Anthologie de la poésie: Les différents mouvements poétiques du Moyen-Âge jusqu’à nos jours
Par Orhan • 3 Mai 2018 • 7 008 Mots (29 Pages) • 735 Vues
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--> Extrait de Ballade, Jean Robertet, 2ème moitié du 15e siècle, probablement vers 1458
Je meurs de soif auprès de la fontaine ;
Je treuve doulx ce qui doit estre amer ;
J'aime et tiens chiers tous ceulx qui me font haine,
Je hé tous ceulx que fort je deusse amer ;
Je loue ceulx que je deusse blamer,
Je prens en gré plus le mal que le bien ;
Je vais querant ce qu'à trouver je doubte ;
Croire ne puis cela que je sçay bien,
Je me tiens seur de ce dont plus j'ay doubte.
Je prens plaisir en ce qui m'est atayne ;
Ung peu de chose m'est grant comme la mer ;
Je tiens de près celle qui m'est loingtaine,
Je garde entier ce que deusse entamer,
Saoul suis de ce qui me fait affamer ;
J'ay largement de tout, et si n'ay rien,
J'oublie ce que plus à cuer je boute ;
Ce qui me lasche me tient en son lien :
Je me tiens seur de ce dont plus j'ay doubte.
Le testament de la guerre
3) LA PLEIADE (16ème siècle)
La pléiade a un véritable souci de variété dans l'inspiration, elle explore différents genres. Elle est plus moderne, la langue est neuve et érudite. Les mythes antiques sont revisités. Elle se pose des questions sur la nouvelle place du poète.
Guillaume des Autelz 1529 - 1580
En 1553 il fait partie de la Pléiade. Ses principaux recueils de poésies, sont au nombre de trois : le Repos du plus grand travail, paru en 1550 ; la Suite du repos, en 1551 et l’Amoureux repos, en 1553. On lui doit également la Paix venue du ciel, dédiée à monseigneur l’évêque d’Arras, avec le Tombeau de l’empereur Charles V, tousjours Auguste, 1559.
--> « De sa juste amour et estrange peine », Guillaume des Autelz, du recueil Suite du Repos de l’autheur
Je reconnois en elle mon courage
Car le sien mesme estre le mien je croy.
J'y reconnois de Nature la loy,
Qui de nous deux n'ha fait qu'un mesme ouvrage.
Je reconnois encores d'avantage :
Je suis en elle, et je la sens en moy.
Pour le moins donq aux signes que je voy
Elle est la mienne, ou moy la sienne image.
Je pense avoir des signes apperceus
Qu'elle ayt amour autant que moy certaine
Mais tous mes sens (las) en fin sont deceus.
Souffrois tu plus que moy de grieve peine,
Ô de mon mal l'exemple Narcissus,
En adorant ton ombre en la fonteine ?.
Pierre de Ronsard 1524 - 1585
Pierre de Ronsard, est un des poètes français les plus importants du XVIᵉ siècle. Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s'est porté aussi bien sur la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions. Ronsard emploie d'abord les formes de l'ode et de l'hymne, considérées comme des formes majeures, mais il utilisera de plus en plus le décasyllabe.
--> « Mignonne, allons voir si la rose », Pierre de Ronsard, Odes, I, 17, 1545
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
À point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
4) L’HUMANISME (16ème siècle)
L'humanisme est un vaste mouvement intellectuel européen qui va se développer du XVe jusqu'à la fin du XVIe siècle. Le terme désigne une nouvelle conception de l'homme et de l'Univers qui, s'appuyant les modèles de l'Antiquité gréco-latine, place l'homme au centre de ses préoccupations et s'assigne comme tâche l'épanouissement de ses qualités intellectuelles et morales
François Rabelais 1483 - 1553
Humaniste, ses œuvres sont des parodies et des critiques à l'encontre de l'éducation médiévale. Son style, jovial, grivois, paillard, est bien caractérisé dans son œuvre Gargantua. Rabelais démontre toujours dans son œuvre une connaissance excessivement
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