La vocation du personnage de roman est-elle de refléter la société dans laquelle il vit ?

...

peut représenter des valeurs universelles, et donc ne pas être aussi réaliste et représentatif de la société, comme dans les romans de chevalerie. Par les mythiques chevaliers de la table ronde, comme Perceval ou Lancelot, qui transmettent des valeurs héroïques lors de leurs quêtes,

Le personnage peut aussi représenter son auteur. Par exemple, Maupassant a écrit le Horla à la fin de sa vie, alors que la syphilis le rendait fou ; il y raconte l’histoire d’un homme qui sent une présence, le Horla, autour de lui, et Maupassant ressentait la même chose. L’auteur peut créer un personnage qui paraît différent mais dans qui il se reconnaît quand même, comme Flaubert quand il dit “Madame Bovary, c’est moi”. C’est une formule célèbre, qui peut être interprétée de diverses manières : on peut comprendre que Flaubert a mis un peu de lui même, de ses peurs, ses émotions, ses expériences, dans le personnage d’Emma.

Un personnage de ne reflète pas la réalité du monde qui l’entoure peut aussi permettre au lecteur de découvrir un nouvel univers, un nouveau point de vue et de s’évader, lui permettre une émancipation. Cela peut être fait à l’aide de romans d’aventure, comme Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Vernes, qui raconte la course autour du monde d’un homme anglais, Phileas Fogg, qui a fait le pari d’y parvenir en quatre-vingts jours. L’ensemble du roman mêle récit de voyage et données scientifiques, comme la plupart des oeuvres de Jules Vernes. Cela peut aussi être à travers des romans fantastiques, comme des oeuvres de Edgar Allan Poe, ou bien même Harry Potter qui est devenu un classique pour les enfants. Mais pas besoin d’avoir une oeuvre totalement surréaliste ou fantastique pour qu’elle ne reflète pas la réalité, il suffit d’avoir une histoire comme Cannibales de Régis Jauffret, où Noémie, qui vient de se séparer de son compagnon, commence à comploter avec son ex-belle-mère pour le tuer et le manger.

∴

Ainsi, la vocation d’un personnage de roman peut bel et bien être de refléter la société dans laquelle il vit, pour dénoncer des injustices ou défauts, ou donner des points de vue divers. Il peut donc aussi permettre au lecteur de s’identifier devant et de même ressentir de la compassion. Mais le personnage de roman peut avoir d’autres vocations, comme transmettre des valeurs, représenter son auteur ou permettre une évasion du lecteur.