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Corpus: Les relation valets-maîtres

Par   •  27 Septembre 2018  •  1 581 Mots (7 Pages)  •  503 Vues

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Force est de constater que les trois dramaturges emploient volontiers différents registres comiques, spécifiques au théâtre, notamment par l’usage du comique de mot. La Flèche joue avec le ridicule d’Harpagon ; il le rend niais en répétant sans forme de question ce que dit son maitre, « HARPAGON : Les autres. / LA FLECHE : Les autres ? » (l.3-4). Dans la pièce de Marivaux, Arlequin siffle et chante en faisant semblant de ne pas entendre ce que lui ordonne Iphicrate « hu, hu, hu » (l.18) et « tala ta lara. » (l.20). Arlequin se moque de son maitre qui devient poli à son égard, jusqu’à devenir même hypocrite « IPHICRATE : Avançons, je t’en prie. / ARLEQUIN : Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli » (l.27-28), grâce à la répétition de « je t’en prie ». Dans Le Mariage de Figaro, La Comtesse insinue que son mari ne l’aime plus « l’amour charmant que vous aviez pour moi » (l.34) en mettant le verbe à l’imparfait. Le Comte se voit donc obligé d’y répondre en la corrigeant « que j’ai toujours » (l.35). Ainsi, il est pris au piège par l’amour qu’il doit porter à sa femme et doit refuser d’appliquer ce droit. Le comique de situation est également présent, La Flèche se moque de son maitre en aparté et celui-ci n’entend que des brides de ses paroles. Ainsi, le valet, pour ne pas soulever les fureurs d’Harpagon, change ses propos, « LA FLECHE, à part : Ah ! qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint, et que j’aurais de joie à le voler ! / HARPAGON : Euh ? / LA FLECHE : Quoi ? / HARPAGON : Qu’est-ce que tu parles de voler ? / LA FLECHE : Je dis que vous fouillez bien partout pour voir si je ne vous ai volé. » (l.11-16). Dans L’Ile des Esclaves, la pièce est basée sur un comique de situation. En effet, elle met en scène une inversion des rôles maitre-valet sur l’île où vivent des esclaves qui ont tué leurs maitres. Ainsi, Iphicrate ne se fait plus respecter par Arlequin et essaye de l’amadouer en le comblant de compliments hypocrites, « IPHICRATE, retenant sa colère : Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin. / ARLEQUIN : Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous aviez coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là » (l.38-40). Les apartés d’Iphicrate montrent également son hypocrisie et joue donc un rôle dans le comique de situation « le coquin abuse de ma situation » (l.24). Enfin, Figaro met son maitre dans une situation délicate face à sa femme. Alors qu’il lui avait promis de ne jamais exercer le droit de cuissage, le voilà pourtant prêt à le réclamer auprès de sa servante. Figaro lui rappelle sa demande devant sa femme, mettant ainsi son maitre dans une situation embarrassante. Nous le notons grâce à la répétition de la didascalie « embarrassé » (l.5/15/23). Ainsi, Figaro veut forcer son maitre à remettre à Suzanne la toque virginale « cette jeune créature, de qui votre sagesse a préservé l’honneur, reçoive de votre main, publiquement, la toque virginale » (l.19-21) et à en faire une cérémonie « symbole de la pureté de vos intentions » (l.21). Cette pièce est donc chargée de sous-entendus qui amènent l’embarras du Comte et ainsi le rire du public. Il y a également un comique de geste. Harpagon fouille toutes les poches de son valet afin d’être sûr qu’il ne lui ait rien volé, même dans les endroits les plus improbables, « tâtant le bas de ses chausses » (l. 9). Dans la pièce de Molière, le comique de caractère est également présent avec l’avarice d’Harpagon qui est très moquée dans cette comédie. Egalement avec Iphicrate, dont le nom « iphi » et « kratein » signifie puissance et commander, mais qui, dans la pièce, devient soumis à son valet.

Le valet est en service auprès d'une personne. Dans la comédie, qui met en scène des grands bourgeois ou des nobles devant un public de grands, nombreux sont les valets. Ces serviteurs, attributs indispensables de la maisonnée, nous sont familiers ; leur présence est presque constante. Dans ce corpus, les dramaturges ont décidé de créer une scène d’opposition entre les maitres et leur valet. Le comique, présent tout au long de ce corpus, a pour but de faire rire le public tout en l’amenant à le faire réfléchir sur eux-mêmes et à dénoncer les mœurs de la société. Ainsi, ce soulèvement des valets contre leur maitre montre en effet un refus des anciennes règles. Nous pouvons constater une gradation au cours de ces trois textes qui sont chronologiques.

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