la langue, l’ethnie, la religion, le territoire commun ou des références historiques partagées.

Depuis la Révolution, les Fr ont beaucoup insisté sur l’homogénéité linguistique : fait exceptionnel à l’époque. En un sens parler Fr était une des conditions pour devenir un français à part entière => pour acquérir la nationalité.

Néanmoins deux conceptions très ≠ de la nation se croisent :

- la conception démocratique révolutionnaire

- la conception nationaliste

L’assimilation état = peuple = nation s’applique aux deux mais pour les nationalistes la création des entités politiques qui comporteraient cette assimilation découlerait de la préexistence de qq communauté se distinguant des étrangers ≠ point de vue démocratique : concept central = peuple souverain des citoyens, identifié à l’état, qui par rapport au reste de l’humanité constituait une nation.

Pour les gouvernements il est clair que l’élément crucial de l’assimilation état = nation = peuple était l’état.

C’est dans l’Europe du XIX°s que « le principe des nationalités » modifia la carte du continent dans la période 1830-1880. En effet l’équilibre de l’Europe fût bouleversé par l’essor de deux puissances montantes = Allemagne et Italie qui étaient fondées sur le principe national.

De + de petits états tels que la Belgique (Europe de l’ouest) ou la Serbie, la Grèce, la Roumanie, la Hongrie (désagrégation de l’empire ottoman) revendiquaient leur nouveau statut en tant que peuples définis sur la base de la nationalité.

Enfin les deux révoltes nationales des Polonais exigeaient le retour à ce qu’il concevait comme l’état-nation.

Pour Walter BAGELOT « la formation des nations faisait l’essentiel du contenu de l’évolution du XIX°s ».

Néanmoins on note qu’au début du XIX°s, le nb d’états-nations étaient réduits => +sieurs questions :

- Quelles étaient parmi les nombreuses populations susceptibles d’être classés dans la catégorie des « nationalités » selon tel ou tel critère, celles qui pourraient obtenir un état ?

- Quels seraient parmi les nbx états existants, ceux qui s’imprègneraient du caractère d’une nation ?

C’est en fait à cette fin que l’on dressa les listes de critères légitimes de créer une nation.

➔ Plusieurs problèmes sont soulevés :

- Renan : « pourquoi la Hollande est-elle une nation, tandis que le Hanovre ou le grand-duché de Parme n’en sont pas une ? »

- John Stuart Mill : l’établissement d’un état national devait être possible, désirée par la nationalité concernée.

Au delà même de ces questions qui supposaient une réelle réflexion, on trouve dans le discours libéral du XIX°s, un grand flou intellectuel.

La question qui se pose = L’état nation avait-il une fonction spécifique en tant que tel dans le processus de développement du capitalisme ?

Il est clair que les économies définies par les frontières étatiques jouèrent un rôle majeur. Hobsbawm nous dit que l’économie mondiale du XIX°s était + internationale que cosmopolite. Les théoriciens du système mondial ont montré que le capitalisme était né en tant que système global dans un seul continent : l’Europe et ce précisément grâce à son pluralisme politique. De surcroît lorsque nous parlons du monde capitaliste aux XIX°s et XX°s, on utilise le nom des unités nationales qui le composent : industrie britannique, économie américaine, capitalisme allemand, capitalisme français.

Paradoxalement

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