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Commentaire Memnon ou la sagesse humaine

Par   •  13 Février 2018  •  1 083 Mots (5 Pages)  •  1 039 Vues

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estime son point de vue en passant par l’implicite et l’ironie. Premièrement, on trouve beaucoup de mots du champ lexical et sémantique de la sagesse mais Voltaire les emploie dans un sens ironique : « plan de sagesse » (l.1), « sage » (l.7), « consoler avec sagesse » (l.10), « si bon conseil » (l.17), « sagement » (l.21). On remarque aussi que « son petit plan de sagesse » (l.1) est ironique puisque le fait de refréner ses passions est tout sauf facile. De plus, d’autres marques d’ironie sont manifestes comme l’usage du déterminant possessif « notre » (l.7) et des parenthèse : « il était bien sûr de ne pas sentir une telle faiblesse » (l.8) qui crée une complicité avec le lecteur. Deuxièmement, Voltaire utilise l’implicite grâce à des litotes : « ses affaires extrêmement à cœur » (l.32), « la chaleur de la conversation » (l.35), « la conseilla de si près » et « si tendres » (l.37), cela laisse les lecteurs dans le doute et crée des sous-entendus puisque ce n’est pas exprimé clairement dans le texte.

Dans ce dernier paragraphe, nous verrons comment Voltaire réussit à avoir une histoire plaisante grâce à l’exotisme et la théâtralité. L’exotisme est présent dans ce conte grâce au contexte spatial avec « Ninive » qui est une ancienne ville de l’Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie. Cette référence orientale nous fait penser au conte Les Mille et une nuits qui est un recueil anonyme de contes populaires en arabe, d’origine persane et indienne. La première traduction française est l’œuvre d’Antoine Galland publiée de 1704 à 1717 et suscite un intérêt nouveau pour les auteurs français du siècle des Lumières. Voltaire ne fait pas exception avec son œuvre Zadig. La théâtralité est ici présente par le rythme rapide de la narration qui est causé par les ellipse narrative, les phrases courtes et par la brièveté des portraits. En effet, la description des portraits et très pauvre voir inexistante, Memnon est seulement décrit comme un philosophe à la recherche de la sagesse tandis que les deux personnages féminins comme « jeune », « jolie » ou encore « vieille » (l.4-5). On peut en conclure que les personnages sont plus important par leur symbole que par leur caractéristiques physiques. De plus, il y a une scène de comédie où l’on pourrait remplacer l’oncle de la femme tentatrice par un matamore qui est un homme qui se vante d’exploits imaginaires. Cela nous ramènerait à la commedia dell’arte, genre théâtral né au XVIe siècle mais ainsi nommé au XVIIIe qui repose sur l’improvisation d’acteurs souvent masqués, puisqu’il s’agit d’un des personnages. Pour finir, le mot « artifices » (l.13) fait parti du vocabulaire de la comédie, on pourrait aussi en déduire que « une chambre parfumée » (l.22) et « un large sofa » (l.23) constituerait le lieu de scène.

Pour conclure, ce conte masqué sous un récit plaisant amène le lecteur à une véritable réflexion argumentative puisque Voltaire veut prouver qu’une philosophie construite dans une chambre, à l’abri du monde extérieur, est inutile pour affronter la vie réel. De plus, les échecs de Memnon dans sa quête de la sagesse montrent que la véritable sagesse provient de l’expérience et ne réside pas dans l’application d’un plan théorique consistant à restreindre ses envies. Quand à Voltaire, il n’est clairement pas d’accord avec son personnage et c’est pour cela qu’il utilise si souvent l’ironie. On pourrait comparer Memnon ou la sagesse humaine avec le Philosophe ignorant qui est l’exact opposé puisque dans celui-ci, Voltaire se demande si l’ignorant

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