Histoire. Commentaire du discours de Jacques Chirac 1995
Par Raze • 15 Mai 2018 • 1 164 Mots (5 Pages) • 731 Vues
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[2ème partie : mais reconnaissance aussi du rôle de la Résistance et des Justes]
Si Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de la France de Vichy, il reste quand même un fervent défenseur de la Résistance française qui représente « la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie » (L 13 et 14), celle qui « est à Londres, incarnée par le Général de Gaulle » (L15). Il s’agit de la France Libre, c’est-à-dire des forces de résistance organisées par De Gaulle à Londres. Il met donc face à face deux France, la deuxième sauvant en quelque sorte l’honneur de la première. Il y évoque les « Justes parmi les nations », c’est-à-dire ces Français qui au péril de leur vie ont caché ou sauvé des Juifs. Le Juste devient un nouveau héros qui sera célébré en 2006 par l’inauguration du Mur des Justes dans le Mémorial de la Shoah et par un hommage au Panthéon en 2007. Le résistancialisme s’était imposé au lendemain de la SGM et revient en force avec le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958, car il fallait à nouveau unir une France divisée par la guerre d’Algérie. C’est durant ce retour en force , qu’on met en place le Concours de la Résistance (1961), le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon (1964), l’inauguration du Mémorial du Mont Valérien( 1960)….. Cette héroïsation du résistant transparaît encore dans ce discours où la résistance se résume à De gaulle
[Conclusion : intérêt et limites du document]
Jacques Chirac, dans ce discours, prend acte au nom de l’Etat des revendications mémorielles de la communauté juive et intègre les travaux des historiens comme ceux de Robert Paxton. Ce texte illustre bien l’évolution des mémoires et le rôle qu’a joué l’historien dans cette évolution. Cependant si Robert Paxton a parlé du rôle actif de Vichy dans la collaboration et la déportation, J.Chirac semble dire que l’Etat français était contraint : « répondaient aux exigences des nazis » ( L.7). Or, il s’est avéré que lors de la rafle du Vel d’Hiv, l’Etat français avait fait du zèle en raflant tous les juifs alors que les Allemands ne demandaient que les hommes. On peut aussi rappeler la date du Statut des Juifs, le 03 octobre 1940, qui est antérieure à l’entrevue de Montoire le 24 octobre 1940. De plus une partie de ce discours garde un « ton résistancialiste ».
[Ouverture] Ce discours marque cependant un tournant puisque pour la 1ère fois, un chef d’Etat français reconnaît les responsabilités de Vichy. Il sera ensuite suivi de l’ouverture de procès comme ceux de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon (dans ce dernier, les historiens seront sollicités comme des témoins experts).
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