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Extrait significatif de "madame bovary"

Par   •  19 Octobre 2017  •  1 288 Mots (6 Pages)  •  823 Vues

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misère (« pauvre vêtements », longue description de ses mains pour montrer le travail manuel).

Tous les éléments mis en place par l’auteur nous permettent de voir la scène comme un moment entièrement réaliste.

Dans cet extrait, nous pouvons assister à une scène violente construite principalement par des oppositions.

D’abord nous pouvons constater que la scène est divisée en deux parties : le personnage principal change pour passer de Rodolphe à Catherine Leroux. Nous constatons aussi une opposition entre l’expression facile et heureuse de Rodolphe, et le silence craintif de Catherine. De même, Emma silencieuse par rapport à Rodolphe bavard ainsi que la foule bruyante face à une Catherine solitaire et silencieuse. Une autre opposition nous est montrée entre la richesse et la pauvreté (« Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis ce demi-siècle de servitude »).

Ensuite nous assistons une violence dans les relations humaines entre les personnages de l’extrait. Rodolphe piège Emma comme un prédateur. Cette révélation nous est montrée grâce à la comparaison de la jeune femme avec un oiseau (« comme une tourterelle captive qui veut reprendre sa volée »). Le comportement de la foule est aussi d’une grande cruauté et d’une grande méchanceté. Ces derniers tiennent des propos blessants à l’encontre de la paysanne (« Ah ! Qu’elle est bête ! »). De même les institutions, les autorités font preuve d’une violence méprisante en accordant un prix d’une si faible valeur à Catherine pour le travail qu’elle a accompli : « pour cinquante-quatre ans…-d’une valeur de vingt-cinq francs », ridicule pour une aussi longue durée.

Enfin la vision de Flaubert sur la société de son époque accentue la scène. La description de la femme passive, se laissant séduire par l’homme (« Et il saisit sa main ; elle ne la retira pas »). Cette dernière représente la vision de la femme au XIXème siècle soumise aux désirs de l’homme. Nous constatons aussi une description précise d’une fête de coopérative agricole (comice) en Normandie liée à la vie de l’auteur. Cela marque le contraste entre le Parisien dandy Rodolphe, et les paysans provinciaux qui s’occupent du prix des porcs, des moutons (mérinos) ou des végétaux. Nous pouvons constater que l’opinion de Flaubert se remarque à travers ses expressions (« le Conseiller », « le président », « les messieurs en habit noir », « Conseiller »,). Les majuscules et le titre marquent l’ironie de l’auteur.

Tous ses éléments accentuent la violence ainsi que la méchanceté entre les bourgeois et les pauvres ainsi qu’entre les hommes et les femmes.

Cet extrait de Madame Bovary reste très connu pour son intelligence et son réalisme. La diversité des points de vue et de l’énonciation participe à créer une scène vivante. La stratégie amoureuse de Rodolphe et la réponse inactive d’Emma dessinent un réalisme prononcé loin du romantisme. Seulement, la fin de la scène avec le portrait très détaillé de Catherine Leroux constitue le moment le plus important du passage. Il exprime à la fois toute la portée réaliste de l’extrait et le jugement péjoratif de l’auteur sur le romantisme et l’injustice de son époque. Flaubert nous livre ici sa vision de la femme, de la vie de province et surtout de la bêtise. Emma se laisse bercer par les propos creux de Rodolphe, la foule en groupe injure la pauvre Catherine, et les officiels méprisent cette pauvre femme paysanne. A travers une description en apparence anodine d’un comice agricole, l’auteur met en avant la différence profonde qu’il existe entre l’homme et la femme, entre Paris et la province, entre surtout la bourgeoisie et le prolétariat. La violence du réalisme de Flaubert dans cet extrait nous rappelle la condition misérable des classes défavorisées de l’époque. Il annonce d’ailleurs ici le naturalisme de Zola et des frères Goncourt qui souhaitaient montrer à la bourgeoisie comment vivaient les plus pauvres. Sa critique du romantisme, qui se manifeste dans tout le roman, suivra d’ailleurs Emma qui paiera ses adultères d’un suicide

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