Michel de Montaigne, « De la physionomie », Essais, livre III, chap. 12 (1580)
Par Plum05 • 6 Décembre 2018 • 1 938 Mots (8 Pages) • 1 047 Vues
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du corps national e « Nos armées ne sont plus liées et maintenues que par un ciment étranger » (l.11/12).
- Fin de toute discipline « Il n’y a de discipline qu’autant que nous en font voir des mercenaires » (l.13/14). La multiplication de négations insiste sur l’absence de tout lien autre qu’extérieur et étranger.
II/ Une guerre monstrueuse : PERSUADER
A- L’engagement et la dénonciation explicite
Se manifeste notamment dans les procédés suivant :
- Marques de l’énonciation emploie de la 1ère P. du sing. « il me plait de voir » « mais ce qui me déplait, c’est de voir des natures originalement bonnes » : on remarque ici l’antithèse « plait/déplait » insiste sur implication personnelle.
Emploie de la 1ère P. du pluriel « nous la voyons plus souvent être désagrégée par elle-même que par le manque de quelque chose de nécessaire » (l.3/4), cela montre l’engagement ainsi que implication personnelle de Montaigne au sein d’une communauté. + (l.22)
- L’expressivité : - phrase exclamative souligne le caractère honteux de la situation « Quelle honte ! » (l.13)
- question rhétorique amène à un dialogue avec le lecteur « Où en sommes-nous ? », la question est suivie de sa réponse lapidaire : « Notre médication porte l’infection » (l.7).
- Jugements moraux : verbes « se corrompre » (l.19), et adjectifs « si méchante et destructrice » (l.2)
B- L’autodestruction soulignée par les images
Images = stratégie persuasive qui vise a agir sur les émotions et les sentiments, ici on distingue deux sortes d’images négatives liées à l’idée fondamentale du texte : l’autodestruction
- Personnification/ animalisation : image du serpent/scorpion « se ronge et se tue avec son propre venin » (l.1/2).
Image de l’animal enragé « se déchire et se démembre de rage » (l.3) montre une nature méchante.
- Métaphore filée : image de la maladie qui renforce l’idée de décomposition globale du corps social, « Dans ces épidémie, on peut distinguer au commencement les hommes en bonne santé et les malades » (l.8/9), « tout le corps s’en ressent, et la tête, et les talons » (l.9/10)
- Paradoxe : (l.7), la solution est pire que le mal cf II/B
C- La violence exacerbée par les hyperboles et les intensifs
Procédés qui permettent de rendre compte d’une manière expressive de l’horreur de la situation :
- L’intensifs : « d’une nature si méchante et destructrice » (l.2) ici, l’intensif se retrouve dans le « si » ; « tout le corps s’en ressent, et la tête et les talons » (l.9/10), l’intensif est marquer dans l’adverbe « tout » et la double coordination « et » qui insiste sur l’idée de totalité.
- Hyperboles : elles agissent sur l’imagination du lecteur personnification (l.3) évoque la nature destructrice du conflit.
Pour conclure, nous pouvons dire que Montaigne dénonce la monstruosité du conflit a travers des mots perçant tel que « autodestruction », « totalité » ou encore « absurdité ». Il utilise aussi différents procédés pour dénoncer l’abomination qui vise à convaincre et persuader ses lecteurs, les figures de style comme l’antithèse ou le paradoxe nous permette de comprendre et de justifier les différents termes qu’il emploie. Montaigne cherche aussi a toucher ses lecteurs par des autres techniques comme les images ou encore la dénonciation. On peut percevoir cette dénonciation comme un appel a l’aide explicit ... Montaigne ne comprend pas comment les hommes peuvent faire de tel choses, lui qui a une vision tant optimistes de la race humaine … Ces guerres civiles, sont aussi discutées par de nombreux auteurs Français comme Ronsard auteur humaniste du XVIème siècle qui lui écrit comme Montaigne sur les guerres opposant catholiques et protestants dans son œuvres Discours des misères de ce temps (1562). Mais Ronsard axe majoritairement sont texte sur un autre aspect de ses conflits : la destruction des rapports familiaux comme Agrippa d’Aubigné d’ailleurs dans sa poésie Les Tragiques (1616).
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