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Commentaire La Boétie

Par   •  5 Septembre 2017  •  2 159 Mots (9 Pages)  •  620 Vues

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Mais La Boétie va tout de même, par l’intermédiaire de l’adverbe « Certes » (l. 37), introduire, dans son argumentation, une concession : le goût de la liberté s’est envolé. A travers la métaphore de la flamme de la liberté (« Certes, ainsi que le feu d'une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s'éteindre de lui-même quand on cesse de l'alimenter » l.38-42), il démontre que, malgré que cette flamme puisse s’embraser vigoureusement, sans bois et sans personne pour l’entretenir, elle s’éteint. Et il en va de même pour l’envie de liberté dans le cœur des hommes (La Boétie veut donc « rallumer » la flamme de la liberté). Il établit alors un parallélisme avec le pouvoir du tyran qui va en grandissant au fur et à mesure qu’on leur donne. On voit se dérouler les étapes de l’asservissement, de la mainmise du tyran sur le peuple : émergent des rapports cause-conséquence entre les actes du peuple et l’enrichissement du tyran, mis en avant par un processus d’accumulation, ainsi que par l’anaphore du mot « plus » (« plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge » l.44-45). Cette soif insatiable de pouvoir est par ailleurs vivement dénoncée, le tyran étant sujet de verbes connotés péjorativement (« pillent », « exigent », « ruinent », « détruisent », « anéantir »). En opposition à ces pratiques, La Boétie exalte encore une fois les vertus de la désobéissance civile : « Mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point ; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nuds et défaits » (l.47-49). Sur un ton encore une fois épique, avec une énumération d’actions pacifistes, un jeu de sonorités, l’auteur fait appel à l’éloquence pour montrer que la désobéissance est une action noble, en opposition avec le barbarisme du tyran. Pour mieux conclure avec la métaphore de l’arbre : « cet arbre qui ne recevant plus de suc et d'aliment à sa racine, n'est bientôt qu'une branche sèche et morte » (l.49-51). Le tyran, privé du pouvoir qu’il tirait du peuple par ce même peuple, est voué à disparaitre.

On découvre donc à travers ce texte une critique de la Servitude volontaire que les hommes s’imposent, c’est-à-dire que les hommes se soumettent à un tyran dont ils sont eux-mêmes source du pouvoir. La Boétie érige la désobéissance civile comme la solution pour se libérer du joug de ce tyran et retrouver une liberté essentielle à l’homme.

Ainsi pourra-t-on considérer que ce texte et plus largement cette œuvre sont passés à la postérité, dans la mesure où près de 5 siècles plus tard, en 1930, Gandhi fera du concept de désobéissance civile la pierre angulaire dans sa lutte contre l’impérialisme britannique.

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