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Dans quelle mesure la conscience est-elle un signe distinctif entre l’humanité et l’animalité ?

Par   •  1 Avril 2018  •  3 065 Mots (13 Pages)  •  769 Vues

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Si dans une première partie nous avons démontré que les animaux n’avaient de conscience et notamment de conscience du monde, du temps, de la mort mais aussi d’eux même, nous verrons dans une deuxième partie qu’ils subsistent malgré tout une certaine forme et un certain degré de conscience chez eux.

Malgré les diverses divergences sur la possibilité d’une conscience animale, l’admission de celle-ci fait toujours jaser et la question est restée polémique. Cependant nombreux sont ceux qui ont émis des doutes envers la théorie de Descartes sur l’animal-machine et ont ainsi accepté l’idée d’une conscience animale. Si la conscience est significative d’une aptitude à penser, le doute peut être accepté. Néanmoins il n’est pas possible de croire que l’animal n’est pas sensible et ne ressent pas la souffrance. De ce fait, celui-ci possède indéniablement une conscience immédiate qui le différencie d’un simple objet. Comme l’explique Voltaire en disant : « Quelle pitié, quelle pauvreté, d'avoir dit que les bêtes sont des machines privées de sentiment », on ne peut dorénavant plus rejeter l’idée de conscience chez l’animal. Voltaire montre également sont indignation sur la manière dont sont traités les animaux et réclame d’une certaine manière une sorte d’abolition morale. Il me semble juste d’adhérer à l’avis de Voltaire, car si un doute subsiste sur la conscience animale, il est maintenant impossible de dire qu’il ne ressente rien et il est donc inconcevable d’apercevoir encore de nos jours une maltraitance animale. Cette sensibilité animale peut être notifié notamment lorsque par exemple un chien, parti à la recherche de son maitre disparu et ne réussissant pas à le retrouver, pousse alors des cris gorgés de douleur en versant des larmes ou qu’il le retrouve et lui démontre sa joie par des sauts, des aboiements.

On a ainsi pu démontrer l’existence d’une conscience immédiate qui permet à l’animal de ressentir, cependant la conscience animale est plus que ça.

En plus de cette forme de conscience, nous pouvons croire à une autre forme de conscience présente chez l’animale : une conscience dite sensorielle ou perceptive. En effet, suite à de nombreuses expériences, la communauté scientifiques s’est accordée à dire qu’une conscience sensorielle est nécessaire pour un comportement dirigés et donc nécessaire à leur survie. Ils ont ainsi pu constater que l’activité cérébrale des mammifères était quasiment similaire à celle de l’homme. Plusieurs neurobiologistes proposent même une date d’apparition de cette conscience chez certains animaux bien qu’il est possibilité d’une apparition antérieure. Les scientifiques ne sont pas les seuls à se questionné sur cette conscience perceptive. Proust affirme lui-même cette idée : « Il y a des analogies suffisantes pour nous laisser penser qu'il existe une forme de conscience phénoménale chez les mammifères non humains ». Il laisse ainsi à suggérer par cette ‘conscience phénoménale‘ qu’on ne peut ignorer les impressions qualitatives sensorielles des animaux. On peut agrémenter cette affirmation par une illustration simple, pour de nombreux animaux, le cri d’un prédateur lui évoque son image, entrainant ainsi un sentiment de peur ou déclenchant l’instinct de survie qui le pousse à s’enfuir.

Toujours dans la continuité de ces conscience immédiate et sensorielle, l’animal possède un autre type de conscience.

Il est dit que les animaux n’ont pas conscience de la mort. La question qui m’interpelle est : « n’ont-ils pas conscience de la mort ou de la notion de la mort ?». Car si en effet, ils ne peuvent pas comprendre ce concept, il me semble difficile à croire qu’ils n’en ont aucune perception. Un phénomène assez récurrent a été observé chez les loups et chez les chiens : lorsqu’un des leurs vient à mourir, ils se mettent à hurler ou à aboyer. Il me parait donc juste d’affirmer que même à travers leur incompréhension, ils perçoivent que leur camarade ne reviendra pas. A ce moment, on peut également observer des larmes couler chez certains spécimens, exprimant ainsi leur peine et leur douleur. Jorg Hess, scientifique, a notamment affirmé que les éléphants étaient à sa connaissance les animaux qui réagissaient le plus lorsqu’ils étaient confrontés à la mort. La communauté scientifique a aussi souligné ces comportements chez d’autres espèces. Ainsi, certains animaux auraient recours à des cérémonies telles que recouvrir leur congénère d’herbe et de terre, ou de l’entourer jusqu’à ce qu’il succombe. De ce fait, à mes yeux, on ne peut nier une perception animale de la mort, s’ils ne la comprennent pas ou s’ils n’en ont pas consciemment conscience, ils la voient et la subissent.

Après avoir démontré dans quel

Pour trouver une réponse à la question « En quoi la conscience différencie-t-elle l’humanité de l’animalité ? », il faut se questionner sans refuser la part de conscience présente chez l’animal. En effet, l’Homme ne serait-il pas aussi un animal, donc quelle dimension de la conscience les différencie ? Est-ce une différence de nature ou de degré ?

La conscience permet de délimiter clairement l’animal de l’Homme dans sa nature propre selon la définition que nous lui attribuons. La conscience est ce qui nous permet de faire un choix et ainsi nous donne accès à notre liberté, ou ce que Voltaire appelle : le libre-arbitre, qui pour lui est la seule véritable distinction entre Homme et l’animal. Sans elle, l’Homme serait un animal et ne serait dicté que par la Nature et donc par les instincts de survie que celle-ci lui procure. D’une part, Bergson écrit dans l’Evolution créatrice : « Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose » où il définit comme Radical la différence entre les deux consciences. Il montre tout d’abord, la différence fondamentale entre l’animal et l’Homme, la possibilité de faire un choix. La conscience est l’outil qui permet de faire ce choix, et donc d’acquérir notre liberté. D’autre part, il définit aussi la conscience animal : « Or chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine. Enfermé dans les habitudes de l'espèce, il arrive sans doute à les élargir par son initiative individuelle; mais il n'échappe à l'automatisme que pour un instant, juste le temps de créer un

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