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Lecture analytique le cageot francis ponge

Par   •  20 Avril 2018  •  1 299 Mots (6 Pages)  •  1 301 Vues

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le signifiant et le signifié de cet objet banal des marchés, il en tire une vision sensible et sa description est le prétexte d’autres approches

3. un poème qui offre une vision touchante de cet objet

3.1. le récit de la vie d’un humble provincial ? celle d’un poète prolétarisé

3.1.1. «  à mi-chemin » correspond à une réalité concrète : les Halles se trouvent à mi-parcours entre le domicile et le travail du poète prolétarisé.

3.1.2. La personnification «légèrement ahuri » peut aussi évoquer l’étonnement du provincial monté à la capitale

3.1.3. Le cageot suscite la compassion comme le prouve le superlatif « des plus sympathiques » parce qu’il transporte des denrées venues des régions pour servir Paris : Ponge a une trentaine d’années à cette époque et lui aussi peut se sentir humilié par sa situation de méridional « monté à la capitale »

3.2. un discours sur la fragilité des choses et des êtres

3.2.1. on voit la vie et la mort dans un texte au présent qui condense toute une existence modeste

3.2.2. il est à la fois masculin « il » « cageot » et féminin « caissette » : il représente ainsi une partie de l’humanité

3.2.3. de nombreux termes « maladie « « brisé » « suffocation » , «il ne sert pas deux fois » insistent sur la brièveté de l’existence humaine

3.3. un poème qui est aussi un art poétique

3.3.1. qui se moque des poèmes qui traitent avec lyrisme de la fragilité de la vie (la rose de Ronsard, ou le squelette) en élisant un cageot pour support de sa méditation

3.3.2. qui se moque aussi des héroïnes des œuvres romantiques, vouées à la tuberculose ou qui se complaisent dans un état maladif : « qui de la moindre suffocation font une maladie », » le mot « transport » renvoie ici aussi au transport amoureux ; on constate aussi une poétisation du contenu ; lLes fruits ne sont pas des fruits : ils sont désignés de manière poétique « ces fruits qui … »puis « denrées fondantes »

3.3.3. MISE EN ABYME Le poème évoque enfin sa propre création : la clausule « il convient toutefois de ne pas s’appesantir longuement » est un retrait discret qui insiste sur la brièveté du poème et sur sa clôture parfaite (cf « pluie », « le pain » « les mûres ») ; la négation exprime aussi le souhait du poète de ne pas faire de son poème une tribune, de ne pas insister sur l’analogie entre cet objet et le sort des prolétaires

Conclusion

Ponge a donc redonné la parole à des objets banals , « le cageot » devient donc un thème poétique comme « la valise »

Ce poème, cet objeu est aussi intéressant dans la mesure où il s’intéresse abondamment aux considérations métalinguistiques, et qu’il est caractéristique de la poétique pongienne

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2006.auclerc_b&part=107975

La discontinuité - ou du moins le rapport problématique - entre le référent auquel renvoient le titre et le texte que nomme ce même titre, est marquée notamment par la prolifération des considérations métalinguistiques qui parsèment le recueil. Ce trait bien connu de la poétique pongienne apparaît par exemple à l’attaque du « Cageot » :

‘A mi-chemin de la cage au cachot, la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie (PPC, I, 18).’

La première partie de la phrase déplace d’emblée l’attente suscitée par le titre : l’image familière que suscite le mot « cageot », d’usage courant, n’est pas première dans le texte, qui traite d’abord du signifiant, et se signale donc avant tout comme construction discursive. L’objet commun ne se manifeste que dans un second temps. Il apparaît donc rapidement à la lecture que la « chose » qu’évoque le titre du recueil est saisie à travers la médiation de la langue, de sorte que les « choses » du recueil ne se superposent pas exactement aux choses telles qu’elles sont envisagées dans les échanges courants, où cette médiation n’est qu’accidentellement perçue. Dans ce texte particulier, la part des représentations verbales dans l’appréhension de ce qui est désigné par « cageot » se trouve ainsi mise en évidence. La fin de l’extrait que nous citons renforce cette défamiliarisation à l’égard des objets du quotidien, dont traite pourtant le texte : le déictique (« ces fruits ») crée une impression de proximité avec les objets désignés, proximité que la périphrase annule, puisqu’elle désigne ces objets courants d’une manière visiblement peu commune 334 .

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