Commentaire de texte du Discours de la servitude volontaire de la Boétie
Par Junecooper • 29 Novembre 2018 • 996 Mots (4 Pages) • 787 Vues
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en place pour que ce dernier s’e ondre.
- Et e ectivement l’auteur soulève ici le dogme de l’e ectivité : la règle de droit véritable est la règle qui est suivie. D’après Jean Carbonnier, dire qu’une règle de droit est e ective, c’est indiquer qu’elle existe dans la réalité, qu’elle est appliquée dans les faits. Exemple : le décret de 2004 sur l’étiquetage des bagages dans le train.
- Tout pouvoir, même lorsqu’il s’impose par la force, ne peut dominer durablement une société, sans la collaboration de cette dernière.
La volonté de soumission semble maintenant indiscutable. En e et, cette dernière est établie dans le cadre d’un contrat social, et si elle ne l’était pas, elle ne pourrait pas être durable. (Or l’Ancien Régime, sous toutes ses formes, a eu une durée et une stabilité exceptionnelle). Il faut maintenant s’interroger sur les limites du système politique auquel le peuple se soumet.
II. Les limites de la monarchie
A. L’action tyrannique de la monarchie
- Dans son texte, Étienne de la Boétie dépeint le pouvoir politique, et ici le roi, comme un vrai tyran. Il « détruit » (ligne 22), il « frappe » (ligne 24), il « dévaste » (ligne 33) et il
« tue » (ligne 31). C’est ici une critique des actes tyranniques de la monarchie.
- On peut y lire, une remise en question de ce contrat social qui était censé amener de la sécurité. On est très loin de l’état de société, que Locke théorise comme la nalité du contrat social, qui permet de dissoudre le contrat de soumission dès que l’entité politique en charge, est incapable d’assurer la sécurité.
- Dans le modèle théorique de Locke, on a une division des pouvoirs. Du temps d’Étienne de la Boétie, on en est très loin : le pouvoir est en train d’être centralisé, le droit n’est même pas encore uni é, le droit féodal existe toujours... Pascal dit d’ailleurs à ce
propos : « Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. »
L’action de la monarchie est donc remise en question, mais ce n’est pas la seule critique que l’auteur porte au système politique : il remet également en question la légitimité du monarque.
B. L’illégitimité du monarque
- A l’époque d’Étienne de la Boétie, il y a une hérédité monarchique. Le pouvoir politique venait de Dieu, on parle alors de monarchie absolue de droit divin. Le roi est le représentant de Dieu sur Terre.
- L’auteur oppose à cette conception du pouvoir, l’image d’un roi entièrement « humain ». Un roi qui n’a que « deux yeux [et] deux mains », un « corps » et « rien de plus que n’a le dernier des habitants ». C’est une action de désacralisation du monarque.
- Encore une fois, Étienne de la Boétie apparaît comme un précurseur quand dans leurs théories du contrat social, Hobbes, Locke et Rousseau consacrent des dizaines d’après après, l’égalité naturelle de tous les
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