Dom Juan, acte V, scène 2, Molière
Par Ninoka • 16 Octobre 2018 • 1 098 Mots (5 Pages) • 1 045 Vues
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défendu par les autres hypocrites.
°Se mettre à l’abri par l’hypocrisie de poursuivre "ses douces habitudes" de libertinage dans être inquiété.
°Enfin il se qualifie lui-même de "sage esprit" car une attitude hypocrite lui permettra de "profiter des faiblesses des hommes" en toute impunité et notamment de pouvoir juger et condamner ses contemporains.
C- Une éloge paradoxal
Cette brillante tirade en faveur de l’hypocrisie ne cache pas la conscience que Dom Juan a de l’immortalité de ses actes.
Il sait parfaitement que les hypocrites peuvent être "les plus méchants hommes du monde".
Ils sont par ailleurs parfaitement égoïstes "je jugerai mal de tout le monde et n’aurai bonne opinion que de moi"
Cette tirade se présente certes comme un éloge mais elle permet également à Molière de dresser par la voix de Dom Juan un portrait critique de ses contemporains notamment les dévots qui ont fait interdire Tartuffe
III- Le double sens de la tirade
A- Le masque de Dom Juan
Dans sa tirade Dom Juan emploie le vocabulaire des déguisements et du théâtre pour parler de l’hypocrisie.
Ainsi l’hypocrite joue un personnage, c’est une profession et un art comme l’est le théâtre. Il porte des costumes " le manteau de la religion, cet habit respecté" et fait des grimaces "baissement de tête" ce qui rappelle le jeu d’acteur.
Par ailleurs, il convient ici de rappeler l’étymologie du mot "hypocrite" qui signifie en ancien grec "acteur".
Molière rappelle ainsi au public qu’il est entrain d’assister à une pièce de théâtre, un acteur joue le personnage Dom Juan qui lui-même joue un personnage, celui de l’hypocrite.
B- Une attaque à la religion
En rappelant le cadre théâtral dans lequel est prononcée cette tirade, Molière se réfère a un événement réel: l’interdiction de Tartuffe.
Il profite de ce discours pour exprimer de sévères critiques à l’encontre de la religion. Un allusion explicite est faite à cet événement de "censeur" puisque les dévots ont empêché Molière de s’exprimer.
Indirectement c’est donc Molière qui parle par la bouche de Dom Juan et qui reproche aux dévots "sous ce prétexte commode" qu’est la religion de l’avoir accusée "d’impiété" et d’avoir "déchaîné contre lui des zélés indiscrets qui sans connaissances de cause ont crié en public contre lui"
Ainsi toute les phrases ayant "je" pour sujet pourraient s’appliquer aux dévots et Molière dresse un portrait critique aux dévots intolérants puisqu’ils n’ont pas une bonne opinion de lui et ses acteurs, haineux et qui damnent au lieu de venir en aide.
C- Une critique de la société contemporaine
Les dévots ne sont pas les seuls touchés par la généralisation évoquée précédemment, ce sont tous ses contemporains qui sont remis en cause.
Ainsi ce ne sont pas les vertus mais les vices qui sont à la mode et tous suivent la mode pour ne pas se faire exclure.Le terme mode n’est pas flatteur car il caractérise un mode de vie qui change rapidement, la société n’est donc pas constante, ses comportements varient au gré des modes.
Conclusion: Cette tiarde est marquante par sa place dans la pièce, a la quasi tout fin, et par son contenu car il est à double sens.
Molière met en scène un personnage qui maîtrise parfaitement l’art de la rhétorique et lui fait prononcer un discours condamnable puisqu’il fait l’éloge de l’hypocrisie et renverse les système de valeurs
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