Bajazet de Racine
Par Andrea • 29 Août 2018 • 2 414 Mots (10 Pages) • 704 Vues
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= SUPPLICATION de B sonorités plaintives en « é » v 66 SENSIBLE et EMOUVANT
conclusion partielle : éternel prisonnier du sérail, véritable mort en sursis, condamné à mort.
MANQUE de RESSORT et RESIGNATION dominé par cette volonté de mort d’un maître qui sait tout. Les héros de Racine sont pressés par une fatalité humaine.
CONCLUSION :
Duel suprême et inégal car B est à la merci de R « s’il sort, il est mort » v 1463
Terreur et pitié aristotéliciennes : R : terreur Condition monstrueuse qu’elle met à son pardon et à ses faveurs. Puissance à la fois proche et lointaine d’Amurat, figure de destin, et, l’espace d’un instant de R elle mm .B : pitié.
PEGUY : » Tout est adversaire , tout est ennemi aux héros de Racine ;les hommes et les dieux ; leur maîtresse, leur amant, leur propre cœur. »
LA BRUYERE : « L’on veut faire tout le bonheur, ou si cela ne se peut ainsi, tout le malheur de ce qu’on aime. » Cette maxime résume la conception racinienne de la passion non partagée. Elle porte en elle un germe de mort. On meurt et on tue par amour. Par la jalousie, l’amour se retourne en haine
Tel est le fond du débat racinien : le conflit tragique a pour théâtre une âme jalouse déchirée entre l’amour et la haine, incapable jusqu’au dernier moment devoir clair en elle-même. (Hermione : « qui te l’a dit ? ») Ainsi le débat est sans solution : la haine triomphe dans le crime, l’amour dans le suicide. R n’aura pas le temps…..La passion ainsi conçue ne trouve son issue que dans la mort ; le dénouement sanglant devient une nécessité psychologique.
On a dit de BAJAZET que c’était la plus sauvage et la plus sanglante pièce de Racine. celle qui mêle l’exécuteur à la victime dans la plus atroce intimité physique :l’étranglement.
« Que vous ne respirez qu’autant que je vous aime ». « désir de noces de sang » : Gracq
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TEXTE n°2 Acte IV scène 4 vers 1209 à 1250
ROXANE envisage la ruse pour tendre un piège à Bajazet
L’amour, enflammé par la jalousie, est poussé jusqu’au crime. La passion racinienne mortelle remplace le destin grec.
L’homme(et la femme) chez Racine est mauvais, il se laisse emporter par ses pires instincts. Perfide, violent, sadique : Roxane veut faire mourir Atalide sous les yeux de Bajazet.
COURS N°2 1ere S4 (2016)
- Roxane dans le rôle du bourreau
- L’énumération « sultane », « maitresse du sérail » et « Souveraine » affirme, de façon orgueilleuse, la toute puissance de Roxane qu’elle doit à son titre d’épouse et aussi au départ d’Amurat qui lui a confié les pleins pouvoirs et donné l’ordre de tuer son jeune frère Bajazet. En plus, elle ajoute un dernier pouvoir avec « souveraine d’un cœur qui n’eut aimé que moi », elle est aussi maitresse du cœur de son époux (elle ment puisque Amurat et Bajazet étaient tous les deux amoureux d’Atalide).
- (Vers 7 à 11 )Dans un tutoiement de mépris et de menace, elle lui fait des reproches. Elle l’accuse de l’avoir rabaissée, elle qui est au- dessus de tout, en la ravalant au statut d’esclave, puisque Bajazet lui a préféré Roxane. « A quel indigne honneur m’avais-tu réservée ? », « indigne honneur » est un oxymore qui traduit la colère folle de Roxane.
- « Traînerais je en ces lieux un sort infortuné / vil rebut d’un ingrat que j’aurais couronné». « Trainais » et « vil rebut » sont des termes violents qui expriment le ressentiment de Roxane car son amour sous nos yeux est en train de tourner à la haine. Quelques rimes anti sémantiques, qui sont « toi / moi », « infortuné / couronné », « égale / rivale » et « crime / légitime », mettent en évidence la déchéance imaginaire de la sultane qui la rend folle de rage.
- Cette rage a pour origine la jalousie. La jalousie chez Racine est l’élément déclencheur de la catastrophe. « La haine triomphe dans le crime et l’amour dans le suicide », « rivale » (v.11).
- « Pour la dernière fois, veux-tu vivre et régner ? » (v.13), la cruauté de la sultane atteint son paroxysme dans ce chantage ignoble et cet ultimatum sadique dans lequel elle lui demande de sauver sa vie en acceptant de voir mourir sous ses yeux Atalide. Pour Péguy le mot cruel est au cœur de l’œuvre de Racine « Tout est ennemi au héros de Racine, les hommes et les dieux, leur maitresse, leur amant, leur propre cœur. ». C’est une scène sadique dans laquelle Roxane fait le malheur de Bajazet : La Bruyère « L’on veut tout le bonheur, ou si cela ne se peut tout le malheur de ce qu’on aime. ».
- (Vers 15) Nous sommes dans l’urgence tragique, Roxane en disant « sortez » à Bajazet non seulement le condamne à mort mais semble aussi l’exécuter elle-même tant sa mort est imminente.
- Bajazet ou la victime
- La première réponse de Bajazet est « Que faut-il faire ? », il est anéanti par les reproches et la menace de mort de Roxane. C’est un anti-héros, il ne se comporte pas comme un héros mais comme un homme soumis car le héros sait ce qu’il doit faire et fait ce qu’il doit.
- « L’horreur et le mépris que cette offre m’inspire », Bajazet dans un premier temps se révolte contre cette proposition abjecte qui montre bien que Roxane n’a aucune estime ou respect pour celui qu’elle aime.
- (Vers 25 et 26), tout à coup il comprend que s’il continue à se révolter il fait courir des risques à sa bien-aimée, mais ce qu’il dit ensuite va se révéler encore plus catastrophique pour elle et pour lui. (Vers 27 à 32) Il fait l’éloge d’Atalide et c’est une erreur tragique puisqu’il attise la jalousie de la sultane. Il cherche à susciter la pitié de Roxane pour Atalide, c’est une faute et une insulte pour la sultane.
- « Aux ordres d’Amurat hâtez-vous d’obéir », c’est un suicide. Il comprend qu’il est perdu et il veut hâter sa fin.
- (Vers 35 à 36) Bajazet subit l’agression de Roxane, il n’est pas courageux mais cependant on peut dire qu’il a une attitude honorable en
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