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Enjeux et pouvoirs de l'argumentation : la littérature et le pouvoir

Par   •  17 Octobre 2018  •  2 623 Mots (11 Pages)  •  441 Vues

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(l.1) Expression du postulat de Diderot : « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres » : ton très affirmatif et catégorique, voire péremptoire : il conteste du pouvoir autoritaire et plaide pour la liberté.

L’autorité est très liée à la notion de liberté. Les limites de l’autorité viennent du caractère véritable de la liberté. L’une et l’autre se définissant mutuellement.

Pour Diderot, un homme naît libre et non sujet.

« Aucun homme »: exclut la possibilité d’une personne même. Aucun homme ne saurait être légitime si son autorité ne provient de l’abandon librement consenti ou d’une partie de la liberté attachée à la nature humaine.

Objectivité 

- Peu de pronoms personnels illustrant l’implication du narrateur, formules générales.

Il veut envisager tous les cas possibles, il veut être exhaustif : "quelquefois" montre que Diderot examine les cas rares, et "qu’on examine bien…" suggère qu’il n’y a que deux solutions. L’article est donc ciblé, cadré.

Diderot, pour renforcer sa thèse, la présente comme universelle. L’auteur joue habilement de la nature de l’article de définition d’un dictionnaire. (un seul « je », l.20 où le narrateur parle de la progression dans sa description des différentes autorités)

- Généralisation : l’homme + « il » dominant dans le texte

- On note cependant la présence d’un pronom personnel "on" (l.7) : il désigne le narrateur et le locuteur tandis que « celui » (l.20) représente le tyran.

>>Ainsi, l’ensemble des pronoms personnels donne une dimension objective et une impression de neutralité à l’article.

On note que le texte est majoritairement rédigé au présent de l’indicatif : il a une valeur de vérité générale. Cela insiste sur l’universalité du texte. De plus, des phrases explicites, déclaratives s’opposent avec des phrases longues constituées de propositions. Les phrases courtes sont placées en fin de paragraphe : elles ont une fonction de conclusion et marquent des constats forts. Cela renforce donc une logique de discours : Diderot martèle d’idées claires et non contestables.

Cet article a donc une image de neutralité, de vérité universelle.

Une organisation rigoureuse : la démonstration et l’argumentation

L’article encyclopédique est partagé en 4 paragraphes qui constituent la marque apparente d’une pensée claire ; l’auteur a un souci d’organisation. La division du texte en paragraphes souligne les étapes du raisonnement argumentatif.

Diderot nous expose :

(l.1-10) sa thèse et les origines de l’autorité 

(l.11-16) autorité naturelle : l’autorité paternelle :

Le connecteur logique " si……..mais " (l. 3-4) induit un raisonnement concessif : Diderot introduit ainsi son point de vue doucement, tout en respectant celui de son adversaire. On remarque donc que " mais " (l4), "tout autre" (l.6) et "ou" (l.10) révèlent deux opinions qui s’opposent : Diderot présente le plan de son article.

(l.17-20) Le troisième paragraphe a une fonction de transition : "dont je vais parler" (l.20). On note ainsi le changement d’idée : Diderot aborde une nuance de l’autorité, il passe de la violence au contrat

(l.21-28) autorité non naturelle : autorité par la force et le consentement

Rmq : parallélisme de construction « la puissance qui » l. 11 et l. 21 : les deux systèmes en opposition et dans l’analyse.

Ainsi, Diderot commence à la base, la nature puis glisse vers l’autorité de la puissance, et enfin vers l’autorité de consentement : il progresse du négatif vers le positif, du provisoire vers le durable.

(Petite transition) On remarque aussi que Diderot a un esprit de démonstration.

Connecteurs logiques 

Dans un texte argumentatif les connecteurs logiques permettent de souligner les articulations de la pensée en rendant apparentes les étapes du raisonnement.

(l.4) « mais » ; (l.19) « mais » ; (l.24) « car » ; (l. 3-5) « aussitôt » ; (l.13) « en sorte que » ; (l.18) « quelque fois » ; (l.25) « parce que » ; (l.15) « alors » (toutes les relations de logique : cause, csq, comparaison, opposition, concession, but, hypothèse, exemple et illustration…)

Champ lexical du raisonnement

« raison » « suppose » « des conditions »

2) L’engagement de Diderot

C’est un texte d’une grande audace où Diderot tente d’orienter la réflexion des lecteurs vers le rejet des régimes politiques autoritaire et surtout celui de la monarchie absolue.

La partie de l’article « Autorité » consacrée à l’autorité politique exprime des idées nouvelles, audacieuses, et de ce fait dangereuses pour l’époque :

il dément de manière catégorique l’existence d’une autorité naturelle (ton péremptoire du premier paragraphe)

il considère l’autorité parentale comme la seule autorité naturelle, mais lui apporte des limites (concession mais sous la forme d’une hypothèse : « si la nature a établi… »l.3);

Il dénonce l’autorité par la force et la violence à l’aide d’un champ lexical de la violence : (l. 11) « la violence » ; (l.12) « la force » ; (l.12)  « commande » ; (l.13) « les plus forts » ; (l.14) « le joug » ; (l.15-16) « la loi du plus fort ».

Pour Diderot, cette autorité est contestable, autoritaire, arbitraire, illégitime, injuste et sans règles qui renvoient au mot « tyran » (l.16). Cette autorité a des limites qui découlent de sa nature même, c-à-d de la force.

Il qualifie le pouvoir par la force d’  « usurpation » (l.11) terme très fort : cette autorité est régie par la loi du plus fort, personne n’est assez fort pour être sûr d’être toujours le plus fort.

Rmq : analogie

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