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Corpus sur la figure héroïque, Francis Ponge, la chanson de Roland, Stendhal

Par   •  22 Mai 2018  •  1 812 Mots (8 Pages)  •  846 Vues

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celui de la guerre. Le personnage se voit comme un héros, il est persuadé d’en être un parce qu’il est là. Dans le poème de Francis Ponge, « le Galet » la figure héroïque est assez exceptionnelle, puis ce qu’elle nous ramène aux origines. En effet, dans ce poème, nous comprenons bien que le héros originel est celui dont le galet est issu, l’ancêtre de tous. Un être mythique : « de ce corps fabuleux ». Le héros n’a rien d’humain, mais relève ici plus du mythe, comme dans l’antiquité ou les héros descendaient directement des dieux.

Le second aspect de la figure héroïque que nous percevons à travers ces textes est une figure plus banale, plus humaine. Les héros perdent quelque peu leur supériorité, pour se placer à porter d’homme. Ils éprouvent des sentiments humains, comme la colère. Ils ne réussissent pas forcément tout ce qu’ils entreprennent. Ou ils ne sont tout simplement plus des surhommes, mais des choses plus banales. Dans la chanson de Roland, nous pouvons ainsi voir que le héros est humanisé. Son côté héroïque, n’est plus ce qui est le plus mit en avant, il n’a plus seulement que des qualités, mais des défauts qui sont totalement contraire à la figure chevaleresque d’antan. En effet, nous découvrons qu’Olivier désire se venger, ce qui est loin de correspondre à ce que l’on peut attendre d’un héros. Cela ne le rend que plus humain, et le rapproche par la même occasion de la réalité. Dans la chanson de geste, il n’y a pas encore le désir de faire disparaît le héros, mais déjà on sent qu’on cherche à le rapprocher de la réalité, à lui rendre une figure plus humaine qu’héroïque. Le côté banal et plus proche de la réalité, nous le retrouvons d’autant plus dans le roman de Stendhal, où, bien que le registre épique soit présent, il n’est finalement qu’artificiel, car dépeint par le personnage de manière naïve. Fabrice est loin d’avoir la carrure d’un héros, et Stendhal n’hésite pas à le faire savoir à son lecteur, en intervenant dans le roman « Notre héros était fort peu héros en ce moment. » nous dit-il. Ce qui nous montre bien que la figure héroïque disparaît peu à peu ici, pour laisser place à celle du personnage. Au lieu d’être au dessus de l’humanité, Fabrice est à son niveau. Il est médiocre, passif. Il n’a plus rien d’héroïque, mais redevient un être humain. Il n’a aucune caractéristique du héros, aucune de ses qualités, il est juste profondément banal. Il est inadapté à la situation dans laquelle il se trouve, à savoir une situation épique à laquelle il ne comprend rien. Fabrice n’a aucune connaissance de la guerre, et regarde tout ce qui l’entoure d’un œil enfantin, naïf, tout ce qu’il voit n’a à ses yeux strictement aucun sens. Il n’intervient pas, ne prend pas part au combat, alors qu’un héros ce serait lancé dans la bataille sans hésiter. Par là, c’est un piètre soldat, qui fait passer ses sentiments humains avant son devoir de soldat. Lui, il se contente d’observer, et d’avoir peur, ce qui est tout à fait contraire à ce qu’on se préfigure d’un héros, qui doit être brave, courageux et qui doit faire face à sa peur. Avec Stendhal, nous percevons la transformation du héros en simple protagoniste. C’est la mort de la figure héroïque. Chez Francis Ponge, le galet, qui représente ici le héros, perd tout ce qu’il a d’exceptionnel. Il devient tout simplement banal. Il se perd dans la foule des autres héros, et se soumet même à son aïeul : « Les héros issus de lui qui gravitaient dans son entourage se sont volontairement éclipsés. », après s’être éclipsé, le héros tend à disparaître peu à peu,: « n’a plus connu que des explosions intimes, de plus en plus rares. » Nous voyons déjà qu’il est condamné. Puis finalement, il disparaît totalement : « lui mort. » Le poète nous montre toutes les phases du héros, toute son évolution. Celui qui avait le statut absolu, mythique, fini par s’effacer de plus en plus, jusqu’à la disparition totale.

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