Dans quelles mesures la lecture de romans permet-elle de connaître une période historique et une société?
Par Andrea • 17 Septembre 2018 • 1 435 Mots (6 Pages) • 819 Vues
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Les romans de Balzac, de Zola, d' Hugo ou de Maupassant ont nécessité de nombreuses recherches de la part des auteurs. Afin d'enrichir leurs écrits et de s'assurer de l'authenticité de leurs récits, certains de ces écrivains enquête sur leur société à la façon de véritables journalistes. Zola entreprend un voyage dans le Nord de la France et y visite les mines afin de constituer une documentation suffisante en vue de la rédaction de Germinal. Il en rapporte cent feuillets de notes intitulés « Mes notes sur Anzin » qui sont la base du roman Germinal. Le souci d’exactitude rapproche le travail romanesque du XIXe siècle du travail scientifique. Guy de Maupassant était journaliste et rend compte de ses enquêtes dans Bel-Ami. Ses connaissances en économie et en politique lui permette décrire la satire d'une société minée par l'argent et les scandales financiers et politiques (fin du XIXe siècle). D'un autre côté, les auteurs doivent énormément lire pour pouvoir rédiger leurs œuvres. Zola s'est appuyé sur le Traité des maladies, des accidents et des difformités des houilleurs du Dr Boëns-Boisseau et la Situation de l'industrie houillère en 1864 d'Amédée Burat pour la rédaction de Germinal.
Avec le Roman expérimental, Zola essaie d'élever la littérature au rang de science exacte. Cette œuvre est l'exemple parfait prouvant que les romanciers du XIX e siècle maitrisent d'autre domaines que la littérature: la science et ses progrès, par exemple.
Dans Le Rouge et le Noir, Stendhal dit : "un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin". Grâce à cette citation de Stendhal explique que le roman est le reflet de la société - ou son propre reflet si le roman est auto-biographique- . Le "chemin" quant à lui c'est la mémoire, l'Histoire, la progression. Cette définition du roman aurait été juste, dés le Moyen Age. La formule roman est trouvée et utilisée par les troubadours pour raconter les exploits des chevaliers. Même si à cette époque la littérature est principalement orale et que ses destinataires sont des auditeurs et non pas, des lecteurs. Les textes écrits sont des supports pour la mémoire et cette littérature ne s'adresse qu'à une partie de la société, les seigneurs et la Cour.
Le roman reste avant tout un genre de narration fictionnelle, donc il est vrai que le souci de certain romanciers n’est pas de dire la réalité mais de donner l’illusion de la réalité. Ils n’ont donc pas la rigueur d'un historien. C’est le cas dans Quatre-vingt treize où Victor Hugo reprend des éléments « vrais » pour les intégrer à sa fiction. Si le romancier privilégie l’histoire à l’Histoire, il peut ainsi la transformer à son grès. En effet le romancier ne peut se contenter que d'une reconstruction fictive de l'Histoire, relatant des faits tels qu'ils auraient pu se produire, tout en adaptant certains faits afin qu'ils coïncident avec le déroulement de son histoire. Le roman est d'abord l'aventure d'un héros imaginé par l'écrivain.
La lecture de romans peut effectivement beaucoup nous apprendre sur une période historique et une société. Mais il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit que d'un point de vue, celui de l'auteur. La lecture de roman peut amener à une documentation plus approfondie de la part lecteur grâce à des écrits spécialisés dans le domaine (Histoire, sociologie, politique...) si la période évoquée dans le récit l'a intéressé. Mais le roman reste un bon moyen de culture car l'intrigue, l'histoire et surtout les héros peuvent intéresser et sensibilisé le lecteur. Camus a dit: Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin, et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. [...] C'est ici que nous perdons leur mesure, car ils finissent alors ce que nous n'achevons jamais. C'est pour cela que le roman intéresse et touche beaucoup les lecteurs de nos jours. Le lecteur s'identifie au héros, l'idolâtré ou choisir d'être simple spectateur de sa vie. En lisant des romans de Balzac, de Zola, de Maupassant ou d' Hugo; le lecteur s'instruit et se cultive parfois inconsciemment grâce à l'intrigue et à l'histoire qu'il y a autour de ce havre de connaissances. Le roman est la l'utilisation de la fiction comme compte rendu de la réalité.
FAGEDET
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