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Lesage, Tucaret, Acte III, scène 11 et 12

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 492 Mots (6 Pages)  •  931 Vues

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2. La facon de s’adresser l’un à l’autre

Lisette se montre autoritaire envers Frontin et lui fixe les limites (l,17)

ce n’est qu’une fois seule qu’elle avouera ses sentiments envers lui mais, la encore, les termes employés montrent l’hésitation du statut social : le démonstratif « ce » « garcon » « Frontin » rappellent le pôle de valet alors que les termes « chevalier » et « homme de qualité » évoquent l’ascension

Cette ascension est anticipée par Frontin dans sa réplique où on remarque : l’alternance « tu | vous + princesse »

Termes qui font référence à l’amour courtois (moyen-age) où l’homme se sacrifie pour sa dame

Ils entretiennent donc une relation ambiguë : partagée entre leur condition de valet et leur reve d’ascension

3. Leurs sentiments

leur évocation participe au témoignage de l’évolution des valets.

L’amour est peu présent dans la 1er scène malgré quelques termes affectifs :

Si « ma princesse » (l.18) peut sembler affectueux, « mon enfant « (l.11) elle est ne possède pas de lien amoureux.

Lisette utilise même les sentiments de frontin comme moyen de pression (l14-15)

L’emploie de l’ajectif indéfini « quelque » dépersonnalise le lien qui l’attache à Frontin et l’adjectif numéral « premier » souligne la force de la pression, la tournure de la phrase rappelant l’expression « le 1er venu »

Les répliques de Frontin :

L.16 le « mais » (marqueur d’opposition » montre l’efficacité du stratagème.

Frontin refuse cette idée

L18-19 La référence à l’amour courtois se comprend comme un renouvellement du lion qu’ils ont noué :

Cette sécheresse calculatrice de Lisette tempéré par la scène suivant : la tournure restrictive « je ne saurais m’empêcher » + la surenchère possive « mon chevalier à moi » = mise en valeur de ses sentiments.

Mais leur amour reste lié à l’ambition : « ce garcon là » montrant que frontin = moyen de parvenir de Lisette.

Transition :

On voit donc bien une évolution des mentalités : apparition de nouvelles ambitions et donc de nouveaux valets. La société est en « mutation » et les barrières sociales semblent devenir franchissables.

Cependant, d’un point de vue littéraire, ces scènes témoignent aussi d’une évolution de la comédie.

III. Des scènes de comédie : un renouvellement du genre

1. Le rôle de la scène

Reprise d’un procédé « classique « comique de situation comique de situation car l’intrigue de toute la pièce s’appuie sur le proverbe « tel est pris

qui croyait prendre »

Turcaret = homme qui s’est enrichi malhonnêtement en exploitant le système social et qui cherche d’intégrer la noblesse. Ici, Frontin fait la même chose au dépens de son maitre.

-→celui qui croyait parvenir (Turcaret) en se servant de son valet (Frontin) va se retrouver doublé par ce même valet.

L’intrigue : Toute l’action de la pièce repose sur une multiplication d’impostures imbriquées les unes dans les autres, fait nouveau, touchant toutes les catégories sociales = dénoncation du dérèglement sociale.

2. Un renouvellement discret du comique de caractère :

-→Frontin : (scapin déjà dans la sonorité) // dans les fourberies (ruses) = (l3-4)

S’ajoute à cela une finesse « d’homme d’esprit » (l,17) qui demande non pas le temps de réfléchir mais de s’enrichir (l.16) = humour + subtil, que chez Molière car le comique repose sur les mots et non sur les gestes (réflechir/s’enrichir = paronomase = jeu sur des mots de sonnorités proches

Mais si scapin se vengeait d’une manière autoritaire en cherchant à aider le fils de ce dernier, Frontin agit dans sont interet personnel. Il cherche à prendre une revanche sociale et ne ressent aucune honte : preuve de l’absence de morale dans la société.

Sa seule « allégence » : lisette

On retrouve ici la référence à « l’amour courtois » renforcée par « princesse » l.19 + vouvoiement)

Cette référence est nuancée dans la suite de la réplique avec le jeu de mots sur le verbe « épargner » (l.19) qui possède un double sens.

Ici, on voit que les procédés comiques deviennent plus subtils, autre preuve du renouvellement du genre de la comédie.

Lisette :

Elle correspond à l’image classique de la servante autoritaire (cf ton impératif) sachant manœuvrer (cf Molière)

Mais il y a une différence : elle agit pour elle-même et non pour une jeune maîtresse

On voit que ce type de personnage subit aussi une évolution en constatant un mélange de franc-parler autoritaire et de langage recherché = création d’un nouveau type de personnage comique.

Les preuves dans le texte sont :

-autoritarisme : impératif

-langage : soutenu « femme de qualité «

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