Anthologie sur la poésie - Verlaine - "Les fêtes galantes".
Par Junecooper • 5 Avril 2018 • 1 528 Mots (7 Pages) • 790 Vues
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Poème formé de quatre tercets en octosyllabes, avec des rimes suffisantes de type tripartite. Trois personnages moins connus de la Comédia dell’arte entrent en scène dans ce poème mais ils ont un but bien précis : Scaramouche et Puccinella désirent épouser la fille du docteur Bollonais. Y aurait-il pendant les fêtes galantes, de toutes jeunes filles harcelées par de vieux prétendants désirant en obtenir un peu plus ?
Colombine
Léandre le sot,
Pierrot qui d'un saut
De puce
Franchit le buisson,
Cassandre sous son
Capuce,
Arlequin aussi,
Cet aigrefin si
Fantasque
Aux costumes fous,
Ses yeux luisants sous
Son masque,
- Do, mi, sol, mi, fa, -
Tout ce monde va,
Rit, chante
Et danse devant
Une belle enfant
Méchante
Dont les yeux pervers
Comme les yeux verts
Des chattes
Gardent ses appas
Et disent : " A bas
Les pattes! "
- Eux ils vont toujours! -
Fatidique cours
Des astres,
Oh! dis-moi vers quels
Mornes ou cruels
Désastres
L'implacable enfant,
Preste et relevant
Ses jupes,
La rose au chapeau,
Conduit son troupeau
De dupes!
Ce poème est formé de six strophes sous la forme 5/5/2 5/5/2 donc deux alexandrins destructurés, positionnés verticalement, ce qui donne un rythme complexe au poème, différent de l’alexandrin. Les rimes sont riches en sonorités ou suffisantes, ce qui donne une extrême musicalité au poème. Colombine est une séductrice frivole qui brise les cœurs « belle enfant méchante » (vers 16 et 17), Pierrot est plein de bon sens et non masqué, Léandre est qualifié et Cassandre incarne un vieillard pervers, impression renforcé par l’allitération en « s » « sous son capuce » ( vers 5/6). Arlequin demeure un personnage important puisque toute la deuxième strophe lui est consacrée, avec son « costume fou » (vers 10) composé d’une multitude de losanges colorés.
Pantomime
Pierrot, qui n'a rien d'un Clitandre,
Vide un flacon sans plus attendre,
Et, pratique, entame un pâté.
Cassandre, au fond de l'avenue,
Verse une larme méconnue
Sur son neveu déshérité.
Ce faquin d'Arlequin combine
L'enlèvement de Colombine
Et pirouette quatre fois.
Colombine rêve, surprise
De sentir un coeur dans la brise
Et d'entendre en son coeur des voix.
Ce poème est composé de quatre tercets d’octosyllabes possédant des rimes organisées en tripartite. Elles sont aussi riches ou suffisantes. Avec cette pantomime, nous sommes au cœur de la Comedia dell’arte, loin des paroles et des textes du théâtre. Le poème est comme une pièce mimée mêlant plusieurs personnages sans véritable rapport les uns avec les autres, n’ayant pas non plus les mêmes préoccupations : Pierrot des préoccupations matérielles, Cassandre affectives et Arlequin, sentimentales.
Sur le Carnaval de Venise III – Carnaval Théophile Gautier « Emaux et Camées » (1852)
Venise pour le bal s'habille.
De paillettes tout étoilé,
Scintille, fourmille et babille
Le carnaval bariolé.
Arlequin, nègre par son masque,
Serpent par ses mille couleurs,
Rosse d'une note fantasque
Cassandre son souffre-douleurs.
Battant de l'aile avec sa manche
Comme un pingouin sur un écueil,
Le blanc Pierrot, par une blanche,
Passe la tête et cligne l'oeil.
Le Docteur bolonais rabâche
Avec la basse aux sons traînés ;
Polichinelle, qui se fâche,
Se trouve une croche pour nez.
Heurtant Trivelin qui se mouche
Avec un trille extravagant,
A Colombine Scaramouche
Rend son éventail ou son gant.
Sur une cadence se glisse
Un domino ne laissant voir
Qu'un malin regard en coulisse
Aux paupières de satin noir.
Ah ! fine barbe de dentelle,
Que fait voler un souffle pur,
Cet arpège m'a dit : C'est elle !
Malgré tes réseaux, j'en suis sûr,
Et j'ai reconnu, rose et fraîche,
Sous l'affreux profil
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