Notes de cours: Publication Jacques le fataliste
Par Junecooper • 26 Novembre 2018 • 1 924 Mots (8 Pages) • 645 Vues
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Jacques le fataliste appartient donc à cette dernière période. Le même homme qui commençait à douter de l'évolution des sociétés, est capable d'écrire un texte savoureux. L'ironie est cependant à double entente et n'atténue pas nécessairement ses inquiétudes.
Les conditions de la publication
Jacques le fataliste a été publié par un périodique Melchior Grimm, diffusé dans les cours européennes. Limité à un cercle très restreint. Le texte apparu en plusieurs livraisons. 15 livraisons d'abord, puis apparition des suppléments nommées « additions ». En 1786, après la mort de Diderot en 84, paraît un supplément ; 20 lacunes, fragments, à replacer dans l'ordre. On connaît un manuscrit dans lequel ces différents suppléments ont été mis à leur place, un manuscrit nommé Le manuscrit de Petersbourg, copié par le copiste (préféré de Diderot) : Girbal.
Ce phénomène d'ajouts, implique des modifications sur le textes d'accueil, c'est à dire des raccords entre le textes et les ajouts / additions.
Ex. dans la livraisons de mai 1779 (p.167).
La structure du texte
On peut considérer que, ce texte qui devrait être éclaté, manquer d'unité, a une forme d'unité grâce à plusieurs procédés. Déjà le titre : le fait de former un livre, un ouvrage, est une façon de former une unité. La simple décision de publier c'est réunir. Une unité éditoriale.
L'unité est donné par le voyage. L'unité est sur un autre plan que la destination (cf. première page, les questions-réponses générales et philosophiques). Le lecteur peut se laisser berner et peut penser que les perso vont à l'aventure sans savoir où le vent les mènera. Fil conducteur : deux personnages en cheval voyagent.
Un second fil conducteur évident, dès le départ le maître interroge Jacques sur ses amours (p.44). Le maître, qui n'aime pas tellement raconter, mais aime beaucoup écouter saisie sa chance d'écouter Jacques, qui, lui, adore parler. Une façon d'amener l'un des fils conducteurs du textes : l'histoire des amours de Jacques. Sur ce fil conducteur il y a des digressions, des interruptions, qui permettent de ramener sur le fil par l'intervention du maître qui redemande tout le temps ~« Et les amours de Jacques ? »~.
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2. Y A-T-IL UNE CHRONOLOGIE EXTERNE REPÉRABLE ?
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(est-ce une simple « rhapsodie ») ?
Les interruptions sur le fil réel des interruptions de la pensée. S'inspire du rythme de la conversation réelle.
La chronologie externe correspond au fait qu'on puisse situer une histoire / fiction dans la chronologie réelle. Mentionner des faits qui ont pu exister, ou que le narrateur aurait pu essayer de rendre cohérent.
Il y a en effet quelques éléments, mais assez peu, qui permettent de reconstruire le contexte prétendu (Jacques et son maître n'existent pas). Jacques a participé à la bataille de Fontenoy (or cette bataille a eu lieu en 1745), et on sait qu'il avait au moins 22 ans, par recoupement (par rapport à l'aventure de Dame Suzanne et dame Marguerite, il avait 22 ans, or c'était juste après qu'il s'est enfuit et qu'il a du quitter son village). Cela signifie qu'il serait né en 1723. Par ailleurs on sait qu'il boite depuis 20 ans (mais ça peut-être une précision imprécise). Puisqu'il avait environ 22 ans quand il a été blessé etc, il aurait dans les 42 ans. Le voyage dont il est question se déroulerait donc en 1765. Or, c'est une coïncidence intéressante c'est que Diderot à lu Tristram Shendy à cette époque. En revanche des anomalies persistes et viennent bousculer cette chronologie ; il prétend avoir quitter la bataille de Fontenoy, or il répète souvent les histoires que répétait son capitaine lors de la bataille de Berg-op-zoon qui a eu lieu en 1747. Invraisemblance. Diderot n'a pas cherché à avoir un cadre fidèle, une chronologie vraisemblable. Pire, il parle aussi de la bataille de Port-Mahon, qui a eu lieu en 1756. Il est sensé être au service de ce maître là depuis 10 ans, or, le point de repère de 1765 = correspond pas.
La chronologie interne. Le rapport des événements racontés dans le temps. Est-ce que ce qui est raconté peut être mis dans l'ordre, y a-t-il des indications temporelles ?
Oui, on peut reconstruire une certaine chronologie. Se déroule sur 10 jours, où chaque journée a un rythme différent. (voir Fiche synthèse chronologie interne dans l’œuvre).
Un flux de paroles qui n'empêche pas les péripéties. Arrive des aventures et des mésaventures au court de ce voyage. Le narrateur principale, extérieur, un narrateur « chef d'orchestre » ; qui va se tourner vers le lecteur, tantôt laisser la place pour une anecdote, revenir vers les personnages, l'action etc... Le narrateur a toujours la possibilité de parler d'autres chose s'il le veut. On apprend tardivement que les voyageurs allaient bien quelque part, qu'ils ne progressaient pas au hasard. Ils vont voir un enfant que le chevalier de st-Ouin a eu avec la femme du maître. A la fin de l'histoire, il retrouve le chevalier et le tue. Renversement: pendant toute la narration le maître est passif, calme, qui écoute etc, Jacques paraît prendre bcp plus d'initiatives, semble être plus courageux, tandis que son maître paraît lent à réagir. Le maître n'est rien sans Jacques (inversion symbolique).
Doctrine : jacques le fataliste, qui croit que tout est écrit là-haut, que tout a un billet. Jacques pense être fataliste. Or, c'est lui qui prend des initiatives (va menacer les brigands etc...), donc il fait évoluer le court des choses.
A l'inverse le maître pense que les hommes sont libres.. Or, il semble passif, comme-ci il s'en remettait au destin.
Procédé du chiasme finalement.
Les repères spatio-géographiques, sont plus diffus. Pas certain que Diderot ait eu en tête une carte précise, un chemin défini. Pas une préoccupation centrale de donner une crédibilité spatiale.
Le cas très particulier
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