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Le philosophe Scythe

Par   •  30 Avril 2018  •  1 489 Mots (6 Pages)  •  516 Vues

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- Une double idéologie

- Deux conceptions différentes de la vie du bonheur.

Si le récit met en scène deux personnages et des situations concrètes, on peut en faire une lecture métaphorique et voir, derrière chacun d'eux, une conception philosophique différente de la vie. Le fabuliste met en situation deux personnages dont les origines et les dénominations sont, en quelque sorte, codées et explicitées partiellement par la moralité. Ainsi, le premier personnage peut être associé à un stoïcien : homme contre tous passions de la vie. Tout ce qui se rattache à lui connote en effet l'austérité et une certaine forme de violence : choix du pays d'origine, caractérisations, comportement. De la même manière, l'autre personnage incarne les valeurs de l'épicurisme : le but est l’ataraxie : une absence de trouble et une tranquillité de l’âme. Le terme " Grecs " connote, au vers 3, une manière de vivre d'emblée plus civilisé. D'un côté brume, obscurité, froid, sévérité ; de l'autre soleil et lumière, joie de vivre et bonheur. Il s'agit là de deux conceptions différentes de la vie, de la mort et du bonheur. La première est caractérisée par l'image de la satisfaction tranquille : plaisirs du jardinage, qui sont autant ceux de l'esthétique, rappelée par le mot " beautés " (vers 7) et par le verbe " corriger " (vers 11) qui implique des choix et une orientation humaine imposée à la nature. Le bonheur simple réside dans l'image d'une vue elle-même bien organisée. Par opposition, la conception du Scythe est dogmatique, intransigeante. Au bonheur tranquille de l'homme qui sait cultiver son jardin s'oppose la violence de celui qui, par manque de mesure, finit par détruire l'équilibre de son environnement naturel et humain. L'opposition des deux personnages illustre celle de deux conceptions. On peut donc se demander quelle est la leçon et de quel côté penche le fabuliste.

- La leçon de la fable

Le vocabulaire choisi, les connotations orientent le lecteur, avant qu'il n'arrive à la moralité et à l'influence. Il perçoit en effet que tout ce qui touche au second personnage présenté est connoté de manière positive. Le terme de " sage " par rapport à " philosophe " induit l'idée plus précise d'un art de vivre, d'une réflexion mise en pratique. D'autre part, le vers 5 avec son balancement régulier, l'anaphore du mot " homme " et la double comparaison avec les rois et les dieux mettent clairement en relief une situation enviable de bonheur, de plénitude, de perfection. L'allégorie du Scythe elle, est explicitée dans la première partie de la moralité. Le lecteur comprend alors que les arbres et le jardin sont eux aussi métaphoriques et qu'il faut les prendre dans leurs analogies avec la nature humaine : le cœur, le corps et l'âme. Le jardin représente l’âme et les branches des arbres les passions. En effet le stoïcien décide d’enlève toute passions de la vie alors que l’épicurien les arranges et enlève les mauvaises sans pour autant n’avoir aucun plaisir a la vie. Les termes " âme ", " désirs ", " passions " renvoient à la spiritualité et à la psychologie de l'homme ; les mots " bons et Le point de vue du fabuliste, d'abord suggéré, est exprimé de manière directe dans la deuxième partie de la moralité puisqu'il emploie le " je " pour signaler de quel côté va sa préférence. La leçon finale est : ce sont les épicuriens qu'il faut suivre, parce qu'ils apprennent à vivre agréablement, tandis que les stoïciens font de la vie une mort anticipée. La prise de position est catégorique : on observe la force du verbe " réclamer " et celle du dernier vers. Cette morale sonne comme un proverbe, comme une vérité générale, avec une grande force critique dû au présent et à la négation.

Conclusion : Philosophique et morale, la fable du Philosophe Scythe est un bon exemple particulièrement réussi de récit allégorique. La narration entrecoupée de dialogues permet une mise en scène elle-même violente. Les personnages et leur contexte attirent l'attention sur une interprétation qui donne à choisir entre deux manières de vivre. Mais l'allégorie du jardin cache elle-même une autre signification, que donne enfin la moralité. Ce dont deux conceptions de l'homme qui s'affrontent et deux morales. Chacun peut adopter celle qu'il préfère, mais le fabuliste accorde à la vie plaisante une importance qui vaut la peine d'être remarquée.

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