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Anthologie sur la prison

Par   •  2 Mai 2018  •  4 467 Mots (18 Pages)  •  417 Vues

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L'évadé

Boris Vian

Il a dévalé la colline

Ses pas faisaient rouler les pierres

Là-haut entre les quatre murs

La sirène chantait sans joie

Il respirait l’odeur des arbres

Avec son corps comme une forge

La lumière l’accompagnait

Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il sautait à travers les herbes

Il a cueilli deux feuilles jaunes

Gorgées de sève et de soleil

Les canons d’acier bleu crachaient

De courtes flammes de feu sec

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il est arrivé près de l’eau

Il y a plongé son visage

Il riait de joie il a bu

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Il s’est relevé pour sauter

Pourvu qu’ils me laissent le temps

Une abeille de cuivre chaud

L’a foudroyé sur l’autre rive

Le sang et l’eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir

Le temps de boire à ce ruisseau

Le temps de porter à sa bouche

Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d’atteindre l’autre rive

Le temps de rire aux assassins

Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.

[pic 1]

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bourreau !

De tous ces dieux vengeurs qu'adora ta démence,

Tu n'en oublias qu'un, ô peuple ! la Clémence !

Essayons d'un culte nouveau.

Le jour qu'oubliant ta colère,

Comme un lutteur grandi qui sent son bras plus fort,

De l'héroïsme populaire

Tu feras le dernier effort ;

Le jour où tu diras : Je triomphe et pardonne !...

Ta vertu montera plus haut que ta colonne

Au-dessus des exploits humains ;

Dans des temples voués à ta miséricorde

Ton génie unira la force et la concorde,

Et les siècles battront des mains !

" Peuple, diront-ils, ouvre une ère

" Que dans ses rêves seuls l'humanité tenta,

" Proscris des codes de la terre

" La mort que le crime inventa !

" Remplis de ta vertu l'histoire qui la nie,

" Réponds par tant de gloire à tant de calomnie !

" Laisse la pitié respirer!

" Jette à tes ennemis des lois plus magnanimes,

" Ou si tu veux punir, inflige à tes victimes

" Le supplice de t'admirer !

" Quitte enfin la sanglante ornière

" Où se traîne le char des révolutions,

" Que ta halte soit la dernière

" Dans ce désert des nations ;

" Que le genre humain dise en bénissant tes pages :

" C'est ici que la France a de ses lois sauvages

" Fermé le livre ensanglanté ;

" C'est ici qu'un grand peuple, au jour de la justice,

" Dans la balance humaine, au lieu d'un vil supplice,

" Jeta sa magnanimité."

Mais le jour où le long des fleuves

Tu reviendras, les yeux baissés sur tes chemins,

Suivi, maudit par quatre veuves,

Et par des groupes d'orphelins,

De ton morne triomphe en vain cherchant la fête,

Les passants se diront, en détournant la tête :

Marchons, ce n'est rien de nouveau !

C'est, après la victoire, un peuple qui se venge ;

Le siècle en a menti ; jamais l'homme ne change :

Toujours, ou victime, ou bourreau !

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La ballade des pendus

François Villon

Frères humains, qui après nous vivez,

N'ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis.

Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :

Quant à la

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