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Les obsèques de la lionne (La Fontaine) et De la cour (La Bruyère)

Par   •  2 Juillet 2018  •  1 001 Mots (5 Pages)  •  522 Vues

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vus et revus… »

Ecriture d’invention

Léon est ce genre d’homme que l’on remarque : silhouette élancée, regard vif bleu azur, sourire omniprésent… Il est de ces politiques à l’image vendeuse dont les medias raffolent.

Une voix de miel, apprêté à la perfection -un tantinet efféminé selon ses détracteurs- délicieusement parfumé : elles en sont folles, dingues que dis-je, toutes ces jeunes journalistes politiques qui rivalisent d’impertinence sur nos plateaux télé où la mise en scène

des entretiens médiatico-politiques est devenue l’art majeur.

Aujourd’hui, Léon part à la conquête du pouvoir, ah ce pouvoir auxquels tous les assoiffés de célébrité et d’influence prétendent plus ou moins intelligemment… Des journalistes, en vérité, il n’en a cure. Son seul but est d’amadouer le public, -bientôt « son » public-,

de le flatter, le caresser pour… mieux l’endormir, le berner.

Elle l’a invité, elle aura son spectacle. Léon sait donner du spectacle. La journaliste en aura plein les yeux.

Comme à chaque fois, il l’interrompra.

Il ne répondra pas, comme à chaque fois.

Il fera, une fois encore, son éblouissant numéro d’illusionniste, jetant de la poudre aux yeux de son intervieweuse et des téléspectateurs.

Elle le regardera et le laissera étaler son discours formaté ne laissant aucune place à la réflexion et à l’échange. Le meilleur, il l’est, et

le répète à satiété, son ego ne cesse de croître, il enfle de jour en jour jusqu’à débiter des propos dépourvus de tout contenu, tel le serpent,

il hypnotise ses proies et déverse des couleuvres à foison.

En l’écoutant, on le croirait sauveur de la République. Il contrôle toutes

ses attitudes. Sa gestuelle est empreinte d’emphase. Ses propos sont vides. Bien sûr, la forme est là mais le fond, quel fond ? Il maîtrise l’art de la rhétorique comme nul autre.

Au fait, de quel côté se situe t’il ? Lui-même le sait-il seulement…

Il a navigué sur toutes les mers, été de tous les bords. Bien sûr, comme toujours, la forme est là, élégante.

A l’issue de son show, il rentrera dans ses luxueux bureaux : antiquités et meubles de designers s’y côtoient sur une moquette épaisse,

mis en valeur par des éclairages somptueux. Le budget -« quel budget ? » dira-t’il- a été dépensé pour tout cela ? « Il faut bien que les impôts des contribuables servent à meubler ceux qui œuvrent pour

la République ». Et puis Léon aime le luxe, l’ostentatoire, le rêve :

les ors de la République…

Ainsi, il en a séduit plus d’une. Aimer, il ne sait ce que cela signifie.

Si, il s’aime, s’admire, se séduit lui-même. Tout en lui respire la vanité. Ah, s’ils savaient...

Au fond, Léon n’est qu’un tyran autoritaire, méprisant ses assistantes, ses collaborateurs. Misogyne, raciste, menteur, limité : qualificatifs non mensongers mais réalistes. Il séduira cependant.

Les courtisans d’aujourd’hui sont finalement les mêmes que

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