Cours L1: Société et vie politique
Par Raze • 27 Octobre 2017 • 27 276 Mots (110 Pages) • 652 Vues
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→Il est initial en ce que tout part des gouvernants. Certes il existe des pouvoirs autres que politique. Par exemple ce que l’on nomme les contre-pouvoirs avec les médias, l’armée, l’Eglise. On peut définir les contre-pouvoirs comme des centres organisés de décision, de contrôle, d’intérêt ou d’influence qui par leur seule existence ou leur action ont pour effet de limiter la puissance de l’appareil dirigeant. Mais quoiqu’il en soit ces contres pouvoirs sont toujours plus ou moins dépendants du pouvoir politique.
→Il est global. Les gouvernements disposent en principe d’une autorité qui s’applique à tous les membres de la communauté et qui s’applique sur toute l’étendue du territoire et peut porter sur tous les objets possibles. Le pouvoir politique n’a pas d’autres limites que celle qu’il se fixe à lui-même. Cette caractéristique globale est celle qui imprime une différence capitale avec les autres phénomènes d’autorités. Car ils s’exercent dans des groupes restreints et presque souvent limités et partiels.
§2 : L’apparition du pouvoir politiqueLe phénomène de pouvoir existe dans chaque cellule de la société, tels que le couple, la fratrie etc. Lorsqu’il concerne l’ensemble de la collectivité il est qualifié de politique.Il nait des nécessités d’organisation et de hiérarchie que l’on attend au sein de tout groupe constitué. A l’observation de toute société on remarque des rapports de domination et soumission. Ainsi que des rapports commandement/obéissance. Ces rapports sont fondés sur la conscience collective que l’existence sociale est impossible à l’espèce humaine si des règles de conduite ne sont pas reconnues et respectées et si la coopération à des activités communes n’est pas dirigée conformément à des objectifs communs, soit la notion d’intérêt général.En effet, l’existence d’un groupe impose la prise de décision et d’autre part impose une répartition des tâches au sein du groupe. Certains individus du groupe sont donc susceptibles de faire accepter par les membres de ce groupe une certaine orientation de leur comportement. Ainsi se crée la relation gouvernant/gouverné.Dès lors, on peut admettre avec Max WEBER, que tout groupement politique se caractérise par un rapport de domination et par le monopole de la violence physique. Ainsi une société sans coercition et sans différenciation entre gouvernant et gouverné ne peut pas être analysé comme politique.
Le pouvoir politique tel qu’il vient d’être défini possède plusieurs sources d’origines :
→On peut tout d’abord évoquer des sources théocratiques selon lesquelles le pouvoir serait attribué aux divinités. Dans l’Antiquité, le pouvoir divinise celui qui l’exerce et par là est considéré à l’égal d’un Dieu. Dans ce cas, le gouvernement est le représentant de dieu sur la terre. Saint Paul confirme cette notion d’un pouvoir divin. Il existe encore aujourd’hui des sociétés où le pouvoir politique et le pouvoir religieux sont confondus. Par exemple, au Maroc, le Roi est à la fois le chef de l’Etat et le chef des croyants. Comme au Japon où l’Empereur est aussi détenteur du pouvoir divin.
→Les sources jus naturalistes. Cette conception fait découler le pouvoir politique de la nature biologique de l’Humanité. Le pouvoir va au plus fort. A étudier sur le terrain philosophique avec notamment Spinoza.
→Certaines théories se fondent sur la raison pour expliquer le fondement du pouvoir politique. Dans ce cas le détenteur du pouvoir doit agir conformément au bien commun en se soumettant à l’intérêt général.
Il existe plusieurs degrés de développement de ce pouvoir :→A l’origine, le pouvoir est anonyme et diffus. C’est un pouvoir qui n’est exercé par personne et qui s’impose cependant à tous les membres du groupe. Personne ne commande et tout le monde obéit. Les sociétés archaïques ou préhistoriques étaient préoccupées essentiellement par la nécessité de survivre c’est-à-dire de se nourrir, de se protéger et de se reproduire.
→Certaines fonctions notamment militaires et religieuses se développent au sein du groupe. Elles confèrent un rang supérieur à ceux qui les exercent. Ces derniers sont obéis car l’existence et la destiné du groupe dépendent de l’effectivité même de ce pouvoir. Ce type de pouvoir individualisé est fondé sur la force, la crainte, l’autorité ou le prestige. Il résulte de la reconnaissance à un individu ou à un petit groupe des capacités et de la compétence qui leur permettent d’incarner les représentations collectives du groupe. En cet individu ou ce groupe sont confondues la propriété du pouvoir. Mais le fondement du pouvoir est en même temps la limite. Parce que l’individu qui est investi du pouvoir ne sera obéi que s’il continue d’être ce symbole pour le groupe.
→Si il perd cette qualité, le groupe passe à l’étape suivante, au troisième degré c’est-à-dire le pouvoir institutionnalisé. L’Homme ou le groupe d’homme détenant le pouvoir n’assure plus la représentation du groupe, il n’est plus propriétaire du pouvoir mais il l’exerce au nom de la collectivité. Le pouvoir appartient donc à la collectivité organisée, unie et soumise à des règles communes et à une autorité commune.
§3 : Les différents types de dominations
Partout où l’on peut déceler l’existence de gouvernants plus ou moins spécialisés la question se pose des moyens dont ils disposent pour faire prévaloir leur volonté.
En premier lieu, les gouvernants possèdent l’autorité reconnue à leur parole. En effet, l’usage de la parole par les gouvernants est une force de persuasion à l’égard des gouvernés. (Mitterrand et Le Pen ont cette capacité d’attraper des foules rien que par la parole. A présent avec la technologie, on a plus besoin d’être un ténor pour se faire entendre.)En second lieu et surtout, les gouvernants disposent du monopole de la coercition. Eux seuls ont à leur disposition des moyens de contrainte destinés à sauvegarder l’orientation mutuellement ajustée des comportements, c’est-à-dire que tout le monde pense qu’il faut donner le pouvoir au gouvernement pour l’intérêt commun.
Il est nécessaire que la légitimité des gouvernants soit constamment établie par les gouvernés par exemple par la tenue d’élection régulière, faute de quoi les gouvernés refuseront de se conformer aux décisions des gouvernants. Pour obéir à une règle il faut croire en sa légitimité. Et en même temps il faut partager cette croyance avec l’ensemble de la communauté
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