Phèdre, Racine (acte II, scène 5)
Par Matt • 8 Octobre 2017 • 1 731 Mots (7 Pages) • 1 333 Vues
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Hippolyte reprend les propos de Phèdre pour lui montrer sa désapprobation. Il se persuade aussi de ne pas avoir entendu cet aveu qui le met dans une situation délicate. Le ton exclamatif et interrogatif d’Hippolyte montre l’irrationalité et l’absurdité de la situation, il devient presque ironique. Il emploie aussi leur situation familiale au lieu de leur nom pour accentuer le lien intime qui lie les personnages et l’inceste de la situation « mon père » ; « votre époux ».
Les deux personnages savent mais refusent d’admettre leur propos, Phèdre nie ce qu’elle a dit dans sa tirade et Hippolyte s’excuse d’avoir compris « Madame, pardonnez. J’avoue en rougissant, que j’accusais à tort un discours innocent. »
Ils sont tous deux conscients que cela les mets dans une situation délicate et préfèrent oublier durant un moment. Puis Phèdre revient sur ses propos et les appuie pour de bon « Ah ! Cruel, tu m’as trop entendue. Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreurs. » . Et se met en colère à cause de la réaction d’indignation d’Hippolyte. Ses exclamations sont signes d’une grande colère, dès les premiers mots de sa tirade, on la ressent. L’allitération : « Ah ! Cruel, tu m’as trop entendue. » Augmente le rythme du propos accentue les émotions de Phèdre. Elle nomme Hippolyte ''cruel'' car sa réaction la met en colère, elle a l'impression qui lui donne une leçon de morale alors qu'elle ni peut rien, c'est sa destinée.
L’aveu est le point de non-retour et est la clé de l’intrigue. Dans un certain sens, les personnages paraissent retarder leur destin en refusant de se comprendre. Mais en avouant sa malédiction à Hippolyte Phèdre vient de commettre l’irréparable encore plus que lorsqu'elle l'avait dit à Oenone, cet aveux n’a fait qu’accentuer sa culpabilité.
La rage de Phèdre cache sa honte, elle préfère se mettre en colère et devenir folle pour ne pas afficher sa honte, par fierté. Elle ne supportera pas le refus calme d’Hippolyte. En effet il réagit très rationnellement en face de Phèdre qui devient folle, il ne la menace pas, il lui explique surpris que la situation est choquante et interdite. Phèdre à cette réponse réagira démesurément et préféra la mort à la vie.
Conclusion
Cet aveu est très prenant et marque le point de non-retour de la pièce, il est la clé de l’intrigue. A travers ce passage on voit toutes les facettes de Phèdre, la douleur, la culpabilité, l’amour, la passion, la tristesse mais surtout la folie qui est confrontée au caractère très calme, rationnel et humble d’Hippolyte ce qui explique sa réaction très juste face à cet aveu improbable de cette belle-mère par qui il croyait être haït. La forme tel que la tirade par exemple montre la place de l’aveu de Phèdre dans cette scène et la passivité d’Hippolyte. cLa fatalité de la scène démontre bien que la pièce est une tragédie classique.
En effet, le contexte familial et relationnel constitue un élément clé de cette tragédie puisque c’est lui qui crée la prédestination de la situation. Dans cette scène on voit bien que Phèdre est coupable par son amour et elle fait d’Hippolyte et Thésée des victimes cependant on la sait aussi innocente par la malédiction de Vénus qui ronge sa famille depuis longtemps.
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