Commentaire "le philosophe Scythe" de La Fontaine
Par Matt • 4 Mars 2018 • 1 499 Mots (6 Pages) • 627 Vues
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Paradoxalement lorsque le Scythe est rentré chez lui, il n’agit pas avec modération, les termes utilisées pour désigner ses actions appartiennent au même champ lexical que celui qu’il utilisait dans son discours de protestation « serpe, coupe, taille, universel abattis, languit, meurt » (v 22-23). Le sage a une attitude de modération réfléchie, alors que le Scythe agit violement sans réfléchir en appliquant au pied de la lettre une théorie mal comprise. Plusieurs expressions v26 « contre toute raison, sans observer temps, ni saisons, lunes ni vieilles, ni nouvelles » insistent sur l’aveuglement qui conduit le Scythe à agir à contretemps, sans aucune réflexion.
Ces 2 personnages représentent deux conceptions de la vie. Derrière l’anecdote qui nous présente 2 personnages différents, nous pouvons voir deux manières de vivre : l’une en négociant avec la nature, celle du sage grec, l’autre en imposant la force, celle du Scythe. Cependant Il faut attendre la fin de l’histoire et l’intervention du narrateur aux vers 30 et 31 pour comprendre ce qu’il veut mettre en évidence avec ce voyage du Scythe. La brièveté du vers 31 (octosyllabe) mis en valeur pare l’enjambement, souligne le lien existant entre le Scythe et un stoïcien. Cette école philosophique de l’Antiquité se caractérise par l’austérité (cf v1), le courage mais aussi par le refus des plaisirs et des joies de la vie. Les 3 vers qui suivent les deux points du vers 31 soulignent ces caractéristiques : refus de tout affectif heureux et recherche d’un calme, d’une passivité qui suppriment toute forme de passion et d’motion. L’énumération du vers 33 met sur le même plan les des éléments opposés « bons, mauvais » suggérant qu’il faut laisser coexister les extrêmes sans réagir ; enfin l’emploi du terme « retranche » rappelle l’attitude précédente : Le Scythe fait disparaitre les passions et les désirs, comme il a fait disparaitre les branches en taillant sans réfléchir. La référence sans ambiguïté au stoïcisme, laisse penser que l’attitude du sage peut être quand à elle assimilée à celle d’un épicurien, (Epicurisme : courant philosophique opposé au stoïcisme, qui prône la sobriété, la juste mesure dans les plaisirs de la vie) C’est tout à fait l’attitude du sage qui défend un véritable art de vivre plaisant et équilibré au contact des « beautés de son jardin ».
Celui qui parle (narrateur ou fabuliste ?) apparait au vers 35 avec le pronom personnel « je » accentué par « quant à moi », et il donne son avis. »Réclamer contre » v. 35 mets en valeur par sa place dans l’alexandrin, signifie dénoncer, critiquer : il se prononce clairement en faveur du sage, reprochant aux stoïciens de faire disparaître ce qui fait les plaisirs de la vie. Dans le récit il exprime son point de vue par la présentation élogieuse du grec (cf. la périphrase et l’équilibre et le parallélisme de construction du vers 5, l’égalité des 2 hémistiches traduisent l’équilibre du comportement de cet homme. De la même façon, le contraste entre les actions brutales du Scythe (termes de connotations violentes du vers 22-26) et celles mesurées du grec, montre de quel côté se situe le narrateur. Enfin la manière dont parle le Scythe qui interprète mal les actions du sage est une autre façon d’attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il est plus sage et plus humain de bien traiter la nature que de la brimer si l’on veut éviter que la vie ne ressemble à une mort anticipée v 29 « Tout languit et tout meurt ».
A travers cette fable, le narrateur souligne que la rencontre née du voyage, peut déboucher sur l’inverse de ce qui était attendu : au lieu d’être source d’enrichissement, la leçon du sage grec est mal comprise. Le voyage ne porte pas ses fruits, à cause de la personnalité du philosophe qui comprend de travers. Le voyage ne lui est donc pas profitable et nous pouvons rapprocher ce texte d’une autre fable de la Fontaine « La Tortue et les deux canards ». Cette fable appartient également au genre de l’apologue avec un récit du v.1 à 31, et une morale du v.32 à 36. Le thème est le même que la fable étudié, une tortue veut faire un voyage et demande à deux canards de l’aidé. Elle tombe pendant le voyage en répondant à une flatterie. La tortue veut changer de vie cependant le voyage entreprit par la tortue n’abouti donc à rien, tout comme le Scythe. Elle présente aussi des défauts, elle est naïve et
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