L'importance du bal dans Madame Bovary

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Pendant la scène du bal de la mi-carême, à Rouen, au moment où l'étau se resserre autour d'elle, elle croit apercevoir le vicomte, alors cet étau lui fit comme une peau de chagrin : « Mais c'était lui, le vicomte ! » (chapritre 7, page 349), « Elle se sentait perdue, roulant au hasard dans des abîmes indéfinissables ». Cette scène est également une dégradation du bal de la partie 1 : « Quelle société pour elle ! Quant aux femmes Emma s'aperçut vite, au timbre de leurs voix, qu'elles devaient être, presque toutes, du dernier rang » (341). Dans la partie deux, cette dégradation se voit également dans les pensées de Léon qui font directement écho aux paroles de Rodolphe : « son cœur, comme les gens qui ne peuvent endurer qu'une certaine dose de musique, s'assoupisait d'indifférence au vacarme d'un amour dont il ne distinguait plus les délicatesses » (340), alors rappelons-nous que « la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voulait attendrir les étoiles » (II, 12 page 228). Emma plongea donc dans la folie, le désespoir, et mourut. Cela montre bien, alors, que le bal de Vaubyessard fut l'onde de choc qu'il bouleversa la vie d'Emma, elle ne vécu que pour cela, cette instant magique où elle était en plein rêve.

Le bal de Vaubyessard est un moment de cristallisation pour Emma, il relève pratiquement du merveilleux puisqu'il s'agit d'un monde hors du sien. Mais cette cristallisation qui ne fige absolument pas les rêve d'Emma va l'emmener à sa fin car elle ne distingue plus les rêves de la réalité, comme on l'a vu lors des comices agricoles ou encore dans la troisième partie quand elle croit voir le vicomte à Rouen. Le bal de la mi-carême est une dégradation du bal de Vaubyessard qui annoncera cette fin tragique. Ces visions ou hallucinations sont des bouées auxquelles s'accrochent Emma pour pouvoir vivre ses rêves reposant plus sur des désirs irrationnels que sur une réalité tangible. A la fin, ses rêves éclatent comme un éclat de verre la ramenant à une réalité tragique. Le bal de Vaubyessard peut alors être considéré comme une onde de choc sur la vie d'Emma : « mais le cercle dont il était le centre peu à peu s'élargit autour de lui, et cette auréole qu'il avait, s'écartant de sa figue, s'étala plus au loin, pour illuminer d'autres rêves. » (Flaubert).